Photos PVT @ Le Point Ephémère 2011
La petite lumière est au bout du tunnel. Oui, pour tous ceux qui ne connaîtraient pas, PVT en concert revient à une expérience sensorielle voire spatio-temporelle aux confins de l’hallucination froide et hermétique. Vous voilà prévenus. Après cette rude mise en garde, il est désormais temps de pénétrer dans le compte-rendu de ce trip défragmenté qui s’est tenu au Point Ephémère. Prêts à vous faire arracher un cerveau ? Fermez les yeux et priez.
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Déjà, quand on savait que Cercueil officiait ce soir en première partie, on savait qu’on allait prendre cher et que la soirée n’allait pas virer dans la foire à la gaudriole. Dotés d’un son noise et synthétique sur des horizons sombres et tourmentés, les Lillois posent leur ambiance macabre comme un drap sur le Point Ephémère. Si la performance est moins impressionnante qu’elle n’a pas pu l’être à la Maroquinerie quelques mois plus tôt, la voix puissante de Pénélope Michel fait toujours autant son effet. La guitare reste puissante et efficace, les synthés juste parfaits dans leur rôle de distributeur d’uppercuts sortis de nulle part. Il est vrai que leur dernier album, plutôt convaincant, aurait gagné à être garni d’un peu plus de tubes pour transcender la salle et que quelques breaks trahissent encore les imperfections de la jeunesse, mais Cercueil arrive facilement à captiver une audience. Et il faut y voir là un probant signe d’encouragement.
Les sens se troublent et le corps vibre
Après ce ravissant amuse-bouche funéraire et capiteux, passons aux choses sérieuses avec les artilleurs en chef de PVT anciennement Pivot venus une nouvelle fois en la Capitale défendre leur excellent album Church with No Magic. Adeptes des sonorités psychotiques et des textures froides qui érigent de véritables cathédrales qui estomaquent et matraquent en plein cortex, les Australiens démarrent plein gaz par l’éponyme Church with No Magic.
D’emblée, les sens se troublent et le corps vibre, preuve de l’attraction phénoménale que peut dégager le groupe sur scène. La basse crisse, les deux synthés crachent à plein volume dans un océan de fumée et de lumières rasantes qui sautent à la gorge. Dans les premiers rangs, on aperçoit déjà quelques têtes qui vacillent et déjà se décrochent au sol. Et la messe noire ne fait que débuter. Dans toutes leurs compositions de ce soir, que ce soit Light Up Bright Fires, Window ou Timeless, PVT excelle dans l’entrelacement des couches, des superpositions épileptiques qui créent au final un son indéfinissable quelque part entre cold, indus, electro, post new wave et quelque chose de plus mystérieux encore qui se rapproche de l’incantation pure et simple.
D’un bout à l’autre du set, la crise d’apoplexie n’est jamais loin
Comme un symbole, les trois membres du groupe n’hésitent d’ailleurs pas à échanger leurs postes respectifs pour modifier les perspectives. Avec à chaque fois le même résultat : une impression terrifiante et enivrante de perte de contrôle, d’être pris dans un battement de cœur fiévreux et grandeur nature avec des nappes de clavier qui écrasent l’espace-temps et une batterie qui hache menu le cervelon. On est dans un enfer de tôles froides et psychotiques, un cauchemar à demi-éveillé mais tellement jouissif.
Et quand on ne respire plus, quelques élans discoïdes et rudement psychotiques pointent de-ci de-là pour ramener son monde dans un maelstrom au bord de la nausée. Oui, d’un bout à l’autre du set, la crise d’apoplexie n’est jamais loin. Mais la violence est la rançon de toute jouissance. Tout juste regrettera-t-on que le coma n’ait duré qu’une petite heure.
LA SET LIST COMPLÈTE :
CHURCH WITH NO MAGIC
TIMELESS
CRIMSON SWAN
O SOUNDTRACK MY HEART
FOOL IN RAIN
CIRCLE OF FRIENDS
DIDN’T I FURIOUS
LIGHT UP BRIGHT FIRES
WINDOW
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ONLY THE WIND CAN HEAR YOU
THE QUICK MILE