Photos The Wedding Present @ Le Point Ephémère 2010
Ca fait bizarre de retrouver l’un des monuments de la scène rock britannique dans une si petite salle mais ne boudons pas notre plaisir. Dans le cadre d’une tournée fêtant les 21 ans de la sortie de son album Bizarro, The Wedding Present, emmené par le men in black David Gedge, se produisait au Point Ephémère le 16 novembre dernier.
La soirée commence gentiment avec Ganglians en droite provenance de Sacramento (Californie). Le quatuor donne dans un rock extatique porté par un chanteur filiforme aux cheveux longs et à la barbe bien fournie. Idéal pour un trip sous marijuana et agréable à entendre si l’on sirote un verre en attendant The Wedding Present. Le Point Ephémère se laisse d’ailleurs porter par le groupe et l’encourage entre chaque titre. Cette mise en condition terminée, on aperçoit David Gedge en personne au stand merchandising. Le frontman est détendu et tout sourire. Il répond poliment aux sollicitations de ses fans. Bonne ambiance.
David Gedge et sa bande ressuscitent le bon vieux temps
A 22h05, The Wedding Present entre en scène. Il démarre en douceur avec Heather extrait de Seamonsters. Les ruptures de rythmes et la voix so british de David Gedge sont bel et bien au rendez-vous. Le Point Ephémère applaudit à tout rompre. On sent que les fans de la première heure sont excités à l’idée d’entendre les chansons du groupe. Ils sont d’autant plus réceptifs lorsque The Wedding Present sert dans la foulée Once More typique du rock indépendant des années 80. Ligne de basse jouée dans les aigüs, volonté mélodique, énergie punk, batterie au cordeau et allers-retours de plectre frénétiques sur la guitare… David Gedge et sa bande ressuscitent le bon vieux temps. « Merci, c’était notre deuxième single en 1986. Comment peut-on être aussi vieux? » conclue le frontman qui plaisante volontiers avec les spectateurs.
Une bonne humeur plane au-dessus de ce concert
Après la ballade rock Go, Man, Go, The Wedding Present livre Skin Diving extrait de Saturnalia. La vigueur des années 80 s’évanouit pour laisser place à une ambiance plus pépére. Puis, David Gedge annonce une nouvelle chanson. « C’est la première fois qu’on la joue… à Paris ! ». Encore une bonne blague du chanteur. Décidément, une bonne humeur plane au-dessus de ce concert. Le groupe propose donc You Jane qui s’achève en une montée mitraillette jouée à deux batteries. Car, en plus de Charlie Layton à la batterie, le guitariste et ex-batteur du groupe Graeme Ramsay lâche de temps en temps sa guitare pour jouer sur une deuxième batterie. Puissance rock garantie ! C’est beau de voir à quel point David Gedge vit sa musique sur le pop Where Everybody Knows Your Name ou l’aérien Can You Keep a Secret?. Cette nouvelle chanson est un slow qui monte en puissance au fur et à mesure et s’achève sur une voix sortie de la console répétant « The Wedding Present ». Le quatuor sort de cette douce torpeur et repart à l’abordage. Il est maintenant temps de s’attaquer à Bizarro. L’album vient de fêter sa majorité aux Etats-Unis. En guise de cadeau d’anniversaire, The Wedding Present va nous le jouer du début à la fin et dans l’ordre de la tracklist, s’il vous plaît !
Unies jusqu’à la mort, la batterie, la basse et les guitares galopent
La session Bizarro commence donc par Brassneck. Unies jusqu’à la mort, la batterie, la basse et les guitares galopent et distillent un son d’une époque maintenant révolue. Des images de jeunesse passent devant les yeux des fans. La nouvelle venue et bassiste Pepe Le Moko danse d’une façon bizarre (justement !). La chanson est saluée par une véritable ovation. La visite de Bizarro se poursuit avec le percutant Crushed et ses « stop and go » diaboliques. « Vous avez des questions ? » demande David Gedge, histoire de reprendre un peu son souffle. « Oui, je fais semblant de parler français. Vous avez d’autres compliments ? On est mignon… Oublions cela. La prochaine s’appelle No ». Chose promise, chose due, le groupe tangue en rythme sur cette ballade mi-tempo qui monte, qui monte… Suit le frénétique Thanks, prétexte pour un bon lâchage collectif. David Gedge sue à grosses gouttes mais ne rend pas les armes. « Une chanson sur un ancien président » annonce-t-il. Tout le monde comprend qu’il va s’agir de Kennedy. Les cris retentissent et la tension reste à son apogée. Le batteur concasse sa caisse claire. La chanson donne lieu à un break à deux batteries, une entrée de basse bien ronflante suivie par les deux guitares. La formule est convenue mais toujours aussi efficace. Les lumières s’affolent alors que le riff se répète à l’infini. C’est l’extase totale. C’est au tour ensuite de What Have I Said Now? et son final noisy de remuer l’assistance.
« J’aimerais avoir plein de followers sur Twitter »
« J’aimerais avoir plein de followers sur Twitter » ironise David Gedge. « Follow me please » lâche-t-il avant de revenir à la substantifique moelle de son répertoire. Le punk sautillant Granadaland permet à nouveau d’admirer les allers retours effrénés de plectre sur les guitares. Malgré l’énergie titanesque du morceau, le guitariste Graeme Ramsay reste de marbre. Il est le seul à ne rien exprimer de bout en bout du concert. C’est un style. Sur l’assaut final, Pepe Le Moko et David Gedge se tournent vers le batteur. The Wedding Present calme ensuite le jeu avec Bewitched. « Nous avons encore deux morceaux. Nous ne faisons jamais de rappel » préviens le frontman. Le public est averti et va donc profiter au maximum de ces dix dernières minutes. Une nouvelle salve « epilepticopunkopop » ébranle le Point Ephémère avec Take Me!. Le morceau s’étire en longueur et permet aux spectateurs de gigoter un peu plus longtemps. Sur scène, les visages sont crispés par l’intensité du morceau. David Gedge prend le temps de présenter ses acolytes puis marque la fin de la soirée en entamant le cool Be Honest, dernier titre de Bizarro, joué sous des lumières rouges. En 1h30 passées à la vitesse de l’éclair, The Wedding Present a rassasié ses aficionados. David Gedge a pris le temps après le concert de signer quelques autographes au stand merchandising. Ca fait plaisir de voir une légende aussi abordable. Merci.
LA SET LIST COMPLÈTE :
HEATHER
ONCE MORE GO, MAN, GO SKIN
DIVING
YOU JANE
WHERE EVERYBODY KNOWS YOUR NAME
CAN YOU KEEP A SECRET?
BRASSNECK
CRUSHED
NO
THANKS
KENNEDY
WHAT HAVE I SAID NOW?
GRANADALAND
BEWITCHED
TAKE ME!
BE HONEST
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
7 choses que vous ne saviez pas sur The Wedding Present
« Suite aux départ du guitariste et du batteur de leur groupe Lost Pandas, David Gedge et Keith Gregory ont décidé de fonder The Wedding Present en 1985. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse à The Wedding Present ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour de l’indie rock de Leeds (Angleterre). Êtes-vous absolument certain de tout savoir sur le groupe ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 7 anecdotes méconnues sur The Wedding Present.