Photos Nada Surf @ Le Bataclan 2012
En cette soirée de Saint Valentin 2012, Nada Surf investissait le Bataclan (Paris) dans le cadre de la tournée française accompagnant la sortie de son nouvel opus The Stars Are Indifferent to Astronomy. Une « date » que l’on ne pouvait pas manquer.
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A 20h30, les spectateurs appellent Nada Surf par de premiers applaudissements. Trois minutes plus tard, le trio new-yorkais accompagné d’un claviériste et d’un deuxième guitariste se présente sur scène. « Oh la la. Bonsoir » lance Matthew Caws. « On a un nouvel album qui s’appelle The Stars Are Indifferent to Astronomy et voici la première chanson ». Nada Surf entre dans le vif du sujet pop rock avec Clear Eye Clouded Mind. Les dreadlocks de Daniel Llorca volent dans les airs. Ira Elliot distille de bonnes pêches à la batterie. Tout est en place pour passer une bonne soirée.
« Merci d’avoir décidé de passer la Saint Valentin avec nous »
« Merci d’avoir décidé de passer la Saint Valentin avec nous » lance Matthew. Il compare le concert à une « date ». Il entame à la guitare Waiting for Something dans une vibe power pop rythmée. On pense irrésistiblement aux campus américains. Daniel se déplace, la basse bien calée au niveau du genou. Le Bataclan salue la chanson par une ovation. La salle se met à sauter ensuite sur Happy Kid, un classique des concerts du groupe. La mélodie roule toute seule. Daniel sautille gaiement. Un moment calme sous des lumières turquoises est suivi par une avalanche de roulements d’Ira. Nada Surf repart. Son public a grandit avec lui. Chaque chanson jouée lui rappelle un souvenir.
« En voilà une de Lucky, ça s’appelle Whose Authority » annonce Matthew. Cette chansons pop d’inspiration Beatles souffle un vent frais dans le Bataclan où la température monte doucement mais surement. Profitant d’une accalmie dans la fosse, quelques portables filment. Sur scène et dans la salle, la fumée se fait plus épaisse. On imagine le bonheur d’Ira derrière ses fûts en jouant cette chanson. Grand fan des Beatles devant l’éternel, il avait monté le groupe de reprises des Fab Four Bambi Kino. Ce soir, Nada Surf navigue sur les mêmes eaux que leurs aînés.
Matthew se place au plus près des premiers rangs et savoure le travail de sa chorale improvisée
« Il y avait beaucoup de tournées où on demandait aux gens de chanter avec nous » explique Matthew. « On a remis ça récemment, donc si, à la fin, vous pouvez faire ça ? ». Le Bataclan répète les choeurs. « Parfait. Une fois, ça suffit, on se retrouve dans trois minutes ». Nada Surf s’engage alors dans Weightless sur lequel la voix du frontman est parfaite. Comme prévu, la salle chante en se balançant de droite à gauche. Matthew se place au plus près des premiers rangs et savoure le travail de sa chorale improvisée. « That was awesome. Merci ! ».
Il présente ensuite les deux musiciens qui accompagnent le groupe sur cette tournée. « lls ont participé à l’enregistrement de ce disque. Ça fait plaisir de jouer avec eux ». La pop adolescente de Teenage Dream résonne alors. Matthew, Daniel et Ira cumulent à eux trois près de 140 ans mais il reste toujours aussi jeune dans leur tête. La fosse se dandine timidement. Les accords et la mélodie coulent de la source pop rock US. Dans la foulée, les arpèges torturés de Killian’s Red s’élèvent dans une ambiance rouge et sombre. Le beat est lourd, le chant cool. Des néons aveuglants vibrent sur le refrain. Le Bataclan est comme hypnotisé par ce classique du groupe. Le morceau devient plus lumineux avant de réserver un final épique. L’ovation est de rigueur.
