Steve Albini : 17 albums produits de main de maître à (re)découvrir
Disparu le 7 mai 2024 à seulement 61 ans, Steve Albini fait partie de ces producteurs qui auront marqué l’histoire de la musique rock du fait de ses techniques d’enregistrements non conventionnels. Pour lui rendre hommage, Pixbear a rassemblé 17 albums passés entre ses mains et ses oreilles expertes. Au menu : Big Black, Slint, Pixies, The Breeders, The Jesus Lizard, The Wedding Present, PJ Harvey, Nirvana, Shellac, Bush, Low, Mclusky, Godspeed You! Black Emperor, Electrelane, The Stooges, Cloud Nothings et Ty Segall.
Big Black – Songs About F***ing (1987)
Songs About F***ing est le deuxième et dernier album studio du groupe punk rock Big Black, sorti via le label Touch and Go Records. Membre du groupe, Steve Albini est impliqué dans sa production. Il a déclaré qu’il s’agissait de l’album de Big Black dont il était le plus satisfait.
Slint – Tweez (1987)
Tweez est le premier album studio du groupe de rock américain Slint et le seul enregistrement studio sorti avant leur séparation. Il est enregistré au Studiomedia à Evanston (Illinois) et produit par Steve Albini. Ce dernier y est crédité en tant que « some f***in’ derd niffer ».
Pixies – Surfer Rosa (1988)
Sur les conseils d’un collègue de 4AD, Ivo Watts-Russell, patron du label des Pixies, cherche à embaucher Steve Albini comme ingénieur et producteur du premier album du groupe. Après lui avoir envoyé une pré-sortie de l’EP Come On Pilgrim, Ken Goes, manager des Pixies, l’invite à un dîner à Boston chez le batteur David Lovering quelques semaines après la sortie de Come On Pilgrim. Steve Albini rencontre le groupe ce soir-là et ils discutent ensemble de la façon dont le prochain disque devrait sonner et être enregistré. Steve Albini a déclaré par la suite que « [le groupe et moi] étions en studio le lendemain ».
The Breeders – Pod (1990)
Pod est le premier album des Breeders. Josephine Wiggs et Tanya Donelly ont toutes deux déclaré par la suite que même si Steve Albini minimisait souvent son degré d’influence sur la qualité d’un album, pour Pod, ses contributions avaient été considérables. Cela consistait notamment à convaincre le groupe de réduire le nombre d’harmonies vocales et de donner plus d’importance à la voix de Kim Deal. Selon Tanya Donelly, la suppression des harmonies a rendu les chansons « plus efficaces, plus tristes et… ciblées ». Steve Albini s’est soucié de capturer de solides performances live en studio. Sa principale préoccupation était d’obtenir le meilleur son, plutôt que de rechercher les meilleures performances techniques. Il avait pour politique de ne jamais faire plus de deux prises pour chaque chanson. Cela a conduit à des confrontations avec Tanya Donelly : « Pour toutes les disputes que nous avons eues avec lui en studio, pour toutes les fois où je montais les escaliers en pyjama en criant que je ne pourrais pas vivre avec telle ou telle guitare. En partie, le lendemain matin, j’ai réalisé qu’il avait généralement raison » a-t-elle déclaré. Kim Deal se battait aussi souvent avec le producteur. Josephine Wiggs a été frappée par la rapidité avec laquelle Steve Albini et les autres musiciens résolvaient les problèmes grâce à des disputes courtes et intenses, une capacité qu’elle a attribuée au fait qu’ils étaient américains.
The Jesus Lizard – Head (1990)
Head est le premier album studio de The Jesus Lizard produit par Steve Albini. Il est sorti via Touch and Go Records. C’est le premier album du groupe avec un batteur (Mac McNeilly).
The Weeding Present – Seamonsters (1991)
Seamonsters, troisième album de The Wedding Present, est enregistré en dix jours par Steve Albini au Pachyderm Studio à Cannon Falls (Minnesota). Le producteur avait déjà enregistré deux EP avec le groupe (Brassneck et 3 Songs). Seamonsters a un son plus rugueux et plus dur que les deux albums précédents du groupe.
