Photos The Velvet Underground Revisited @ La Cité de la Musique 2011
A l’occasion du festival parisien Days Off, Gaz Coombes, Danny Goffey (The Hot Rats, ex-Supergrass), Colin Greenwood, Nigel Godrich, Joey Waronker (Radiohead) et Nicolas Godin (Air) unissaient leurs forces à la Cité de la Musique pour proposer une création unique constituée de reprises du Velvet Underground.
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En juin 2010, Air investissait la Salle Pleyel pour une résidence. Au cours de ces sessions, Nicolas Godin faisait la connaissance de Gaz Coombes et Danny Goffey (The Hot Rats, ex-Supergrass). Lorsque Days Off a contacté ces derniers pour organiser un spectacle inédit au cours de la nouvelle édition du festival, le chanteur/guitariste et le batteur ont proposé de reprendre des standards du Velvet Underground en compagnie de Nicolas Godin (claviers). Radiohead ayant le même manager que The Hot Rats, ils ont amené dans ce projet le bassiste Colin Greenwood, le guitariste/producteur Nigel Godrich et le percussionniste Joey Waronker, collaborateur de Radiohead et Beck. Le super-groupe était monté. Il ne restait plus qu’à répéter pendant deux jours à la Cité de la Musique pour présenter cette création unique devant une salle pleine depuis des semaines.
« C’est énorme pour moi de jouer avec ces musiciens »
Deux jours, c’est court. Il ne fallait donc pas s’attendre à une relecture poussée des standards du Velvet Underground. On le comprend dès l’arrivée du groupe à 21h10. Après deux simples mais sympathiques « Bienvenue » en français puis en anglais lâchés par Gaz Coombes, lunettes noires et casquette vissée sur la tête, le quintette entonne Sunday Morning. Sur la scène, des ballons argentés flottent dans l’air. Nicolas Godin est tout en blanc, Nigel Godrich habillé simplement, Colin Greenwood fidèle à lui-même et Danny Goffey excité derrière sa batterie, bien soutenu par Joey Waronker. Dans une ambiance ouateuse, des projections d’images d’époque habillent le fond de la scène et des fumigènes s’élèvent mettant en valeur des lumières rouges et jaunes. Ce premier classique de la bande à Lou Reed est saluée par une ovation.
Après un petit flottement (on sent que les musiciens ont eu peu de temps pour se préparer), le quintette embraye sur I’m Waiting for the Man. Des projections présentent les réunions de préparation du spectacle. La salle est parcourue de frissons sur ce rock 100% velvetien. Gaz s’aide d’un pupitre pour ne pas oublier les paroles. Colin et Nigel se balancent en choeur. Nicolas contribue au piano à cette boucle hypnotique. Pour achever le morceau, Gaz se tourne vers Danny et lui lance un petit hochement de tête. Le groupe s’arrête ensemble. « C’est énorme pour moi de jouer avec ces musiciens » lâche Gaz avant de citer chacun de ses prestigieux collaborateurs. « Nous avons une invitée spéciale ce soir. Veuillez accueillir Feist ! » ajoute-t-il.
On a l’impression d’assister à une répétition publique
La chanteuse canadienne se poste à gauche de Gaz et se met dans la peau de Nico pour chanter Femme Fatale. Gaz, Nigel et Danny assurent les choeurs sur les refrains à deux accords à la fois simples et magiques. La Cité de la Musique ovationne ce titre et salue le départ de Feist. Mais, le groupe reste à six sur scène avec l’arrivée d’un violoniste. Il emmène la salle dans une descente d’héroïne au son de Venus in Furs, habillé de lumières rouges sang. Gaz se tourne vers Danny pour ne pas rater les changements. La guitare accroche les sens. La sections rythmique est lancinante à souhait. Sur la fin, toute la formation se tourne vers Danny. On a l’impression d’assister à une répétition publique et on se sent vraiment privilégié.
Après le départ du violoniste, le quintette repart pied au plancher avec Run Run Run sur lequel une boule à facettes entre en action. Colin hoche la tête et saute un peu. Nicolas est penché sur ses claviers. Danny est en fusion derrière ses fûts. Bref, tout le monde a l’air de prendre son pied. Gaz accueille ensuite Anja Plaschg, alias Soap&Skin, qui assurait la première partie. Cette nouvelle doublure de Nico a la lourde tâche de faire monter le trip acide de All Tomorrow’s Parties. Des projections psychédéliques accompagnent cet hymne national de la défonce. La Cité de la Musique est sous hypnose.
