Photos The Megaphonic Thrift @ Le Divan du Monde 2012
Les Norvégiens de The Megaphonic Thrift ne sont pas très connus dans nos régions et, pourtant, ils font sonner le noise rock comme personne (à part peut-être Sonic Youth). Le Divan du Monde était donc rempli de connaisseurs venus expérimenter avant le week end la musique explosive du quatuor.
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Après une première partie assurée par les Française de Cheers et la diffusion du premier album d’Audioslave, il est temps d’accueillir The Megaphonic Thrift et leur deuxième opus éponyme. Richard Myklebust (guitare, chant), Linn Frøkedal (basse), Fredrik Vogsborg (batterie) et Njål Clementsen (guitare) entrent dans l’obscurité sur les coups de 21h. Les guitares montent à l’unisson alors que le rythme énergique de Neues s’installe. Secondée par Linn, la voix posée de Richard s’élève dans une ambiance noisy à la Sonic Youth.
Le groupe s’apparente à un volcan en perpétuelle éruption
A la fin du titre, les guitares trainent. C’est une caractéristique du groupe. Il ne semble pas apprécier le silence. Un violent roulement de batterie annonce Raising Flags. Les guitares s’affolent. La basse est solide. On se retrouve propulsé sur une autoroute indie rock américaine dans les années 90. The Megaphonic Thrift se fait planant et énergique à la fois. La lumière, jusqu’ici quasi-absente, fait une apparition un peu plus franche. Richard torture sa guitare. Njål envoie un solo plein de reverb. Les larsens trainent pour assurer la transition avec The Guillotine, plus noisy pop. Dès l’intro, le frontman lâche un solo déstructuré. Le groupe s’apparente à un volcan en perpétuel éruption. Richard est totalement à fond. Penchée sur son micro, Linn se cache derrière ses longs cheveux.
« C’est bon de revenir à Paris. Ça s’appelle Acid Blues » lâche le frontman avant d’envoyer avec ses camarades Acid Blues. Mais ce n’est pas du blues, c’est plutôt de la power pop abrasive de premier choix. Une puissance adolescente se dégage de la formation. Un déluge de guitares plus tard, le morceau s’achève sur un larsen (comme c’est étonnant !). « C’est notre deuxième fois à Paris. C’est notre premier concert en tête d’affiche. C’est bon de voir autant de monde. Merci beaucoup » lance Richard. Le costaud Fredrik fait claquer ses baguettes pour annoncer le titre mid tempo Fire Walk with Everyone à la fois brut et mélodique. Le groupe reste dans cette vibe plus cool avec Moonstruck, totalement anachronique par rapport à la scène rock actuelle. On a l’impression de revenir au coeur des années 90. Les corps ondulent sur scène et dans la salle.
On assiste à un nouveau festival de contorsions sur scène
Richard et Njål changent ensuite de guitare pour relancer la machine rock avec Moonstruck. Riff haché, batterie linéaire, voix chargée de reverb… la formule du quatuor est bien rodée et toujours aussi plaisante à entendre. Linn et Richard se répondent. The Megaphonic Thrift est bien en place. Les interventions de Njål ambiancent parfaitement la chanson. Un nouveau larsen donne le départ de Talks Like a Weed King. Les Norvégiens aiment bien le bruit et le prouvent une nouvelle fois. Fredrik entre puissamment. Le noise s’amplifie sous des lumières clignotantes. Finalement, la voix trouve sa place au milieu de ce capharnaüm, de ce marécage sonore dans lequel on plonge gaiement la tête la première. L’intensité ne semble plus vouloir s’arrêter. Le Divan du Monde applaudit chaleureusement.
Dans la pénombre, de nouvelles guitares fantomatiques résonnent. The Megaphonic Thrift emprunte avec Tune Your Mind des chemins plus tripants et mécaniques, comme une expérience sonore sous Prozac. Les guitares résonnent encore lorsque le groupe entame Sister Joan, agression de roulements de batterie et de guitares déchaînées. La comparaison avec Sonic Youth est à nouveau d’actualité. Une avalanche de son s’abat sur le Divan du Monde. Richard est totalement possédé et se contorsionne au dessus de sa pauvre guitare. Linn, quant à elle, reste relativement calme. La chanson est l’occasion de livrer un break hallucinogène pendant lequel les guitares s’excitent seules. Puis, la section rythmique entre en force pour reprendre finalement le fil du morceau. On assiste à un nouveau festival de contorsions sur scène, le tout ponctué par des larsens…
Avant de nous quitter, The Megaphonic Thrift lance un dernier assaut noisy rock avec le bien nommé Queen of Noise. Sur un break mystique dans une quasi-obscurité, le groupe fait baisser l’intensité d’un cran. Il n’y a pratiquement plus de son sur scène (un miracle !). Mais l’accalmie est de courte durée. Les Norvégiens proposent un final grandiloquent sur lequel ils démontrent leur maîtrise technique avant de faire monter la fièvre noisy. Les deux guitaristes se battent avec leurs instruments. Richard la pose au sol et bidouille ses pédales d’effets. Njål frotte sa guitare contre des enceintes de retour fixées en hauteur. Linn se tourne vers Fredick qui accélère le rythme. Le frontman laisse ses camarades finir sans lui. Njâl joue à genoux avec ses effets. Linn lève sa bière à l’intention des spectateurs. Les Norvégiens s’éclipsent. Il est 22h. L’expérience n’aura duré qu’une heure mais cette heure restera longtemps dans nos mémoires.
LA SET LIST COMPLÈTE :
NEUES
RAISING FLAGS
THE GUILLOTINE
ACID BLUES
FIRE WALK WITH EVERYONE
MOONSTRUCK
TALKS LIKE A WEED KING
TUNE YOUR MIND
SISTER JOAN
QUEEN OF NOISE