PJ Harvey – Rid of Me (1993)
PJ Harvey choisit Steve Albini pour enregistrer son deuxième album car elle admirait ses enregistrements bruts de groupes tels que les Pixies, Slint, les Breeders et The Jesus Lizard. La session d’enregistrement se déroule sur une période de deux semaines, mais selon PJ Harvey, la majeure partie de l’enregistrement a été réalisée en trois jours. La plupart des chansons sont jouées live en studio. Elle a fait l’éloge du producteur par la suite : « C’est la seule personne que je connaisse qui peut enregistrer une batterie et on dirait que vous vous tenez devant une batterie. Ça sort des haut-parleurs. Vous pouvez sentir le son qu’il enregistre, et c’est pourquoi je voulais travailler avec lui, parce que tout ce que j’ai toujours voulu, c’est que nous soyons enregistrés et que nous sonnions comme nous le faisons lorsque nous jouons ensemble ». Elle a également donné un aperçu de ses méthodes d’enregistrement : « La façon dont certaines personnes pensent produire est en quelque sorte de vous aider à arranger, à contribuer ou à jouer des instruments, il ne fait rien de tout cela. Il installe simplement ses microphones d’une manière complètement différente, dans des endroits d’où je n’ai jamais vu quelqu’un installer des micros auparavant, et c’était étonnant qu’il les pose sur le sol, sur les murs, sur les fenêtres, au plafond, à vingt pieds de l’endroit où vous étiez assis… Il est très doué pour créer la bonne atmosphère pour obtenir la meilleure prise ».
Nirvana – In Utero (1993)
Nirvana décide de travailler avec Steve Albini pour enregistrer son troisième album. Kurt Cobain a déclaré par la suite qu’il avait choisi le producteur parce qu’il avait produit deux de ses disques préférés, Surfer Rosa (1988) des Pixies et Pod (1990) des Breeders. Kurt Cobain voulait utiliser la technique de Steve Albini consistant à capturer l’ambiance naturelle d’une pièce via le placement de plusieurs micros, ce que les précédents producteurs de Nirvana avaient hésité à faire. En février 1993, le groupe se rend donc au Pachyderm Studio à Cannon Falls (Minnesota). Steve Albini ne les rencontre que le premier jour de l’enregistrement, bien qu’il leur ait parlé au préalable du type d’album qu’ils voulaient faire. Il a déclaré par la suite qu’« ils voulaient faire précisément le genre de disque avec lequel je suis à l’aise ». Le groupe séjourne dans une maison sur le terrain du studio. Krist Novoselic a comparé plus tard les conditions d’isolement à un goulag : « Il y avait de la neige dehors, nous ne pouvions aller nulle part. Nous avons juste travaillé ». Pour la plupart des sessions, seuls le groupe, le producteur et le technicien Bob Weston sont présents. Nirvana fait fait savoir à son label DGC et à sa société de gestion Gold Mountain qu’il ne veut aucune intrusion extérieure. Steve Albini institue une politique consistant à ignorer tout le monde, à l’exception des membres du groupe. Il a déclaré par la suite que tous ceux associés à Nirvana étaient « les plus grosses merdes que j’ai jamais rencontrées ». Après avoir entendu le résultat final, Nirvana envisage de travailler avec le producteur Scott Litt et de remixer certains morceaux avec Andy Wallace, qui avait mixé son album précédent Nevermind (1991). Steve Albini est farouchement opposé à cette idée et déclare que le groupe a accepté de ne pas modifier les morceaux sans sa participation. Il refuse d’abord de remettre les bandes originales à Gold Mountain, mais cède finalement après un appel téléphonique de Krist Novoselic. Le groupe fait remixer les chansons destinées à être des singles (Heart Shaped Box et All Apologies). Le reste de l’album reste inchangé mise à part une remasterisation. Steve Albini a critiqué par la suite le mix final : « Le disque dans les magasins ne ressemble pas vraiment au disque qui a été réalisé, même si ce sont toujours eux qui chantent et jouent leurs chansons, et la qualité musicale de celui-ci transparaît toujours ». Selon lui, In Utero l’a rendu impopulaire auprès des grandes maisons de disques et il a eu du mal à trouver du travail dans l’année qui a suivi sa sortie.
