Photos Funeral Party @ La Maroquinerie 2011
Alors qu’Usher faisait le plein de minettes à Bercy, la Maroquinerie affichait complet pour recevoir les nouveaux chéris de l’indie-pop-punk-rock-post-qui-part-dans-tous-les-sens : Funeral Party. Un enterrement première classe garanti sans chrysanthèmes mais avec un bon coup de pied aux fesses.
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Quelque chose se passe ce soir. Aux guichets, les quelques médias présents se pressent en flairant le bon coup. Dans l’air flotte une électricité particulière, une vive impatience pour jauger la bête. Et pour cause, ce soir se présentent les Angelinos de Funeral Party auréolés d’une prestation incandescente aux Transmusicales de Rennes et de leur tout nouvel album The Golden Age of Knowhere chaleureusement accueilli par la presse spécialisée. Annoncé comme les cousins (passés au grille-pain) de The Rapture, le phénomène amené à conquérir la jeunesse hype et branchée n’a pas déçu.
C’est un peu bordélique – trop diront les détracteurs, mais ça éclate en plein visage
Lancé par les Belges Arid et leur tambouille très mitigée à la simili U2 en première partie ainsi que par quelques litres de bière indispensables pour se javelliser les amygdales, le groupe entre sous la clameur du public et une intro en forme de fanfare délicieusement surannée. Le son a de la profondeur, la basse ronronne, la gratte lacère comme du verre en dépit de quelques larsens. C’est un peu bordélique – trop diront les détracteurs, mais ça éclate en plein visage dès les premières minutes de l’éponyme The Golden Age of Knowhere.
Petite moustache de circonstance, maquillage discret et éphémère – sueur oblige – de petit minet comme s’il s’était pété le nez, Chad Elliott se démène avec sa voix puissante (mais un peu noyée sous les effets) et donne de sa personne dès les premières rythmes très martiaux et africanisants de Giant. A ses côtés, le bassiste avec sa coupe de cheveux à la Bernardo impressionne grâce à un jeu ultra rapide qui dirige littéralement en sous-main toutes les compos du groupe avec un son lourd qui fracasse et aplatit.
Constamment, les Californiens tiennent en équilibre sur un fil
Avec un sens certain de la superposition des couches et des effets, il se dégage de leur son une signature atypique, une harmonie bancale qui syncrétise tout le son d’une époque : pop dans l’efficacité, rock dans les riffs et les breaks, noise dans les assauts et, bien sûr, résolument punk dans l’engagement, la voix et cette façon si particulière de jouer comme si chaque morceau était leur dernier. Funeral Party vient de Los Angeles et ça s’entend dans l’écart entre effervescence latino et glaciation nord-américaine, entre l’envie de danser et l’envie de se percuter.
Leur musique est bigarrée, pleine d’effets, d’une étrange vitalité. A la fois vintage et terriblement moderne, on passe par tous les états, tous les genres au sein d’une même chanson. Shadows Enhance et Youth and Poverty illustrent parfaitement la patte Funeral Party. Quand Chad se met au clavier pour nous ronronner une berceuse lunaire, la nostalgie laisse brutalement place au déluge avec une gratte au cordeau et des percus abrasives. Constamment, les Californiens tiennent en équilibre sur un fil. L’acoustique n’est pas optimale, les textures s’aventurent un peu trop dans le garage, mais le coeur est si immense qu’il emporte l’adhésion.
Funeral Party détient toute la panoplie du groupe généreux qui sait y faire
Un peu trop spectateur et estomaqué au début, le public, principalement composé de kids venus aduler leurs nouvelles idoles, se réveille brutalement sur l’énorme Finale à coups de pogos fracassants. Et, dès lors, l’ambiance ne retombera plus jusqu’à la fin du concert. Viril comme une Chupa Chups à moustache, Chad se dresse face aux premiers rangs avec sa voix qui claque et incite au premier (et unique) crowdsurfing de la soirée.
Il distribue même des cadeaux au public entre les morceaux en guise de petites récompenses. En somme, Funeral Party détient toute la panoplie du groupe généreux qui sait y faire. Il suffit d’assister au bouillonnant et tubesque New York City Moves to the Sound Of L.A. pour s’en convaincre. Acclamation, grosse impression. Certes, les Californiens ne sont pas – encore – parfaits mais au vu de l’énergie qu’ils déploient, les dégâts à venir risquent d’être considérables.
LA SET LIST COMPLÈTE :
THE GOLDEN AGE OF KNOWHERE
GIANT
CAR WARS
SHADOWS ENHANCE
YOUTH AND POVERTY
POSTCARDS OF PERSUASION
RELICS TO RUINS
FINALE
FOLD YOUR FUTURE
WHERE DID IT GO WRONG
I CAME TO TELL YOU
NEW YORK CITY MOVES TO THE SOUND OF L.A.