Captain Beefheart
Origine : Glendale, Californie (États-Unis)
Date de naissance : 15 janvier 1941 (Décès : 17 décembre 2010)
Groupes : Captain Beefheart and his Magic Band
Site Officiel : beefheart.com
::: CABINET DE CURIOSITES :::
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::: BIOGRAPHIE :::
1941 – 1964 : de Don Van Vliet à Captain Beefheart
Don Van Vliet, alias Captain Beefheart, est né le 15 janvier 1941 à Glendale (Californie). Au cours de son enfance, il s’adonne à la sculpture et à la peinture et devient un enfant prodige en la matière. Au cours de son adolescence, il se lie d’amitié avec Frank Zappa avec qui il monte le duo The Soots. Il prend son nom de scène Captain Beefheart en 1964.
1965 – 1968 : Safe as Milk et Stictly Personal
En 1965, il rejoint en tant que chanteur le groupe Magic Band. Le single Diddy Wah Diddy, reprise de Bo Diddley, le fait connaître en Californie. Captain Beefheart and his Magic Band signe en septembre 1967 son premier album Safe as Milk auquel participe Ry Cooder (guitare). Le frontman se conduit de manière totalement despotique avec les membres de son groupe. Il consomme abondamment du LSD. A un concert donné au Festival de Monterey en 1967, il quitte la scène au bout de 10 minutes. Plus tard, il racontera avoir vu une spectatrice se transformer en poisson…
Captain Beefheart s’attelle ensuite à l’enregistrement d’un nouvel album. En janvier 1968, il se produit avec son groupe sur la plage de Cannes (France) dans le cadre du MIDEM. En octobre 1968, paraît son deuxième opus Strictly Personal.
1969 – 1971 : Trout Mask Replica, Lick My Decals Off, Baby et Mirror Man
Captain Beefheart rejoint ensuite le label de Frank Zappa et signe le 16 juin 1969 son troisième album Trout Mask Replica dont la pochette est un portrait réalisé par Captain Beefheart dans son enfance. L’enregistrement est marqué par de nombreux changements de line-ups. Captain Beefheart impose à ses musiciens de répéter pendant huit mois pour parvenir à jouer live des compositions très complexes alliant blues, musiques expérimentales et rock. Il les prive de sommeil, de nourriture et les encourage à entrer en compétition les uns avec les autres.
Pour assurer la promotion de l’album, Captain Beefheart crée de toutes pièces des mythes autour de son personnage et de son groupe. Il déclare que personne dans le groupe ne prend de drogues, qu’il a appris à jouer certains instruments à ses musiciens, qu’il a vécu un an et demi sans dormir en ne mangeant que des fruits… Des décennies après sa parution, Trout Mask Replica reste l’un des albums les plus cités en référence de la décennie 70.
En décembre 1970, Captain Beefheart revient avec son quatrième opus Lick My Decals Off, Baby. Ce disque remporte un succès commercial au Royaume-Uni et s’accompagne même d’une vidéo. Suit un cinquième album intitulé Mirror Man en avril 1971. Ce disque contient des chansons enregistrées en 1967.
1972 – 1974 : The Spotlight Kid, Clear Spot, Unconditionally Guaranteed et Bluejeans & Moonbeams
Deux ans plus tard, Captain Beefheart livre les albums The Spotlight Kid (janvier) et Clear Spot (octobre). Ces disques sont beaucoup plus accessibles que ses précédentes livraisons. Le songwriter souhaite en effet conquérir un public plus large pour renflouer les caisses du groupe. Les brimades envers ses musiciens se poursuivent et, finalement, en août 1974, après la parution du huitième opus Unconditionally Guaranteed, tous les membres du Magic Band encore présents à ses côtés le laissent tomber.
Pour partir en tournée, Captain Beefheart recrute rapidement des remplaçants qui n’ont aucune idée de la façon de jouer ses chansons. Ils improvisent sur scène et détruisent toute la magie des compositions. En novembre 1974, Captain Beefheart et ses nouveaux musiciens livrent un neuvième album baptisé Bluejeans & Moonbeams aux sonorités soft rock bien différentes de tout ce qu’il avait pu produire par le passé.
1975 – 1980 : Shiny Beast (Bat Chain Puller) et Doc at the Radar Station
En 1975, Captain Beefheart joue sur l’album de Frank Zappa One Size Fits All et apparaît également sur l’album Bongo Fury. L’année suivante, Frank Zappa lui ouvre les portes de son studio pour enregistrer l’album Bat Chain Puller. Ce disque ne sort pas car il sert de monnaie d’échange dans des négociations entre Frank Zappa et son manager, suite à leur séparation.
Captain Beefheart retravaille les chansons et livre finalement son dixième opus Shiny Beast (Bat Chain Puller) en octobre 1978. Deux ans plus tard, il revient avec Doc at the Radar Station. Il se produit à cette période dans le talk show de David Letterman et sur le plateau du Saturday Night Live.
1981 – 2010 : Ice Cream for Crow, retraite anticipée et décès
En septembre 1982, Captain Beefheart signe son ultime album Ice Cream for Crow enregistré notamment avec Gary Lucas. Une vidéo est tournée pour l’occasion mais refusée par MTV qui la juge trop bizarre. Elle finit au Musée d’Art Moderne. Captain Beefheart se retire ensuite du monde de la musique et vit à Trinidad (Californie) avec sa femme Janet Van Vliet. Il revient à ses amours de jeunesse, la peinture et la sculpture. Son état de santé est préoccupant. Souffrant de multiples scléroses, il apparaît au début des années 90 dans un fauteuil roulant.
En 1993, il fait sa dernière apparition publique dans le documentaire Some Yo Yo Stuff d’Anton Corbijn. Le 18 mai 1999, paraît le coffret Grow Fins: Rarities 1965-1982. En l’an 2000, Captain Beefheart apparaît sur les albums Improve the Shining Hour de Gary Lucas et Moth to Mouth de Moris Tepper.
Le 17 décembre 2010, Captain Beefheart meurt à l’hôpital d’Arcata (Californie) de complications venant de multiples scléroses. Artiste complet, il laisse derrière lui une œuvre riche où se croisent des influences blues, rock, psychédéliques, avant-gardistes, free jazz et expérimentales. En 2011, paraît l’album live An Ashray Heart enregistré à Toronto (Ontario) en 1981. Le 22 février 2012, l’album Bat Chain Fuller, enregistré en 1976, est finalement édité.
Mr. Grieves
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