« Il y a une grippe qui frappe à la porte mais je refuse d’ouvrir la porte »
« C’est super d’être de retour au Bataclan. C’est super d’être venu nous voir le 14 février. Merci. Merci. Merci » lance Daniel. La guitare annonce alors What Is Your Secret? aux accents encore très Beatles. Dans la pénombre, Daniel ressemble au Predator avec ses dreadlocks virevoltantes. Cette image contraste avec l’amour qui irradie le Bataclan. « Ça fait longtemps qu’on fait ça. Depuis deux trois ans, quand je passe à l’immigration, je marque musicien. Je fais yeah » raconte Matthew. « Hier soir, j’étais chez des amis pour une raclette. Quelqu’un a mis Play that Funky Music. Ça m’a rappelé qu’à 6 ans j’ai raconté que j’étais un des quarante musiciens sur ce morceau. C’était un mensonge. C’est joli comme mensonge ». Tout ça pour nous dire qu’il a toujours voulu être musicien… Nada Surf enchaîne avec la nouvelle chanson Jules and Jim.
« On a fait un disque de reprises. Et voici une de ces chansons » lance le frontman pour introduire Enjoy the Silence de Depeche Mode. Nada Surf distille une version power pop de ce classique écrit sur le thème de l’héroïne. Espérons qu’il n’y ait pas trop de fans de Depeche Mode dans la salle. Le traitement est surprenant. Le tempo est accéléré et tout le monde saute dans la joie et l’allégresse. Nada Mode ou Depeche Surf enchaîne sur 80 Windows. Il pose une ambiance plus calme. Des éclairages balaient le Bataclan alors que s’élève un solo de trompette façon desperado à la Calexico. Cette intervention est vivement applaudie. Après avoir présenté le trompettiste qui n’est autre que le clavier, Matthew partage ses problèmes de santé : « Il y a une grippe qui frappe à la porte mais je refuse d’ouvrir la porte. Fuck it ».
Ira Elliot sonne la charge à grands coups de roulements et de cymbales
Un projecteur éclaire le frontman qui sort de sa guitare les arpèges de When I Was Young. Il chante seul puis Daniel et Ira le rejoignent aux choeurs. Une nappe de synthé monte en douceur et la fusée décolle totalement avec le reste du groupe. L’ensemble est assez heavy et la chanson correspond parfaitement à la maturité du groupe. Dans la foulée, les Américains retrouvent leurs 30 ans avec le jubilatoire The Way You Were Your Head et ses phases rentre-dedans presque à la Foo Fighters. La fosse s’agite. Le clavier a sorti également sa guitare pour l’occasion. Ira fusille ses fûts. Le Bataclan est comblé.
Le groupe reste dans la même énergie avec Hi-Speed Soul. La salle tape dans les mains. Le refrain ouvert envoie les spectateurs dans les étoiles et promet une cure de jouvence à un public majoritairement composé de trentenaires et de quadragénaires. D’ailleurs, dans les gradins au fond de la salle, les spectateurs donnent l’impression d’être déjà morts, mis à part deux bonhommes au premier rang des gradins qui bougent vigoureusement la tête (spéciale dédicace aux deux Gilles). Sur scène, Matthew s’agenouille devant son ampli. Ira sonne la charge à grands coups de roulements et de cymbales. Le final est rock et destructeur.
« On l’a oubliée sur la set list mais, comme c’est la Saint Valentin, il faut la faire »
« Vous êtes vraiment cool. Merci » lance le frontman avant d’envoyer The Moon Is Calling. Nada Surf est toujours vaillant même si la voix commence à faiblir à cause de cette vilaine grippe. A la fin du morceau, certains réclament See These Bones. Les New-Yorkais s’exécutent. Le titre indie pop léger et romantique monte petit à petit en intensité. Un petit groupe saute dans la fosse. Les voix de Matthew et de Daniel se croisent. Le bassiste pose finalement sa basse au sol et quitte la scène en dernier. C’est déjà l’heure du rappel. Le Bataclan s’époumone alors qu’un roadie fait des réglages sur scène.