Shellac – At Action Park (1994)
At Action Park est le premier album studio du groupe de rock américain Shellac dont Steve Albini faisait partie. Il sort via le label Touch and Go Records.
Bush – Razorblade Suitcase (1996)
Bush chosit Steve Albini pour produire son deuxième album Razorblade Suitcase. Dans une interview accordée à Spin au cours des dernières étapes du processus d’enregistrement, Gavin Rossdale déclare que le producteur « a été plus important pour moi en termes de disques que j’ai écoutés que toute autre personne ». Steve Albini a indiqué par la suite qu’il avait consacré plus de temps et d’énergie à Razorblade Suitcase qu’à tous les albums précédents.
Low – Secret Name (1998)
Secret Name est le quatrième album studio du groupe de rock indépendant américain Low, son premier sur le label Kranky. Il est enregistré par Steve Albini au Electrical Audio à Chicago (Illinois).
Mclusky – Mclusky Do Dallas (2002)
Mclusky Do Dallas est le deuxième album studio du groupe de rock indépendant gallois Mclusky, le premier produit par Steve Albini, sorti via le label Too Pure.
Godspeed You! Black Emperor – Yanqui U.X.O. (2003)
Yanqui U.X.O. est le troisième album studio du groupe post-rock canadien Godspeed You! Black Emperor, sorti via le label Constellation. Il est enregistré par Steve Albini au Electrical Audio à Chicago (Illinois) fin 2001.
Electrelane – The Power Out (2004)
Electrelane fait appel à Steve Albini pour son deuxième album The Power Out. Initialement, Mia Clarke le contacte pour tenter d’obtenir une place au festival de musique All Tomorrow’s Parties (ATP). Le roster est déjà complet mais le producteur répond au groupe de le contacter s’il veux travailler avec lui à l’avenir. Electrelane accepte son invitation et se rend donc au studio Electrical Audio à Chicago (Illinois). L’album est enregistré sur une période de trois semaines sans pause, d’avril à mai 2003.
The Stooges – The Weirdness (2007)
The Weirdness est le quatrième album studio du groupe proto-punk américain The Stooges. C’est le premier album des Stooges contenant de nouvelles chanson depuis Raw Power sorti en 1973, et c’est également le dernier album du groupe avec le guitariste Ron Asheton, décédé début 2009. Il est enregistré par Steve Albini au studio Electrical Audio à Chicago (Illinois) en octobre 2006.
Cloud Nothings – Attack on Memory (2013)
Deuxième album de Cloud Nothings, Attack on Memory est conçu par Steve Albini dans son studio Electrical Audio à Chicago (Illinois). Dylan Baldi considérait le producteur comme quelqu’un qui faisait en sorte que les groupes « sonnent comme s’ils jouaient un concert » et il voulait que l’album « sonne comme si nous jouions ». Steve Albini a une approche non interventionniste pour enregistrer l’album pendant les quatre jours que Cloud Nothings a passés avec lui. Dylan Baldi a affirmé par la suite que le producteur passait une grande partie du temps d’enregistrement à jouer au Scrabble et à blogguer, et qu’il n’avait jamais fait de suggestions au groupe.
Ty Segall – Ty Segall (2017)
Le neuvième album de Ty Segall est enregistré avec Steve Albini, l’artiste déclarant à son sujet : « C’est un maître. Je pense que nous partageons une opinion sur la façon de faire un disque. C’est tellement amusant. Il veut juste vous aider à faire ce que vous voulez. Il n’y a pas d’ego. Il ne s’immisce pas dans la situation de manière folle ; il veut juste réaliser ce que vous voulez faire, je pense, c’est l’une de ses choses préférées – juste un groupe dans une pièce jouant de la musique très forte ». Le batteur Charles Moothart a expliqué également l’importance du producteur dans le processus d’enregistrement : « Il travaille dur, mais il travaille aussi intelligemment. Il sait comment utiliser son temps et comment obtenir les meilleurs résultats, et veut finalement devenir un outil pour aider ceux avec qui il travaille à obtenir ce qu’ils veulent de la session. Cela peut être intimidant au début, mais en fin de compte, c’est une personne inspirante avec qui travailler ».
Publié le 09/09/2024
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