Photos Avenged Sevenfold @ Le Zénith 2010
La horde s’est abattue sur Paris. Méticuleuse et rageuse. Criblés de noir, tous s’étaient donnés rendez-vous au Zénith dimanche 14 novembre pour en découdre et se ranger sous la bannière ténébreuse et métalleuse des Américains d’Avenged Sevenfold. Puisque God Hates Us et que nos vies est Fucking Nightmare, autant s’en donner à cœur joie. Reportage aux portes de l’Enfer.
Longtemps, le mystère aura plané. Qui pour ouvrir Avenged Sevenfold au Zénith ? Finalement, c’est aux néo-métalleux d’AqME que reviendra le redoutable privilège d’allumer la mèche et de défendre haut les couleurs du métal français face à l’artillerie lourde made in USA. Les a priori auront-ils été cassés, comme l’a appelé de ses voeux Thomas, le chanteur ? Rien n’est moins sûr, mais au moins auront-ils eu le mérite d’aiguiser nos appétits grâce à quelques bons titres comme Guillotine ou Le Culte du Rien. Car, pour le reste, place maintenant au gros oeuvre avec M. Shadows et ses condisciples de l’armée des ombres, j’ai nommé Avenged Sevenfold.
C’est un ouragan horrifique et démoniaque qui s’abat sur nous
Première chose qui frappe dans un concert des Américains : l’âge des fans. De jeunes à très jeunes, tous ont une culture metal qui s’étend bien au-delà des simples canons du genre, et ça étonne vraiment lorsqu’il s’agit de célébrer un groupe qui assume délibérément un héritage typiquement 80’s de hard et heavy avec une légère veine screamo des années 2000 pour épicer le tout. Mais qui va s’en plaindre. ? Après tout, ça fait plaisir de revoir les corsets et les yeux fardés d’eyeliner à nouveau de sortie pour une soirée bière.
Une fois cet aparté sociologico-gothique indispensable terminé, place aux choses sérieuses, place au show. On nous l’avait promis : ce soir, il allait y avoir du riff assassin, de la scie circulaire, du camion de nitro à 240 à contre-sens, de la fureur et de l’adrénaline. Et ça n’a pas manqué. Quand les monstres d’Avenged Sevenfold débarquent des grilles de leur cimetière à 21h05, c’est tout simplement un ouragan horrifique et démoniaque qui s’abat sur nous. Dès Nightmare, parfait préliminaire envoyé dans nos dents histoire de poser d’emblée qu’on n’est pas des lopettes, la messe est dite.
Affûtées, les guitares de Synyster Gates et Zachy Vengeance émasculent en bonne et due forme pour régler leurs comptes avec les goules et les fantômes que nous sommes. Surexcité, M. Shadows met le feu à la scène en variant prosodie claire et growl infernal. Il suffit d’écouter Critical Acclaim et le collégial Welcome to the Family pour s’en convaincre : Avenged Sevenfold est un parfait artificier tout droit sorti d’outre-tombe. Entre effets pyrotechniques en mode méga-rotisserie pour chair tendre et pogo radical, ce soir, on est tous de la même famille.
On assiste à l’exemple même d’un groupe soudé
Quand on voit la formation à l’oeuvre, on se dit qu’on assiste à l’exemple même d’un groupe soudé. Ainsi, entre les membres, la complicité est patente. On se checke au passage, on se cherche, on se tourne autour. Chacun occupe parfaitement son rôle et allume l’incendie d’un bout à l’autre de la scène. Pour preuve, Beast and the Harlot envoie du parpaing en pleine face tandis que la patine très heavy de l’ensemble nous ramène avec délectation 25 ans en arrière aux plus grands heures de la vague hard rock.
Mais, contrairement à beaucoup de groupes qui se contentent de bourriner inlassablement, Avenged Sevenfold sait aussi ménager ses petits moments d’accalmie et d’émotion. C’est ainsi le cas avec Buried Alive et So Far Away avec un M. Shadows au sommet de son art qui nous tient d’une main ferme avec sa casquette en arrière et ses lunettes de soleil sur le nez. Puis, comme pour nous piquer à vif, les Américains enchaînent avec les incendiaires Afterlife, God Hates Us, Bat Country et Almost Easy. Ça dépote et nous renvoie dans les cordes dans une déflagration métallique qui hérisse le poil. On jubile, mais déjà, c’est l’heure du rappel. Hélas…
Seul bémol de la soirée : le concert est court. Trop court ? Avec en tout et pour tout 12 titres (dont 5 extraits du nouvel album Nightmare), le show s’est déroulé à une vitesse-éclair. Alors, quand il est l’heure des deux derniers titres (Seize The Day et Unholy Confessions), les fans savourent et font durer le plaisir. C’est l’heure des derniers pogos endiablés. C’est aussi l’heure des dernières sorties de briquets pour fêter la messe noire à laquelle on a été convié et des dernières luttes pour s’arracher les gifts lancés par le groupe à leurs fans. Ce fut une soirée bien sombre et bad ass comme on les aime.
LA SET LIST COMPLÈTE :
NIGHTMARE
CRITICAL ACCLAIM
WELCOME TO THE FAMILY
BEAST AND THE HARLOT
BURIED ALIVE
SO FAR AWAY
AFTERLIFE
GOD HATES US
BAT COUNTRY
ALMOST EASY
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SEIZE THE DAY
UNHOLY CONFESSIONS