Photos Fleet Foxes @ Le Bataclan 2011
Un bien beau plateau que nous proposait le Bataclan en cette fin de printemps. La salle parisienne accueillait en tête d’affiche Fleet Foxes, auteur d’un nouvel opus Helplessness Blues acclamé, précédé de l’ex-leader de Lift to Experience, Josh T. Pearson. De quoi justifier un concert complet depuis des semaines.
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On avait vu quelques semaines plus tôt Josh T. Pearson au Café de la Danse. On le retrouve donc avec plaisir ce soir pour un deuxième rendez-vous parisien en parallèle à la sortie de son nouvel opus Last of the Country Gentlemen. Seul en piste, l’Américain distille une nouvelle fois une folk mystique et habitée faite de titres qui s’étalent en longueur. Une demi-heure suffit aux spectateurs pour élever leurs esprits.
Le talent mélodique du groupe explose aux oreilles
Après les 30 minutes d’installation syndicales, Fleet Foxes monte sur scène à 21h. Trois guitares, une basse, une batterie, un piano… les six musiciens sont prêts. « Bonsoir. Merci d’être venus. Vous nous aimez toujours. Oh mon dieu ! » s’extasie le frontman Robin Pecknold en contemplant la salle bourrée à craquer. Les Américains démarrent par les arpèges en cascade de The Cascades (justement !). Cet instrumental extrait de leur nouvel opus plante le décor. Nous allons assister à un concert soyeux.
Fleet Foxes enchaîne sur Grown Ocean, teaser de son nouvel album dévoilé par son label Sub Pop en amont de sa parution. Sur une musique ascensionnelle, la voix pénétrante de Robin est soutenue par des choeurs magnifiques. Le groupe impose ensuite une ambiance quasi-religieuse sur l’intro de Drops the River, extrait de leur EP Sun Giant (2008). Le chant prédomine telle une prière jusqu’à l’entrée de la batterie qui fait hocher les têtes. Le Bataclan est conquis. Son ravissement se poursuit avec Battery Kinzie, d’humeur plus rock et psychédélique à l’ancienne. Encore une fois, le talent mélodique du groupe explose aux oreilles. Tripant.
La voix de Robin semble indiquer la direction du paradis
Le groupe de Portland (Oregon) poursuit l’exploration intensive de son nouvel album avec le psyché folk Bedouin Dress qui transporte l’assistance dans les nuages et Sim Sala Bim, l’occasion de sortir un violon et un banjo. Avant ce dernier titre, le groupe plaisante en français sur la chaleur étouffante qui règne dans la salle. « Avez vous chaud ? C’est trop chaud ! ». Le public réagit par une salve d’applaudissements saluant l’effort linguistique… Fleet Foxes ne relâche pas la pression avec Mykonos, ballade plus pop aux choeurs doux et mélodieux. Les fans sont ravis et savourent les interventions de flûte traversière. La chanson mute en rock psychédélique à l’ancienne sur lequel la voix puissante de Robin déchire l’espace. Un final a capella où les choeurs s’entremêlent provoque une ovation tonitruante.
Ce soir, le groupe prend son temps entre les morceaux. Il doit s’économiser pour tenir la longueur dans cette fournaise. Les musiciens s’hydratent. Robin reprend difficilement son souffle. Le sextette reprend le cours de son concert avec Your Protector, extrait de son premier album éponyme. Il ne renie pas ses origines folk et country sur cette chanson digne d’un western. Des spectateurs parviennent à danser malgré la chaleur. Le groupe revisite ensuite son premier opus avec un Tiger Mountain Peasant Song chargé d’émotions entre arpèges aériens, batterie lourde et accords de piano plaqués. La voix de Robin semble ici indiquer la direction du paradis. Tout simplement beau.
Le frontman donne l’impression de chanter sous une lumière divine
Fleet Foxes nous gratifie alors de son tout premier single White Winter Hymnal aux accents de comptine de Noël bucolique. Il cultive le contraste en distillant le rythmé Ragged Wood à la structure complexe et aux ambiances et tempos hétéroclites. Une nouvelle ovation vient saluer cette chanson ambitieuse. « Vous êtes énormes. Merci beaucoup » lance Robin avant d’envoyer les guitares virevoltantes et les choeurs enlevés de Lorelai aux allures de valses sous la neige. Le groupe s’éponge. Cette fin de concert devient athlétique… Mais les Américains ne rendent pas les armes et livre Montezuma, le morceau d’ouverture de leur nouvel opus.
Il reste sur son dernier album avec The Shrine / An Argument et sa rythmique élaborée. Le morceau décolle puis se pose en douceur avant d’envoyer tout le Bataclan dans de hautes sphères avec un solo de saxophone bien senti. La transe se poursuit avec Blue Spotted Tail joué seul à la guitare acoustique par Robin. Eclairé par un projecteur placé au-dessus de sa tête, le frontman donne l’impression de chanter sous une lumière divine. Le reste du groupe revient ensuite pour Blue Ridge Mountains. « Vous êtes géniaux » lance Robin. Sous des lumières turquoises, le groupe ressort banjo et contrebasse et nous sort un nième changement de rythmes de derrière les fagots. Les Américains ont du mérite car, sous cette chaleur étouffante, on se souvient que l’année dernière The Dead Weather avait abdiqué et écourté son set. Ce soir, Fleet Foxes ne sautera qu’une chanson de son set habituel : He Doesn’t Know Why.
« Y’a une piscine dans le coin ? »
En guise de rappel, appelé avec ferveur par les fans, les Américains distillent Oliver James joué seul à la guitare par Robin. Le public tape dans les mains. C’est un hymne folk 100% US fini à capella. Magique. Pour finir, Fleet Foxes revient au complet pour Helplessness Blues… « Y’a une piscine dans le coin ? » plaisante le groupe. « Je ne parle pas bien français mais je voulais dire que j’aime bien les Français » ajoute-t-il dans la langue de Molière. Le sextette fait danser le Bataclan sur cette dernière chanson qui touche au divin. La voix enveloppante de Robin résonne une dernière fois. Une nouvelle ovation accompagne la sortie définitive des Américains après plus d’1h30 de show à 40 °C.
Avec sa musique folk aux mélodies célestes, au carrefour des Beach Boys, Neil Young, Bob Dylan et Van Morrison, Fleet Foxes a fini de convaincre de l’étendue de son talent. Le groupe sera de retour en France prochainement pour des concerts au Main Square (Arras) le 2 juillet, au Days Off (Paris) le 4 juillet et à la Route du Rock (Saint Malo) le 14 août. A ne pas manquer.
LA SET LIST COMPLÈTE :
THE CASCADES
GROWN OCEAN
DROPS THE RIVER
BATTERY KINZIE
BEDOUIN DRESS
SIM SALA BIN
MYKONOS
YOUR PROTECTOR
TIGER MOUNTAIN PEASANT SONG
WHITE WINTER HYMNAL
RAGGED WOOD
LORELAI
MONTEZUMA
THE SHRINE / AN ARGUMENT
BLUE SPOTTED TAIL
BLUE RIDGE MOUNTAINS
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OLIVER JAMES
HELPLESSNESS BLUES