Photos Angus & Julia Stone @ Le Trianon 2011
Le groupe folk numéro 1 en Australie, et désormais numéro 1 en France, assurait une résidence triomphale de cinq jours au Trianon, surfant sur la vague du succès de son deuxième album Down the Way. Nous avions farté notre planche de surf pour prendre la vague avec Angus & Julia Stone moins d’un an après son dernier passage dans la Capitale !
*** Les photos ne sont pas libres de droits /// All rights reserved ***
En première partie de ses concerts au Trianon, le duo de Sydney a fait confiance à Steve Smyth, un artiste à la croisée des chemins de Jim Morrison et Jeff Buckley. L’Australien, armé d’une simple guitare électrique, fait voyager la salle entre blues, rock et folk écorchés vifs. Les Parisiens applaudissent vivement sa prestation de 40 minutes.
L’alchimie entre frère et soeur est palpable jusqu’aux derniers fauteuils des balcons
A 21h10, il est temps de retrouver Angus & Julia Stone. Dans une quasi-obscurité, on devine Julia avec un diadème et une robe de bohémienne derrière ses claviers qui entonne la reprise de Louis Armstrong All of Me. A sa gauche, on aperçoit Angus armé de sa guitare électrique et, derrière eux, le reste du groupe. La voix chevrotante de la chanteuse transit le Trianon qui écoute dans un silence religieux. Les lumières montent petit à petit en intensité. La guitare s’invite suivie de près par la basse, la batterie et le violoncelle. Le concert est lancé.
Angus & Julia Stone enchaîne avec la ballade mid tempo aérienne Hold On. La voix de Julia véhicule l’émotion et devient de plus en plus intense alors que les lumières balaient la scène. Angus assure les choeurs. L’alchimie entre frère et soeur est palpable jusqu’aux derniers fauteuils des balcons. Le Trianon ne s’y trompe pas et réserve une véritable ovation au duo. Qui dit alchimie, dit complémentarité. Angus et Julia font tourner les instruments. Sur Black Crow, il s’empare d’une guitare acoustique pendant qu’elle empoigne une guitare électrique. Un violoncelle lancinant et les guitares accrocheuses participent à l’ambiance sombre et inquiétante de l’introduction du morceau. Angus chante d’une voix désespéré comme s’il était au bout du rouleau. Finalement, la chanson rejoint des sphères rock lourdes.
« Elle est bonne hein ? »
Dans la foulée, Julia passe à la guitare acoustique et lâche un « Bonsoir, ça va ? ». Le Trianon lui répond à l’unisson. Angus & Julia Stone distille alors le reggae folk Private Lawns, un titre léger qui annonce l’été avant l’heure. Au milieu du morceau, Julia s’interrompt pour prendre une trompette et faire un solo. Le titre fait un détour par un dub planant et tripant à souhait avant de devenir carrément dansant. Le public savoure la voix tantôt enfantine, tantôt adulte de Julia. C’est au tour ensuite d’Angus de dire bonjour en Français aux spectateurs. La salle rigole… Angus chante le titre folk Babylone qui évoque les grands espaces désertiques australiens. Le côté hippie (barbe, cheveux longs) du personnage colle parfaitement à l’esprit du morceau.
Julia se place ensuite au centre de la scène avec une guitare acoustique. Angus s’assoie à côté de la batterie. Seule devant un mur d’étoiles, elle reprend You’re the One That I Want de la bande originale du film Grease, présent sur l’EP Big Jet Plane. Cette reprise folk minimaliste bien aimée des fans provoque quelques cris de contentement dans la salle. Des portables fleurissent dans les rangées pour capturer ce moment. Des rires accompagnent les « ooh ooh ooh ». C’est mignon et ça mérite une nouvelle ovation. A la fin du titre, Angus prend le micro : « Elle est bonne hein ? », visiblement très fier de sa soeur.
