Photos Killing Joke @ Le Bataclan 2010
Le 27 septembre 2010, le groupe post punk / new wave / indus mythique Killing Joke se présentait au Bataclan à l’occasion de la sortie de son quatorzième opus Absolute Dissent. Réunis pour la première fois en 28 ans, Jaz Coleman, Youth, Geordie et Paul Ferguson ont fait trembler les murs de la salle parisienne…
A 20h, c’est le trio Mars Red Sky qui ouvre la soirée. Le groupe a la lourde tâche de remplacer les Young Gods qui avaient été dans un premier temps annoncés en première partie de Killing Joke. La salle accueille le groupe avec clémence et profite de ces trente minutes de chauffe pour se préparer à recevoir dignement la tête d’affiche.
Comme si une cérémonie allait avoir lieu
Dans une ambiance enfumée, la scène laisse apparaître d’un côté KILLING et de l’autre JOKE, symbolisant l’ambivalence du groupe entre musique tueuse et textes souvent ironiques. Une musique dark et expérimentale résonne à l’approche de 21h. Le Bataclan plonge dans le noir. Seules, des lumières violettes éclairent partiellement la scène. Le groupe arrive dans la pénombre, un peu comme si une cérémonie allait avoir lieu. L’excitation monte.
Killing Joke attaque sans plus attendre avec Tomorrow’s World extrait du tout premier album du groupe. Le rythme est lourd, la distorsion apocalyptique. Jaz Coleman apparaît en combinaison noir et avec une bonne couche de maquillage. Un projecteur éclaire son visage par en dessous, renforçant ses gestuelles désincarnées et ses traits profonds. Il profère les paroles avec puissance et harangue le public. On est immédiatement dans l’ambiance.
Enfer sonore
Les Anglais enchaînent sur In Excelsis et font, au passage, le grand écart puisque ce titre est extrait de leur nouvel opus. Jaz Coleman se déplace bizarrement sur scène. Ses mouvements sont coordonnés avec les attaques répétitives de la batterie. Paul Ferguson est stoïque derrière ses fûts. Youth sautille avec sa basse et Geordie est pépère derrière sa guitare. Le clavier est, quant à lui, bras tendus sur son instrument.
Killing Joke donne ensuite dans l’indus et le metal avec Wardance, Change et Bloodsport extraits de son premier album. C’est un véritable enfer sonore qui s’installe dans le Bataclan. Le groupe est remercié par une immense ovation. Sur Bloodsport, Jaz Coleman s’approche au plus près des premiers rangs et les crowd surfings commencent à se multiplier.
Allers-retours dans le temps
La salle saute ensuite à l’unisson sur European Super State puis se calme et chante en choeur sur la nouvelle chanson This World Hell aux accents plus new wave. Killing Joke poursuit ses allers-retours dans le temps en livrant Fall of Because. Ce titre présent sur le deuxième album du groupe What’s This For…! (1981) n’a pas pris une ride. Sur cette chanson, Paul Ferguson lâche sa double pédale dans un déluge de lumières stroboscopiques.
La chaleur étouffante du Bataclan renforce l’ambiance oppressante que véhicule la musique du groupe. Le tribal et hypnotique The Raven King rend la fosse hystérique. Killing Joke calme alors le jeu avec Requiem. L’accalmie n’est que de courte durée. Le post punk des cavernes Madness rouvre les portes des enfers. La déferlante de décibels agressives se poursuit avec Fresh Fever from the Skies, Asteroid et Depth Charge.
Vomi impromptu
Les pogos s’intensifient encore plus quand vient le moment du classique The Wait. Le groupe lâche les pitbulls. Jaz Coleman profite de cette chanson pour déposer discrètement une petite galette devant la batterie. Malgré ce vomi impromptu, il danse comme si de rien n’était sur Pssyche qui marque la fin du concert. Le public en sueur tape des pieds pendant que les roadies réaccordent les instruments sous des lumières vertes.
Jaz Ferguson et le clavier reviennent sur scène, suivi de près par Jaz Coleman et Youth qui se tiennent par les épaules. « C’est un grand honneur » déclare Jaz Coleman. Killing Joke reprend avec le rampant Pandemonium pendant lequel tous les poings se tendent vers la scène. Le frontman en profite pour serrer quelques paluches. A la fin de ce titre, le groupe repart, concluant ainsi 1h35 de concert.
Les sifflets grondent mais rien n’y fait. Killing Joke ne revient pas. Pourtant, sur la set list, on avait pu lire Primitive, Complications et Endgames en rappel. Jaz Coleman aurait-il décidé d’écourter le concert suite à son petit vomi ? Mystère. Dans tous les cas, cette dose massive de Killing Joke aura fait du bien à tout le monde.
LA SET LIST COMPLÈTE :
TOMORROW’S WORLD
IN EXCELSIS
WARDANCE
CHANGE
BLOODSPORT
EUROPEAN SUPER STATE
THIS WORD HELL
FALL OF BECAUSE
THE RAVEN KING
REQUIEM
THE GREAT CULL
MADNESS
FRESH FEVER FROM THE SKIES
ASTEROID
DEPTH CHARGE
THE WAIT
PSSYCHE
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PANDEMONIUM
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
9 choses que vous ne saviez pas sur Killing Joke
« Au début de leur carrière, les membres de Killing Joke ont gardé secrets leurs véritable noms. Ils se faisaient appeler Jaz, Paul, Geordie et Youth. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse à Killing Joke ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour du post-punk. Êtes-vous absolument certain de tout savoir sur Killing Joke. ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 9 anecdotes méconnues sur le groupe.