Photos Wire @ La Machine du Moulin Rouge 2011
Après un passage au Point Ephémère en février dernier, Wire était de retour dans la Capitale dans une salle moins confidentielle. Les Parisiens, réunis à la Machine du Moulin Rouge, attendaient avec impatience de retrouver les Anglais, leur nouvel opus Red Barked Tree et leurs classiques égrainés en 35 ans de carrière.
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A 21h30, les infra-basses se mettent à ronronner. L’obscurité se fait dans la Machine du Moulin Rouge. De fins éclairages rouges permettent de distinguer l’arrivée du quatuor Wire. Colin Newman, Graham Lewis et Robert Gotobed se pointent avec leur partenaire de tournée Matt Simms, le petit jeune de la bande. Les troupes se mettent en place. La guitare résonne. La batterie claque. La basse gronde. Sans plus attendre, Wire assène Comet extrait de son album Send, sorti au début du troisième millénaire. Les Anglais mettent les pieds dans le punk. Ce titre agit comme un rouleau compresseur. Colin sautille. Graham a les yeux rivés sur son manche de basse. Derrières ses fûts, Robert est imperturbable malgré le rythme élevé.
La Machine du Moulin Rouge ovationne la formation pour cette décharge de gros son
Sans temps mort, le groupe livre Smash annoncé par un joli larsen. Wire prend visiblement plaisir à jouer ce nouveau morceau extrait de son album Red Barked Tree. Les hommes en noir sont ici plus pop rock. Mais ça ne dure pas longtemps. Retour dans les années 80 avec le gros riff presque metal d’Advantage in Height. Le son prend littéralement aux tripes. La batterie est martiale à souhait. Sur une montée d’adrénaline, ce titre s’arrête abruptement. La Machine du Moulin Rouge ovationne la formation pour cette décharge de gros son. La salle a le temps de redescendre ensuite avec la nouvelle chanson Please Take, mid tempo et mélodique, chantée par Graham. Colin gratte tranquillement les accords en hochant la tête. Les spectateurs applaudissent poliment en attendant mieux.
Wire distille alors Silk Skin Paws extrait d’A Bell Is A Cup Until It Is Struck. Cette chanson sortie en 1988 sent bon la new wave. Robert fait virevolter son charleston. Le son de guitare est caractéristique de l’époque. Une personne dans le public saute gaiement. Autour, les spectateurs hochent la tête en rythme. Les Anglais s’empressent d’enchaîner sur Kidney Bingos extrait du même album. Ce titre sonne comme un tube pop des années 80. Sous des lumières turquoises, Colin tourne la page de son recueil sur lequel il jette régulièrement un oeil pour se rappeler les paroles. La voix pénétrante de Graham achève le morceau.
Chassez le naturel, il revient au galop
Après ce détour par les années 80, Wire revient en 2011 avec le tranquille et lumineux Clay avant de transporter la Machine du Moulin Rouge à la fin des années 70 avec Ref 41° N 93° W, présent sur 154 (1979). Cette chanson rend heureux tout ceux qui ont dansé dessus à l’époque. Sur ce classique, Matt prend son pied à la guitare et fait hurler son instrument. La fosse est prise de mouvements saccadés. Wire distille ensuite la chanson aérienne Bad Worn Thing. On assiste à un concert beaucoup plus varié que lors du passage du groupe à la Maroquinerie en 2010. A cette époque, le groupe fêtait l’anniversaire de Pink Flag et se montrait beaucoup plus punk. Ce soir, les Anglais sont plus nuancés et exposent l’étendue stylistique de leur répertoire.
Mais, chassez le naturel, il revient au galop. Wire lâche sans prévenir le tendu et répétitif Morevoer. Le riff conquérant met le feu à la Machine du Moulin Rouge. Colin sautille à nouveau et s’époumone dans le micro. Graham martyrise ses cordes de basse. Matt balance des solos noisy. Robert, fidèle à lui-même, reste stoïque et droit comme un « i ». L’intensité reste au maximum sur Two People in a Room. La turbine punk est relancée sous les lumières qui s’affolent. Quelques bousculades à signaler. Toutes guitares dehors, le groupe explose les tympans.
« S’il monte sur scène encore une fois, je le tue ! »
106 Beats That enfonce le clou et provoque des cris de jouissance dans la fosse. Ces cris continuent de résonner lorsque Wire assène Boiling Boy. La grosse caisse résonne dans les poitrines. Les guitares montent au fur et à mesure jusqu’à exploser. Au milieu du morceau, un spectateur monte sur scène et s’empare du micro pour chanter. Colin et Matt l’expulsent illico presto. Dès la fin du morceau, Colin s’énerve et pointe du doigt le perturbateur qui lui fait gentiment un doigt. « S’il monte sur scène encore une fois, je le tue ! » lâche le frontman. Ce sera la seule phrase qu’il prononcera ce soir, mais quelle phrase ! Punk is not dead… Après ce léger incident, le groupe termine son concert avec le lourd et puissant Red Barked Trees ponctué par un final épique.
La Machine du Moulin Rouge en redemande et obtient un premier rappel avec l’inquiétant Down to This et le presque technoïde Drill. Une guitare criarde annonce dans la foulée Underwater Experiences, post punk à souhait, un vrai morceau de barge qui casse le cerveau. Après ces trois titres, le groupe s’éclipse à nouveau. Robert sort en dernier avec un geste de la main pour le public. Quelques minutes plus tard, Wire revient une nouvelle fois. Colin fait une révérence avant d’entamer Adapt, extrait du nouvel opus du groupe. Suit le classique des classiques Pink Flag. Le groupe lâche des larsens à foison dans une ambiance « fin du monde ». Matt et Graham finissent à genoux, Colin penché sur sa guitare. Les spectateurs exultent. Cette chanson conclue 1h30 de concert.
Même s’ils sont un peu décatis, c’est toujours un plaisir de voir des piliers du art punk, du post punk et de la new wave sur scène. Wire a les chansons qu’il faut pour faire décoller n’importe quelle salle, à l’instar de Gang of Four passé un peu plus tôt cette année dans nos régions. Les papis font de la résistance et c’est tant mieux !
LA SET LIST COMPLÈTE :
COMET
SMASH
ADVANTAGE IN HEIGHT
PLEASE TAKE
SILK SKIN PAWS
KIDNEY BINGOS
CLAY
MAP REF. 41° N 93° W
BAD WORN THING
MOREOVER
TWO PEOPLE IN A ROOM
106 BEATS THAT
BOILING BOY
RED BARKED TREES
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DOWN TO THIS
DRILL
UNDERWATER EXPERIENCES
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ADAPT
PINK FLAG
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
7 choses que vous ne saviez pas sur Wire
« Wire est un groupe britannique moteur du développement du style post-punk à la fin des années 70. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse à Wire ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour de l’art punk. Êtes-vous vraiment sûr de tout savoir sur le groupe ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 7 anecdotes méconnues sur Wire.