Photos Sleigh Bells @ La Maroquinerie 2011
Quelle claque s’est prise la Maroquinerie en accueillant les New-Yorkais de Sleigh Bells le 8 février 2011 ! Avec leur mélange de hardcore et de noisy pop, Derek E. Miller et Alexis Krauss en ont mis plein les oreilles et les yeux. A un rythme effréné, le duo a tenu la salle en haleine pendant 35 minutes. Compte rendu de l’évènement.
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Avant d’applaudir Sleigh Bells, la Maroquinerie expérimente en première partie le groupe parisien Night Riders. Pendant près de 40 minutes, sous des lumières vacillantes, le quatuor expose son electro aux inspirations 80’s, tantôt dansante, tantôt hypnotique. Les Parisiens ont du mal à convaincre. Il faut dire que la barre est haute ce soir. Sleigh Bells est LE groupe du moment, celui qui fait passer les Ting Tings pour de piètres enfants de coeur et les Kills pour un groupe totalement has been.
Premier indice que l’on va passer un grand moment : le mur d’amplis Marshall qui décore le fond de la scène…
Composé de Derek E. Miller du groupe hardcore Poison the Well et d’Alexis Krauss du groupe teen pop Rubyblue, Sleigh Bells est réputé pour ses shows intenses. La Maroquinerie ne vas pas être déçue du voyage. Premier indice que l’on va passer un grand moment : le mur d’amplis Marshall qui décore le fond de la scène… A 21h15, l’obscurité se fait et une intro lumineuse marque le début du concert. En un rien de temps, cette intro mue en un titre super-hardcore avec une distorsion à fissurer les murs. Le public hurle. La tension monte.
Un beat bien lourd se met en place. Les lumières flashent. La guitare explose au visage avec le riff d’Infinity Guitars. Le son est ultra-puissant. Alexis Krauss déboule sur la scène. Avec sa veste en jean, elle met le feu d’entrée de jeu. Les infra basses vibrent dans la cage thoracique. L’incendie auditif est en marche. « Je ne vous entends pas » hurle Alexis à la fin du morceau. Ca tombe bien, nous non plus. Le chant est totalement sous-mixé par rapport à la guitare. Mais, c’est tellement fort que c’est bon.
Une soudaine envie de se déchaîner prend la Maroquinerie
Penchée sur les premiers rangs, Alexis enchaîne sur A/B Machines. La guitare de Derek émet des sons de sirènes apocalyptiques. La boîte à rythmes claque. Avec son blouson et sa capuche, le guitariste se déchaîne. « Je veux vous voir danser » lâche Alexis avant d’entamer Kids. Pour cette chanson, la chanteuse reste seule en scène. Poussée par un beat qui tabasse, elle demande aux spectateurs de lever les bras et de taper des mains. La Maroquinerie répond au quart de tour en se bousculant joyeusement dans tous les sens.
Derek rejoint sa camarade pour poursuivre avec Treats. Le beat se fait plus lourd encore. La guitare est distordue à mort. Sous sa capuche, le guitariste plaque férocement les accords. Pour accompagner ce déchaînement de décibels, Alexis pose des lignes de chant mélodiques. Le contraste est imparable. Elle finit par hurler dans le micro. La chaleur commence à devenir étouffante. Alexis fait donc tomber la veste pour découvrir son maillot de football américain. Sleigh Bells assène alors Riot Rhythms, une chanson qui porte bien son nom. Il y a quelque chose de profondément viscéral et révolté dans ce titre. Une soudaine envie de se déchaîner prend la Maroquinerie.
Holly alterne moments de calme et de furie avec une énergie absolument bestiale
Le duo enchaîne sans relâche ne laissant aucun répit aux spectateurs. Sous les stroboscopes, il touche au hardcore avec Straight A’s. On oublie les mélodies. Alexis lâche les fauves. Holly alterne moments de calme et de furie avec une énergie absolument bestiale. Cet enfer sonore s’interrompt un moment pour laisser la place à une respiration avec le single Rill Rill. Alexis prend toute la place pour ce titre radio friendly, le seul de la soirée. Elle fait admirer ses tatouage à une Maroquinerie qui se met à onduler et à balancer les bras dans les airs. Une scène totalement en contraste avec tout ce qu’on a pu voir jusque-là.
A la fin du morceau, Alexis s’éclipse sous des lumières rouges mais le son ne s’arrête pas, lui. Des cloches se mettent à sonner, annonçant déjà le rappel… Sleigh Bells revient en force avec Tell ‘Em où se croisent beat apocalyptique, guitare infernale et chant mélodique. C’est l’occasion d’assister au premier crowd surfing de la soirée. Un spectateur monte sur scène et embrasse la chanteuse. Derek et Alexis sautent à l’unisson pour accompagner les décharges soniques. La salle en fait de même.
Ne vaut-il pas mieux 35 minutes intenses qu’1h mollassonne ?
« Merci beaucoup. C’est toujours un plaisir de venir ici. C’est notre dernière chanson » annonce Alexis avant de livrer Crown on the Ground, théâtre de nouveaux crowd surfings. Le guitariste est totalement en sueur. On le comprend. Il a réussi l’exploit de garder son blouson de bout en bout ! Alors que les lumières s’affolent une dernière fois, les portables immortalisent en masse cet ultime coup de poing en pleine face.
Hagard et déboussolé par tant de véhémence, on regarde sa montre et on s’aperçoit qu’il n’est que 21h50. Le concert n’a duré que 35 minutes ! Malgré les encouragements du public, le duo ne revient pas. La fosse reste compacte quelques minutes et se met à danser sur la musique d’ambiance. Puis, toutes les lumières se rallument. Ca hue de bon coeur. Mais que pouvait jouer de plus Sleigh Bells avec son seul album Treats ? Ne vaut-il pas mieux 35 minutes intenses qu’1h mollassonne ?
Dans tous les cas, le duo new-yorkais aura donné la prestation la plus énergique de ce début d’année. Coup de tête, balayette, manchette, coup de la corde à linge, uppercut… on aura tout eu ce soir. Merci !
LA SET LIST COMPLÈTE :
INTRO
INFINITY GUITARS
A/B MACHINES
KIDS
TREATS
RIOT RHYTHM
STRAIGHT A’S
HOLLY
RILL RILL
BELLS
TELL ‘EM
CROWN ON THE GROUND