Photos Slayer @ Le Zénith 2011
Un sandwich au pain mou, une bière, un concert metal. Dans ces temps radioactifs et incertains, rares sont les vrais plaisirs de la vie. Alors, avant de nous terrer définitivement dans l’ombre d’un bunker anti-atomique, offrons-nous une dernière jouissance la gueule ouverte : direction le Zénith pour le concert de Slayer dans le cadre de l’European Carnage Tour avec Megadeth. Après tout, puisqu’on est condamné à rôtir en Enfer, autant se faire sauter le caisson une dernière fois.
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En ont-ils encore sous la pédale ? Avant de pénétrer dans l’enceinte du Zénith surchauffée par les rageux Zuul FX, on se posait légitimement la question. Dans quel état se trouvait Slayer en pleine tournée ravageuse en compagnie de Megadeth ? Deux annulations successives à Paris ces dernières années nous avaient alarmés. Entre les récurrents problèmes de dos du chanteur Tom Araya, la nécrose de Jeff Hanneman et les polémiques entre Kerry King et Dave Mustaine de Megadeth (le premier ayant accusé le second en 2007 d’être un « cocksucker »), on craignait le pire. Mais soyons rassurés. Cette fois-ci est la bonne. A 20h tapantes, les Américains font une entrée en scène sonnante et trébuchante dans un brouhaha infernal.
Araya, Holt et King arrosent l’assistance de riffs tueurs
D’entrée de jeu, World Painted Blood prend toute son ampleur. Plus puissant et rapide que jamais, Slayer gonfle les muscles et montre directement au public de quel bois il se chauffe. La batterie de Dave Lombardo matraque à la double pédale et fait jaillir le feu, tandis qu’en front de scène, Araya, Holt (Exodus) et King arrosent l’assistance de riffs tueurs qui n’épargnent personne. Même tempo sur Hate Worldwide du dernier album qui finit de prouver que les Américains sont bel et bien là, plus rugissants et agressifs que jamais.
Revenu en pleine forme dans son pantalon en cuir, le toujours très chevelu Tom Araya répond lui aussi présent au rendez-vous en occupant la scène comme un damné avec sa voix thrash si caractéristique. Ultra réceptif, le public prend directement l’agression dans les dents. Du coup, à peine 5 minutes de concert que déjà éclatent les premiers pogos et crowdsurfings dans une pure ambiance de corrida.
Le feu se répand grâce à l’enchaînement War Ensemble, Postmortem et Temptation
30 ans de carrière, ça en impose. Et même si leur heure de gloire est maintenant derrière eux (Tom Araya himself s’interroge sur la suite à donner à sa carrière de métalleux chevronné, passé 50 ans), c’est avec un plaisir immodéré que l’on retrouve ce soir sur scène les faits de gloire de la trilogie mythique Reign In Blood, South of Heaven et Seasons in the Abyss. Le feu se répand grâce à l’enchaînement War Ensemble, Postmortem et Temptation qui fait revivre Slayer au sommet de sa puissance.
Ça mitraille de partout et la structure même du Zénith est mise à rude épreuve sur le génial Dead Skin Mask qui fait calciner la cervelle et résonne comme un hymne tourbillonnant dans les lumières en spirale. Dans les tribunes, c’est tout simplement de la folie furieuse, tout le monde est debout et certains fans osent sans complexe les gimmicks air guitar en accord avec le groupe. Cerise sur le gâteau, les maîtres thrasheux nous offrent même un bonus en la présence d’Americon, un inédit efficace et parfaitement intégré dans le set.
Angel of Death essore et fait passer la foule à la centrifugeuse
Comme un gros tank en parfait ordre de marche, Slayer marche tout simplement sur le Zenith et impressionne. On ne savait pas le groupe en si bonne forme ! Bien mal nous en a pris, car on en prend pour notre grade ce soir. Déchaîné comme un petit taureau survitaminé, le très chauve mais génial Kerry King fait éclater le compteur à décibels. Sur la même longueur d’onde, Gary Holt (qui remplace Jeff Hanneman sur cette tournée) enchaîne les headbangs furieux sur la voix puissante d’Araya.
Quant à Dave Lombardo, il donne absolument tout, notamment sur le très thrash et bien gras aux entournures Payback qui attaque les cervicales, avant que ne vienne s’abattre l’incantatoire et pachydermique Seasons in the Abyss qui ralentit la cadence sur une rythmique plus doom avant de nous décalquer au verre pilé. Époustouflant. La lame du couteau parcourt l’échine jusqu’à un final conclu comme il se doit sur Angel of Death qui essore et fait passer la foule à la centrifugeuse. Merci Slayer. Merci, les maîtres bouchers.
LA SET LIST COMPLÈTE :
WORLD PAINTED BLOOD
HATE WORLDWIDE
WAR ENSEMBLE
POSTMORTEM
TEMPTATION
DEAD SKIN MASK
SILENT SCREAM
THE ANTICHRIST
AMERICON
PAYBACK
SEASONS IN THE ABYSS
SNUFF
SOUTH OF HEAVEN
RAINING BLOOD
BLACK MAGIC
ANGEL OF DEATH
/// Textes : Oscar Kamerlain /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
13 choses que vous ne saviez pas sur Slayer
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