La formation dégage une énorme énergie
Le violoniste fait ensuite à nouveau son apparition et entame seul Heroin. Sous des lumières rouges, la chanson se déroule entre moments de plénitude et accélérations effrénées. Des images défilent, synchronisées aux changements de rythmes. Nicolas est debout entre ses trois claviers. Tout le groupe prend plaisir sur ce classique. Le concert prend ensuite des allures plus pop avec There She Goes Again sur lequel Nicolas prend une guitare acoustique. Derrière le groupe, des images de Colin, Gaz et Danny en vadrouille en bord de Seine sont projetées. Nigel et Danny assurent les choeurs. Après le final sautillant, Gaz accueille à nouveau Anja Plaschg. La chanteuse se frotte à I’ll Be Your Mirror et s’en sort très bien. Nicolas accompagne la chanson au xylophone, ce qui confère au titre des airs de comptine pour enfants.
Ces neuf premières chansons reprennent le tracklist exact du premier album du Velvet Underground. A partir de là, le groupe décide de se balader d’album en album. Ce petit tour du répertoire des New-Yorkais commence par European Son. Joué en version instrumentale, ce titre est accompagné d’images du groupe dans une brasserie. Colin assure une bonne ligne de basse. Les guitares sont lâchées. La formation dégage une énorme énergie. Dans la foulée, Gaz souhaite enchaîner rapidement sur Candy Says mais provoque un faux départ. Danny en profite pour le vanner : « Essaie encore s’il te plaît » lui adresse-t-il en rigolant. Ce titre hommage à Candy Darling, actrice transexuelle proche d’Andy Warhol, sonne comme une ballade pour les amoureux. Les célibataires peuvent en profiter pour aller chercher une boisson au bar.
Un moment rare donc précieux
« Merci beaucoup. Vous êtes gentils » lance Gaz, tout à fait conscient des quelques imperfections du set. « C’est une de mes chansons préférées » annonce-t-il pour introduire Who Loves the Sun, une chanson pop et lumineuse qui aurait pu faire partie du répertoire de Supergrass. Nicolas accompagne le groupe à la guitare acoustique sous des lumières orangées. Limite hippie comme ambiance… « Ca a été un grand plaisir pour nous. Très amusant » lâche Gaz avant de donner le coup d’envoi de Beginning to See the Light. Comme on l’entend ce soir, ce titre rock aurait pu également faire partie du répertoire de Supergrass. Colin s’éclate avec sa basse. Ça fait plaisir de le voir heureux de retourner aux bases du rock dont s’éloignent souvent Radiohead. Sous des lumières clignotantes, Gaz lève sa guitare en signe d’au revoir. Danny prend Nicolas par la taille et tout ce joli petit monde quitte la scène sous les applaudissements.
Après deux minutes d’encouragements, Danny et Gaz remontent sur scène. Ils reprennent ensemble I Can’t Stand It. A deux, ils font un boucan de tous les diables et affolent la Cité de la Musique. Dans la foulée, le groupe se retrouve au complet pour livrer le classique rock new-yorkais Sweet Jane. Le riff avance comme sur des roulettes. Le débit vocal de Lou Reed est bien respecté par Gaz. Sur le final conquérant, tout le groupe encercle Danny pour bien terminer ensemble. Avant de partir définitivement, le quintette se rassemble pour saluer et remercier le Velvet Underground, concluant ainsi 1h15 de concert.
Cette soirée de juillet 2011 restera dans les mémoires car elle aura permis de retrouver sur scène, autour des chansons d’un groupe séminal, des artistes qui ont marqué l’histoire de la musique rock des années 90. Un moment rare donc précieux.
LA SET LIST COMPLETE :
SUNDAY MORNING
I’M WAITING FOR THE MAN
FEMME FATALE (avec FEIST)
VENUS IN FURS
RUN RUN RUN
ALL TOMORROW’S PARTIES (avec ANJA PLASCHG)
HEROIN
THERE SHE GOES AGAIN
I’LL BE YOUR MIRROR (avec ANJA PLASCHG)
EUROPEAN SON
CANDY SAYS
WHO LOVES THE SUN
BEGINNING TO SEE THE LIGHT
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I CAN’T STAND IT
SWEET JANE
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
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