Photos Esben and the Witch @ Le Point Ephémère 2011
Nouvelle sensation étrange en provenance de Brighton (Angleterre), Esben and the Witch donnait le dernier concert de sa tournée européenne au Point Éphémère (Paris). Le trio était précédé à cette occasion de Transfer et The Danvilles.
*** Les photos ne sont pas libres de droits ***
Cette soirée commence sous les meilleurs auspices avec des prestations de The Danvilles et de Transfer. Les premiers ne jouent qu’un quart d’heure, donc pas le temps de s’ennuyer, et les seconds mettent une belle claque au Point Éphémère avec leur son rock grandiloquent en provenance de San Diego (Californie). En six titres et trente minutes de show bien emmenés par son grand frontman Matthew Molarius, le groupe, qui accompagne White Lies sur sa tournée européenne, a présenté avec beaucoup d’intensité son nouvel album Future Selves.
Esben and the Witch pose une ambiance aérienne qui ensorcelle le Point Ephémère
Après cette mise en jambe musclée, les spectateurs ont une demi-heure pour se remettre de leurs émotions et se préparer à un voyage musical hors norme avec Esben and the Witch. Le guitariste chevelu Daniel Copeman et son homologue à lunettes Thomas Fisher installent leur sampler, synthé et pédales d’effets. Les techniciens posent au centre de la scène un tom, une cymbale et un micro pour la chanteuse Rachel Davies. A 21h35, l’obscurité se fait et une musique glaciale retentit. Le Point Éphémère plonge directement dans l’ambiance fantomatique du groupe. Les musiciens montent sur scène en allumant deux petits lampadaires de chaque côté de la salle.
D’entrée de jeu, Daniel lance une programmation et des nappes. Au centre, Rachel se contorsionne sur le beat, joue sur ses cymbales. Daniel s’acharne sur sa guitare et sort des sons d’une autre dimension alors que résonne Argyria, le morceau d’ouverture du premier album Violet Cries fraîchement sorti chez Matador Records. Après une introduction intense de près de quatre minutes, le groupe pose une ambiance aérienne qui ensorcelle le Point Éphémère. Dans la foulée, Esben and the Witch entame Marching Song. Daniel s’affaire sur ses programmations. Une fumée épaisse envahit la scène et alimente encore un peu plus l’ambiance brumeuse. Les deux mains sur le micro, Rachel chante d’une voix habitée. Le titre monte petit à petit jusqu’à une explosion sonore qui emporte le public.
On ne vient pas de la même ville que Primal Scream, Fatboy Slim, The Go! Team ou encore Bat for Lashes sans avoir une réelle acquaintance avec l’electro
Histoire de redescendre un peu, le trio s’aventure dans Chorea, une chanson plus calme sur laquelle Rachel passe à la basse et se réincarne en Patti Smith. Sous les lumières rouges, un beat profond s’invite pour interrompre cette accalmie. Thomas, quant à lui, lâche sa guitare pour s’occuper des toms. Le groupe se repassera les instruments pendant tout le concert. « C’est la dernière date de notre tournée européenne » explique Rachel, jusque-là peu loquace. « C’est bien de finir à Paris. Merci ». Thomas connaît alors quelques soucis de son avec son claviers. En attendant, Daniel s’empare de la basse et ne peut pas s’arrêter de bouger. Il est ultra speed, le bonhomme ! Il faut dire qu’il n’arrête pas du début à la fin. Entre la gestion des beats et des effets, c’est un peu lui qui tient la baraque.
Une fois les problèmes de claviers résolus, Esben and the Witch livre Hexagone IV, pas une énième version du classique de notre Renaud national mais un morceau mid tempo à nouveau perché entre indé et electro sur lequel Rachel donne le rythme au tom. Baignée par des rayons de lumières blanches, la scène dégage une atmosphère hypnotique et épatante. Le groupe poursuit avec le très posé Marine Fields Glow, le seul titre sans beat du concert qui offre un interlude planant.
Le groupe livre ensuite son premier single Lucia, in the Precipice aux programmations assourdissantes. A cette occasion, le trio se place au centre de la scène. Daniel matraque le fût, Rachel tape sur les cercles et Thomas taquine la cymbale. Chacun reprend sa place et s’engage dans une phase très rave et trans qui se transforme en véritable furie electronique. Les origines du groupe remontent ici à la surface. On ne vient pas de la même ville que Primal Scream, Fatboy Slim, The Go! Team ou encore Bat for Lashes sans avoir une réelle accointance avec l’electro.
De la musique pour fantômes avides de sensations nocturnes…
Le hippie, le nerd et la sorcière enchaînent avec Battlecry/Mimicry, nouveau trip expérimental et bruitiste sur lequel Rachel défonce son tom avant d’annoncer tout calmement la dernière chanson du set Eumenides et de remercier le Point Éphémère. Esben and the Witch s’engage alors dans une nouvelle montée transcendantale, alternant guitares noisy, accalmies douces et beats lourds. Pour finir, Daniel quitte sa batterie et se met à taper comme un sourd sur le tom. Rachel maltraite la cymbale pendant que Thomas continue à jouer méthodiquement. Le tableau est assez exceptionnel. Il est 22h20 quand le trio s’éclipse, laissant un public sur les rotules.
Esben and the Witch n’attend pas très longtemps pour revenir. Daniel souffle dans les micros de sa guitare. Thomas se met au synthé. Le groupe plane à nouveau avec Swans, le dernier morceau de son premier opus. « Patti Smith sors de ce corps ! » hurle une spectatrice. Rachel poursuit sans sourciller ses litanies habitées puis quitte la scène. Thomas reste au clavier et plaque les derniers accords. Daniel lâche des dernières notes de guitare, martyrise ses pédales d’effets et laisse son instrument posé contre l’ampli. Résultat : un beau larsen d’une minute interrompu grâce à l’intervention du staff. Fin de retransmission.
En 55 minutes, le trio de Brighton aura proposé une expérience sonore peu commune, réservée à un public averti. De la musique pour fantômes avides de sensations nocturnes…
LA SET LIST COMPLÈTE :
ARGYRIA
MARCHING SONG
CHOREA
HEXAGONS IV
MARINE FIELDS GLOW
LUCIA, AT THE PRECIPICE
WARPATH
BATTLECRY/MIMICRY
EUMENIDES
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SWANS