Photos Howler @ La Flèche d’Or 2012
Howler n’est pas encore bien connu dans nos régions. Pourtant, la formation américaine emmenée par Jordan Gatesmith a tout pour devenir LA révélation indie rock de l’année. Les Américains se produisaient à la Flèche d’Or (Paris) en ce début de mois de février 2012 pour présenter leur premier opus America Give Up paru chez Rough Trade, un grand écart stylistique entre The Strokes et The Jesus and Mary Chain.
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Avant d’assister à la première parisienne d’Howler, Man Made, fils du grand Johnny Marr (The Smiths), assure le warm up de la soirée. Seul avec sa guitare et ses pédales d’effets, l’artiste à la veste dorée à paillettes et à la coupe Kurt Cobain propose un set de 30 minutes très marqué par la scène indie rock américaine des années 90. Dans la foulée, les Américains de The Static Jacks prennent le relai pour 45 minutes d’un mélange punk, garage et indie rock. Le frontman Ian Devaney assure le show en se tortillant comme un beau diable. La sauce est efficace. Leur premier album If You’re Young, dont la sortie est prévue en mars prochain dans nos régions, semble digne d’intérêt.
Jordan Gatesmith dégage d’entrée de jeu quelque chose de « too cool for school »
Pendant l’entracte, les membres d’Howler montent sur scène pour faire plus ou moins leur soundcheck. A 22h10, le groupe revient pour de bon. Jordan Gatesmith lance un « bonjour » en français. Il commence seul à la guitare America. Brent Mayes (batterie), Ian Nygaard (guitare), Max Petrek (claviers) et France Camp (basse) ne tardent pas à le rejoindre. La chanson est catchy et vaporeuse. Le frontman dégage d’entrée de jeu quelque chose de « too cool for school », tel un Julian Casablancas version châtain clair. Le groupe propose des mises en place surprenantes.
Un larsen annonce dans la foulée Beach Sluts dont la guitare caverneuse rappelle The Jesus and Mary Chain. Le titre commence mid tempo avant une phase rentre-dedans frénétique. La puissance des mélodies n’a d’égal que la puissance du son distillée par le quintette de Minneapolis (Minnesota). Le rythme fluctue. France est penché sur sa basse. Ian joue sur sa guitare la tête en avant. L’ensemble du groupe est en mouvement.
Faris Badwan de The Horrors n’est pas loin…
Howler enchaîne par For All Concern un titre à la Ramones avec deux accords joués pied au plancher. Le son est chaleureux. La voix de Jordan a vraiment quelque chose. Le titre est court, tendu et intense. « On va ralentir un peu maintenant » annonce Jordan. France et Brent exécutent alors l’intro de Too Much Blood. Tout le groupe finit par se tourner avec le batteur pour ce titre 100% Jesus and Mary Chain qui fleure bon la plénitude. Jordan nous sort une voix plus mature que son âge. Il finit accroupi mains dans les cheveux. Faris Badwan de The Horrors n’est pas loin…
Trois coups de baguettes et ça repart. Howler envoie Wailing (Making Out), une chanson très Strokes ou My Bloody Valentine dont les arrangements enveloppent les oreilles. Le titre plaît dès la première écoute comme si on l’avait déjà entendu un millier de fois. Jordan se sépare ensuite de son perfecto. « J’aime la France. J’aimerais habiter ici » dit-il en accordant sa guitare. Après ce court moment d’accalmie, la frénésie reprend avec This One’s Different. Ian gratte à fond sur son instrument. France joue au doigt sur sa basse. Brent assure les variations d’intensité à la batterie. Le morceau est fédérateur. Le groupe se lâche d’un commun accord. La fin est inattendue et abrupte. On approuve.
« Vous faites du beau boulot, la France »
L’intensité demeure à son maximum avec Back to the Grave et une pluie de stroboscopes. Le son est plus dégueulasse. Jordan lâche sa guitare au profit de Max. Il chante avec un effet bien rock n’ roll. La Flèche d’Or est heureuse. « Merci d’être venus par cette nuit froide. Bon courage pour le retour » lance le frontman. Brent envoie le rythme de Told You Once. Ce titre rock sonne comme un classique. La mélodie évidente est bien mise en valeur. L’énergie est au rendez-vous. Ian enchaîne sur Pythagorean Fearom en son clair mais musclé. Howler lorgne à nouveau vers les Strokes. La voix nonchalante de Jordan fait se dandiner la Flèche d’Or.
« Merci Paris. Nous sommes Howler et c’est notre dernière chanson. A la prochaine ! » lance Jordan. Il reprend la guitare pour le single Back of Your Neck. L’intro est vintage. Une douce frénésie rock 60’s s’empare de la salle. Les solos et la mélodies sont imparables. Les spectateurs en redemandent mais le groupe part en coulisses. Après une minute d’attente, Howler revient. « Vous faites du beau boulot, la France » reconnaît Jordan. Le groupe vire alors totalement punk sur Black Lagoon. Ce titre mériterait quelques pogos mais on n’est malheureusement pas assez nombreux ce soir. On retrouve une vibe à la Black Lips sur cette dernière chanson de la soirée.
En 40 minutes de concert, Howler a démontré son excellent potentiel. Un frontman charismatique, des morceaux efficaces et bien référencés… il ne lui reste plus qu’à revenir dans une plus grande salle. Dans tous les cas, c’est sûr, on en reparlera en 2012.
LA SET LIST COMPLÈTE :
AMERICA
BEACH SLUTS
FOR ALL CONCERN
TOO MUCH BLOOD
WAILING (MAKING OUT)
THIS ONE’S DIFFERENT
BACK TO THE GRAVE
TOLD YOU ONCE
PYTHAGOREAN FEAROM
BACK OF YOUR NECK
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BLACK LAGOON