Nada Surf revient. « Merci les amis ». Matthew lance alors les arpèges de Blonde on Blonde. Ce titre aux airs de berceuse est joué dans un silence quasi-religieux. Le Bataclan se met à taper dans les mains sur la montée finale, magique et répétitive. « On a fait un changement. On l’a oubliée sur la set list mais, comme c’est la Saint Valentin, il faut la faire ». Un spectateur crie « Always Love ! ». « Dans quatre minutes, il y a Always Love. Ça vient » répond Matthew. Avant cela, Nada Surf veut jouer le titre de circonstance Inside of Love qui fait retomber tout le monde en adolescence. La chanson remplace Hyperspace sur la set list. Le Bataclan ovationne ses héros. « Happy Valentine’s Day » lance Ira.
Les arpèges mythiques de Popular résonnent et ramènent tout le monde à l’été 1996
Dans la foulée, la guitare de Matthew envoie les accords d’Always Love. Le Bataclan reprend l’hymne à l’amour de Nada Surf. Des mouvements plus vigoureux traversent la fosse. Au fond des gradins, miracle, des spectateurs bougent enfin la tête ! L’énergie fédératrice fait même se lever certains d’entre eux. Ils croient peut-être que c’est fini… Mais le quintette ne s’arrête pas en si bon chemin. Il distille le petit nouveau Looking Through. Dans une vibe power pop, Ira se fait plaisir sur sa batterie minimaliste à la Ringo Starr. Daniel gesticule et matraque sa basse. Sur ce, le groupe quitte à nouveau la scène.
Alors que des gens se dirigent vers la sortie, la majorité en redemande, d’autant plus que Nada Surf n’a pas joué Popular. Ça siffle. Ça tape des pieds. Et le groupe revient ! « Finie la grippe. Ça fait du bien les concerts ». Les arpèges mythiques de Popular résonnent et ramènent tout le monde à l’été 1996. La salle tape des mains. Tout le monde répète « Popular » pendant que Matthew récite le Teenage Guide to Popularity. « C’est drôle. On nous demande souvent si on n’en a pas marre de cette chanson mais on l’aime beaucoup » précise le frontman à la fin du morceau.
« Les paroles de celle-là, ça fait Fuck It ». Le Bataclan répète en choeur alors que la trompette fait une nouvelle sortie. Les Américains finissent sur de la party music avec Blankest Year qui donne à tous la sensation d’avoir passé une bonne soirée en amoureux avec Nada Surf et entre amoureux de Nada Surf. Après deux fausses fins, le groupe termine son concert sous des applaudissements unanimes. Il reste pour savourer l’instant et s’incline. Ira part en dernier. Il est 22h15. Le Bataclan se vide après 105 minutes placées sous le signe de la pop. Ce fut une belle Saint Valentin.
LA SET LIST COMPLÈTE :
CLEAR EYE CLOUDED MIND
WAITING FOR SOMETHING
HAPPY KID
WHOSE AUTHORITY
WEIGHTLESS
TEENAGE DREAMS
KILLIAN’S RED
WHAT IS YOUR SECRET ?
JULES AND JIM
ENJOY THE SILENCE (DEPECHE MODE)
80 WINDOWS
WHEN I WAS YOUNG
THE WAY YOU WEAR YOUR HEAD
HI-SPEED SOUL
THE MOON IS CALLING
SEE THESE BONES
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BLONDE ON BLONDE
INSIDE OF LOVE
ALWAYS LOVE
LOOKING THROUGH
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POPULAR
BLANKEST YEAR
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
12 choses que vous ne saviez pas sur Nada Surf
« Les fondateurs de Nada Surf, Matthew Caws et Daniel Lorca, se sont rencontrés au Lycée Français de New York (New York). Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse à Nada Surf ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour de l’indie pop rock. Êtes-vous vraiment sûr de tout savoir sur le trio américain ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 12 anecdotes méconnues sur Nada Surf.