Photos Miyavi @ Le Trianon 2011
On a beau dire ce qu’on veut. Parfois, l’actualité internationale s’invite de manière surprenante dans un concert avec des effets inattendus. Ce fut le cas lors du live du Japonais Miyavi. Sur fond de tragédie humanitaire et nucléaire au pays du Soleil Levant, l’artiste et ses fans ont communié comme jamais. On était aux premières loges.
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Avant toutes choses, il faut le reconnaître : on ne connaissait pas bien Miyavi. Certes, par très grand professionnalisme, on était bien parti en repérages et tombé sur quelques vidéos tout feu tout flammes, mais on ne mesurait pas bien l’ampleur du phénomène.
Le couple gratte/batterie ressemble à une locomotive qui détruit tout sur son passage
Alors, quand à 20h pétantes (il ne fallait pas arriver en retard), il a débarqué l’air de rien, on n’a pas bien compris ce qui nous arrivait. Se déchaînant furieusement sur sa gratte avec quelques accords du tonnerre, Miyavi s’introduit en ne disant rien. Il se contente d’exécuter et les fans déjà hystériques sautent de partout. Surprenant. Et puis, soudain, on comprend. Se lançant dans un solo de malade mental, Miyavi met d’entrée de jeu les choses au point sur le parfait What’s My Name. Doté d’une technique et d’une virtuosité sensationnelles, le couple gratte/batterie concocté par le Japonais ressemble à une locomotive qui détruit tout sur son passage. Universe dévaste le Trianon, Hell No ne demeure pas en reste. Le message est passé : ce soir, on va se prendre une bonne vieille claque des familles.
Pour ceux qui ne connaissent pas, Miyavi opère dans un registre transgénérique allant du J-rock au Visuel Kei en passant par des assauts métalliques et punk. Alors, forcément, on a parfois l’impression que ça part dans tous les sens de manière tout à fait imprévisible. Mais c’est aussi ça qui fait la fraîcheur et le charme du Japonais. En quelques secondes, on peut passer d’une voix claire à un chant arrachée, d’un riff cristallin à une grosse tuerie abrasive.
Miyavi a ce charme de l’artiste toujours là où on ne l’attend pas
Quant au personnage en lui-même, il est tout simplement incroyable. Habitué aux apparences androgynes et chatoyantes, Miyavi a opté ce soir pour un accoutrement noir, très sobre. Alors, on se dit qu’il ne va pas se montrer exubérant. Fausse route. Miyavi a ce charme de l’artiste toujours là où on ne l’attend pas. Il émeut sur le très solennel Gravity avant de partir en hystérie pure et de terminer au sol à la Jimi Hendrix tout en jouant avec une vitesse hallucinante. Là où le commun des mortels se détruirait le poignet, Miyavi, lui, ne se fixe aucune limite. Aucun solo ne lui fait peur, ni aucun mur du son. La preuve avec les « électrifiants » I Love You, I Love You, I Love You, and I Hate You, Torture, S.M.F.B. ou Are You Ready to Rock?.
Véritable highlight ou point d’orgue : un discours fleuve au milieu du concert à destination de ses compatriotes restés au Japon. Oui, Miyavi est peut-être en tournée à l’étranger mais son coeur reste attaché à tous ces gens qu’il a laissés au pays derrière lui. Sa famille, son staff, tout simplement tous ceux qui souffrent après la catastrophe. Alors, Miyavi joue un peu pour eux et n’hésite pas à lancer une minute de silence en faveur des victimes. Les fans, eux, compatissent. Ils réagissent au quart de tour, brandissent des banderoles de soutien, donnent à la fin du concert. C’est beau l’amour entre un artiste et ses fans. La solidarité est émouvante!
LA SET LIST COMPLÈTE :
WHAT’S MY NAME?
UNIVERSE
SURVIVE
HELL NO
CHASE
OSSAN OSSAN ORE NANBO
CHILLIN’ CHILLIN’ MONEY BLUES
I LOVE YOU, I LOVE YOU, I LOVE YOU, I LOVE YOU, AND I HATE YOU
GRAVITY
JUSTICE
SHELTER
MOON
WE LOVE YOU
TORTURE
S.M.F.B.
ARE YOU READY TO ROCK?
FUTURISTIC LOVE
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WHAT A WONDERFUL WORLD
SURVIVE