Photos Chokebore @ La Machine du Moulin Rouge 2011
Figure emblématique de l’indie rock couillu américain des années 90, Chokebore revenait à Paris après un passage à la Maroquinerie l’année dernière. Accompagné du nouvel EP Falls Best mais sans l’ombre d’un nouvel album depuis It’s a Miracle (2002), le groupe remplissait sans aucun problème une Machine du Moulin Rouge tellement euphorique qu’elle a eu droit à un deuxième rappel impromptu.
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Avant d’accueillir Chokebore, les Parisiens de Team Ghost ouvre le bal entre shoegaze et electro. La voix du chanteur est difficilement audible mais les p’tits gars balancent un mur de son assez colossal et leurs chansons sont assez efficaces pour frôler d’un cheveu l’ennui… Vers 21h, la Machine du Moulin Rouge salue leur départ et se prépare à recevoir Chokebore. Enfin, les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
Les titres défilent à une vitesse folle
Trente minutes plus tard, la salle parisienne est parcourue d’une immense clameur. Les lumières s’éteignent et on devine le quatuor américain se préparer dans le noir. La basse fantomatique de James Kroll résonne et annonce le pesant Shine. En pleine lumière, Chokebore repart plus conquérant avec Throats to Hit qui s’inscrit dans la grande tradition indie rock des 90’s. Troy Von Balthazar est à fond au chant et à la guitare. James déambule sur la gauche de la scène, sa basse bien au niveau des genoux. A la batterie, Christian Omar Madrigal Izzo martyrise ses fûts. Jonathan Kroll à les yeux rivés sur son manche de guitare.
Les titres défilent à une vitesse folle et le public est comblé. Chokebore livre des guitares bien grasses sur le titre déstructuré You Are the Sunshine of My Life, bien dissonantes sur Popular Modern Themes accompagné des premiers jumps dans la fosse, bien crunchy sur Smaller Steps déclenchant les premiers pogos. Le son est énorme. Pacific Sleep Patterns, une marche lourde, monte en intensité. Troy se tortille derrière son micro et ne manque pas une occasion pour s’accroupir avec son instrument au niveau du sol.
Les Américains finissent par dégainer un de leurs titres les plus mainstream Ciao L.A.
« Merci beaucoup. Vous êtes très gentils. J’aime votre énergie » lance le frontman. « On va vous jouer un titre de notre nouvel EP ». Chokebore envoie Lawsuit toutes guitares dehors. Il se calme ensuite avec Defenders, l’occasion pour la Machine du Moulin Rouge de reprendre son souffle après cette première demi-heure intense. La salle accueille favorablement The Perfect Date et son riff rouleau compresseur aux effluves grungy. Cette chanson est propice à un final apocalyptique et à des pogos endiablés.
Chokebore se fait plus heavy avec Awesome qui met en avant les mélodies et la façon si particulière de chanter de Troy. Les compositions non-conventionnelles du groupe ne s’arrêtent jamais quand on s’y attend. C’est très bon. Forcément, les Américains finissent par dégainer un de leurs titres les plus mainstream Ciao L.A.. Le riff rock est impeccable et ultra-efficace. C’est un hymne indie rock. James headbangue passionnément et ça fait plaisir à voir.
La Machine du Moulin Rouge exprime bruyamment son envie d’en prendre encore un peu plus dans les oreilles
Après avoir souhaité un joyeux anniversaire à Alex, Troy engage sa formation dans Valentine, une chanson calme et assez désespérée. Chokebore reste low tempo avec Thin as Clouds. Mais l’accalmie ne dure que le temps de ces deux chansons. Le groupe dégaine Police à l’intro surpuissante. Les guitares sont noisy à souhait. Troy lève son instrument au dessus de sa tête. Jonathan plaque sa gratte contre son ampli. Des larsens fusent. Résultats : les pogos repartent de plus bel et le groupe reçoit une énorme ovation.
Dans la dernière ligne droite du show, Chokebore calme le jeu avec Sections, devient plus heavy avec She Flew Alone, remet la fureur rock en action avec Little Dream et Joy. Le groupe décide de finir pied au plancher avec l’agressif Alaska et les guitares tranchantes de Narrow qui marquent la fin du concert. Après le départ du groupe, la Machine du Moulin Rouge chauffée à blanc exprime bruyamment son envie d’en prendre encore un peu plus dans les oreilles.
« Vous êtes définitivement nos meilleurs amis »
Chokebore répond à ses attentes en revenant. « J’espère que vous vous amusez autant que nous » lance Troy. Le groupe fait alors rugir les guitares sur One Easy Pieces. Christian a la tête baissée sur sa batterie et décoche avec force ses frappes précises. Dans la foulée, les Américains restent plus contenus mais toujours aussi heavy sur A Taste for Bitters. « Nous sommes Chokebore. Nous avons des t-shirts et des albums à vendre là-bas » conclue le frontman comme si c’était un groupe débutant. Assez touchant. Il est 22h45.
Le groupe a joué 1h15 et beaucoup pense qu’il ne reviendra pas. Les premiers spectateurs quittent la Machine du Moulin Rouge. Les plus persévérants restent dans la fosse et sifflent copieusement alors que la musique d’ambiance a repris ses droits. Devant la fureur des fans, Chokebore revient quelques minutes plus tard pour un deuxième rappel improvisé. « Vous êtes définitivement nos meilleurs amis » lance Troy, visiblement touché par autant de ferveur.
Chokebore distille Coat, l’occasion de voir le premier stage diving de la soirée. Il sort ensuite la grosse artillerie avec le très « metal » Comeback Thursday, histoire de bien achever tout le monde. La Machine du Moulin Rouge rugit de plaisir. Les Américains repartent en coulisses non sans avoir remercier une nouvelle fois les Parisiens pour leur accueil. En 24 titres, ils nous ont pleinement rassasiés. Merci pour ce voyage dans les méandres de l’indie rock des années 90 !
LA SET LIST COMPLÈTE :
SHINE
THROATS TO HIT
YOU ARE THE SUNSHINE OF MY LIFE
POPULAR MODERN THEMES
SMALLER STEPS
PACIFIC SLEEP PATTERNS
LAWSUIT
DEFENDERS
THE PERFECT DATE
AWESOME
CIAO L.A.
VALENTINE
THIN AS CLOUDS
POLICE
SECTIONS
SHE FLEW ALONE
LITTLE DREAM
JOY
ALASKA
NARROW
:::
ONE EASY PIECES
A TASTE FOR BITTERS
:::
COAT
COMEBACK THURSDAY