Photos St. Vincent @ Le Café de la Danse 2011
Dans l’ambiance intimiste d’une salle sombre, quelques volutes de fumée dansent dans les airs et laissent transparaître le teint pale de la sensation St. Vincent. Regards clairs, rouge à lèvres pétant, mini-short en cuir et guitare électrique glam et affûtée. C’est définitivement au Café de la Danse qu’il fallait être en cette fin du mois de novembre 2011.
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21h. La carte séduction s’abat d’entrée de jeu. Sur un son très planant et empreint d’une sensualité toute eighties, St. Vincent prend possession de la scène et nous envoie Surgeon qui dévoile directement la nouvelle orientation live prise par le groupe. Aux confluents du post-punk et de la poptronica, la version live 2011 de St. Vincent avec batteur, choriste, claviers et programmation a délibérément opté pour un rendu plus brut, plus rock’n’roll dans ses aspérités et ses assauts. C’est plus abrasif, plus froid.
Comme une héroïne de film noir, Annie Erin Clark a quelque chose de la féérie brisée dans le regard
Les morceaux se font plus chaotiques et déstructurés, le tout sans jamais renier la touche sensuelle et aérienne qui rend les compositions si magnifiques. Premier vrai frisson de ce concert, le sublime Cheerleader finit de nous immerger dans le concert en orbitant clairement dans une sphère pop-noisy. Le lightshow est parfait, la lumière s’abat sur elle pour mieux souligner l’aspect solennel du moment. Avec une grâce folle, Annie Erin Clark chante qu’elle ne veut plus être une cheerleader. Ça tombe bien. Elle est devenue une diva.
Au fil du set, on ressent totalement l’esthétique épurée et l’atmosphère synthétique qu’il se dégage du nouvel album, Strange Mercy. Impressionnante, la voix d’Annie Erin se révèle limpide, cristalline et parfois spectrale, comme sur Chloe in the Afternoon en référence nous confie-t-elle à Eric Rohmer. Comme une héroïne de film noir, la frontwoman a quelque chose de la féérie brisée dans le regard. Une blessure digne d’un roman noir. Une vulnérabilité qui éclate sur Cruel qui raconte une histoire extrêmement glauque avec presque le sourire d’un assassin. Même verdict sur Champagne Year dont le début rappelle vaguement la solennité de la reprise de Leonard Cohen Hallelujah par Jeff Buckley. Angélique et immaculée, avec juste un trait de sang pour l’assaisonnement.
Une sensualité et un tumulte imprévisible
St. Vincent a donc fini par trouver sur scène sa recette gagnante qui lui permet de prendre toute sa dimension. Les nappes de synthé cristallines et d’une beauté confondante posent l’ambiance tandis qu’une rage larvée éclate dans des fins de morceau souvent épiques. En fin de concert, l’Américaine se paiera même le luxe d’offrir à son public She Is Beyond Good and Evil, une reprise particulièrement déchaînée de The Pop Group, un morceau bien punk qui permettra à la Texane de claquer son micro et de lâcher la vapeur.
Moment de frénésie pure et de pure psychopathie qui retrouvera son échos durant un rappel au cours duquel elle ira jusqu’à jouer de la gratte dans la fosse en percutant ses fans comme dans une ivresse incontrôlable (The Party) avant de délivrer la dernière chanson du show, Your Lips are Red, comme si de rien n’était. Oui, c’est surtout ça St. Vincent. Une sensualité et un tumulte imprévisible.
LA SET LIST COMPLÈTE :
SURGEON
CHEERLEADER
SAVE ME FROM WHAT I WANT
ACTOR OUT OF WORK
CHLOE IN THE AFTERNOON
DILETTANTE
CRUEL
JUST THE SAME BUT BRAND NEW
CHAMPAGNE YEAR
NEUTERED FRUIT
STRANGE MERCY
SHE IS BEYOND GOOD AND EVIL (THE POP GROUP)
NORTHERN LIGHTS
YEAR OF THE TIGER
MARROW
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THE PARTY
YOUR LIPS ARE RED