On se demande si l’on a bien attaché son cheval devant l’abreuvoir avant d’entrer dans le saloon
L’Australien prend sa guitare acoustique et son harmonica. Julia se place derrière le clavier. Le groupe s’aventure alors dans Just a Boy. Après un faux départ pour se ré-accorder, ce morceau décolle dans une vibe folk western. On pense à Bob Dylan et on se demande si l’on a bien attaché son cheval devant l’abreuvoir avant d’entrer dans le saloon. « C’est un chanson sur les garçons. En Français, ça se dit ‘pour les hommes' » explique Julia pour introduire For the Boys. A cette occasion, Angus passe aux claviers. La chanteuse assure les refrains en français, ce qui a le don de la faire rire. Les Parisiens sont touchés par cette attention et l’on voit des sourires se dessiner sur leurs visages. Julia a du mal à rester sérieuse mais parvient tout de même à finir la chanson.
Angus repasse à la guitare acoustique pour chanter seul la reprise de James Taylor You Can Close Your Eyes. Il est rejoint par le groupe sur la ballade cool Draw Your Swords habillée de lumières bleutées. C’est au tour ensuite de Julia de briller avec For You. « J’avais écrit cette chanson pour un mec. Je lui avait envoyée. Il m’a répondu par une chanson au bout de deux semaines. Deux semaines, c’est long quant on est adolescente. J’ai été déçue, je croyais que c’était une chanson d’amour mais il m’a envoyé une chanson hip hop qui n’avait rien à voir ». Ces confessions intimes amusent le public. Les paroles candides de Julia sont reçues en plein coeur par les spectateurs. « Si tu m’aimes, je ferai de toi une étoile dans mon univers… ». Les étoiles au fond de la scène brille plus intensément. Le Trianon est aux anges.
Nous voilà propulser en plein bush australien. Attention aux crocodiles…
C’est l’heure du tube que tout le monde attend : Big Jet Plane. Julia prend l’harmonica. Angus gratte ses accords nonchalamment. Nous voilà propulser en plein bush australien. Attention aux crocodiles… Le public réserve au duo une énième ovation. Angus & Julia Stone distille ensuite la chanson douce Wasted. « Merci d’être venus. Ce fut un plaisir de jouer de la musique devant vous. Nous espérons revenir bientôt » lance la chanteuse. « Cool » ajoute sobrement Angus. Le Trianon réagit immédiatement en entendant les arpèges de titre mid tempo Yellow Brick Road. A la fin de la chanson, le frère et la soeur se prennent dans les bras. Les étoiles brillent sous les applaudissements et les piétinements forcenés de l’auditoire.
Devant autant de ferveur, le groupe revient rapidement dans l’obscurité et lance l’entrainant Sequoia, un tout nouveau morceau sur lequel Angus chante et Julia danse. Cette chanson s’achève dans un esprit rock qui autorise le guitariste à faire quelques solos. Angus & Julia Stone enchaîne sur Santa Monica Dream qui résonne comme une chanson d’adieu à Paris. Après ces deux titres, le duo se prend par les épaules et part en coulisses. Malgré quelques protestations, il ne revient pas et le Trianon se vide à vitesse grand V, rassasié par près d’1h40 de concert.
Après les groupes de hard rock (AC/DC, Airbourne, The Datsuns…), les groupes psychédéliques (Tame Impala…), les kangourous, le surf et les chasseurs de crocodiles, l’Australie nous a pondu un charmant duo folk qui sera de retour en France cet été à Musilac (Aix les Bains) le 14 juillet, aux Vieilles Charrues (Carhaix) le 16 juillet, aux Nuits de Fourvière (Lyon) le 22 juillet, aux Voix du Gaou (Six Fours) le 23 juillet et aux Escales du Cargo (Arles) le 24 juillet. Avis aux amateurs…
LA SET LIST COMPLÈTE (SAMEDI SOIR) :
ALL OF ME (LOUIS ARMSTRONG)
HOLD ON
BLACK CROW
PRIVATE LAWNS
BABYLONE
YOU’RE THE ONE THAT I WANT (JOHN TRAVOLTA & OLIVIA NEWTON-JOHN)
JUST A BOY
AND THE BOYS
YOU CAN CLOSE YOUR EYES (JAMES TAYLOR)
DRAW YOUR SWORDS
FOR YOU
BIG JET PLANE
WASTED
YELLOW BRICK ROAD
:::
SEQUOIA
SANTA MONICA DREAM