Photos The Horrors @ Le Bataclan 2011
Après un passage incongru l’été dernier en plein jour à Rock en Seine, The Horrors retrouvait l’obscurité d’une salle parisienne pour partager comme il se doit les nouvelles compositions de son album Skying. Faris Badwan et ses sbires ont assuré comme à leur habitude mais ils auraient pu jouer un peu plus longtemps…
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Dès 19h30, la première partie entre en scène. Il s’agit des punks new-yorkais de Cerebral Ballzy qui viennent nous présenter leur premier album éponyme. Dans un vacarme hargneux et pas toujours très ordonné, le quintette de Brooklyn balance 17 titres en 35 minutes autour de ses thèmes de prédilection que sont la bière, le skate et les pizzas. Le public clairsemé se montre assez réceptif à ce joyeux bordel et aux invectives du frontman Honor Titus.
Le fantôme de The Jesus and Mary Chain s’invite au Bataclan
A la fin de cette claque punk, le Bataclan affiche complet et patiente avant l’arrivée des Horrors en écoutant du Velvet Underground. A 20h30, l’obscurité s’installe dans la salle. Faris Badwan, vêtu d’une jacket en cuir et d’un jean slim noir, entre en scène et lance un « bonsoir les amis » en français. The Horrors attaque sa prestation avec Changing the Rain, titre d’ouverture de son nouvel opus Skying. D’entrée de jeu, les synthés prennent leur envol. La batterie mid-tempo est ultra-présente. Le bassiste Rhys Webb fait des tours sur lui-même. Les Anglais sonnent un peu comme David Bowie. C’est classe.
Le groupe distille ensuite Who Can Say, single de son deuxième opus Primary Colours. Sur cette vibe synth pop soutenue par un couple basse/batterie imparable, Faris balance ses cheveux et chante une mélodie parfaite. Aux claviers, Tomethy Furse est inexpressif mais il fait le boulot dans une posture très 80’s. Le fantôme de The Jesus and Mary Chain s’invite au Bataclan. The Horrors poursuit avec I Can See Through You, le nouveau single issu de Skying, encore une fois très Bowie dans l’esprit.
Un peu comme un Joey Ramone qui aurait sniffé un rail de pop new wave
Faris, c’est un peu comme un Joey Ramone qui aurait sniffé un rail de pop new wave. Lorsqu’il empoigne son pied de micro, la fosse se met à sauter en choeur. Il hypnotise par sa nonchalance et sa voix profonde. Une programmation louche annonce ensuite l’arrivée de Scarlet Fields extrait de Primary Colours. La section rythmique fait penser aux Pixies mais les synthés rappellent Simple Minds, un mariage a priori improbable mais que The Horrors parvient à soutenir sans difficulté. Dans une ambiance fantomatique et monochrome, des stroboscopes verts se mettent en route. Le groupe nous fait planer dans la brume. Le trip continue avec Dive In.
The Horrors change alors totalement de registre avec la pop presque fleur bleue de l’intro d’Endless Blue. Nappes vaporeuses, arpèges de guitare, on dirait presque du Pulp et puis, tout d’un coup, changement de décor, le beat s’accélère et Faris se déchaîne sous le nez des premiers rangs. A la batterie Coffin Joe se fait ensuite plus métronomique pour accompagner Sea within a Sea, chanson qui nous fait replonger dans la cave d’où était sorti le groupe en 2005. La voix du frontman est magistral sur ce titre de Primary Colours. La mélodie coule de source. La guitare de Joshua Von Grimm est discrète mais tombe toujours à propos et se mue sur la fin en un sauvage solo noisy. Le Bataclan tape dans les mains. Des crowd surfings sortent de terre sur cet hymne goth rock.
The Horrors nous emporte dans une autre dimension
« C’est le premier single de Skying » lance Faris pour introduire Still Life et ses synthés lumineux. Les bras se tendent pour l’atteindre. Et, à la surprise générale, le groupe quitte la scène au bout de 50 minutes de show… Les nappes de synthé continuent de résonner alors qu’une lumière verte puis rouge éclaire de façon diffuse la scène. L’impatience des fans se transforment en sifflets puis en applaudissements lorsque le groupe revient.
The Horrors est de retour avec l’énergétique Mirror’s Image de Primary Colours. Dans ce bordel sonore maîtrisé, le Bataclan saute et plonge dans des limbes gothiques à souhait. Tout le groupe est en mouvement sauf le synthé comme d’habitude. La guitare est noyée de reverb. Un pied sur le retour, Faris invite les spectateurs à s’exprimer et leur transmet sa rage. Les Anglais poursuivent avec le rentre dedans Three Decades sur lequel les lumières s’affolent. La batterie mitraille. Le synthé perce les tympans. La basse virevolte. Le groupe nous emporte dans une autre dimension.
Il finit plus cool avec Moving Further Away extrait de Skying. Le Bataclan plane avec The Horrors. Rhys sort les maracas pour l’occasion. La chanson joue aux montagnes russes et les spectateurs sautent et applaudissent à l’unisson. Après un dernier passage bien barré, les Anglais saluent l’assistance et s’éclipsent définitivement. Le show aura duré 1h15. On n’aurait pas craché sur 15 minutes de plus et des titres du premier album Strange House qui fut le grand oublié de ce soir. A charge de revanche. Quand on a trois albums, on a plus d’excuse pour ne pas jouer 1h30…
LA SET LIST COMPLÈTE :
CHANGING THE RAIN
WHO CAN SAY
I CAN SEE THROUGH YOU
SCARLET FIELDS
DIVE IN
ENDLESS BLUE
SEA WITHIN A SEA
STILL LIFE
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MIRROR’S IMAGE
THREE DECADES
MOVING FURTHER AWAY