Photos Absynthe Minded @ La Maroquinerie 2010
On les avait découverts au Divan du Monde en septembre dernier. On les redécouvrait moins d’un an plus tard à la Maroquinerie, une salle aux dimensions idéales pour cette formation qui aspire à s’imposer dans l’Hexagone.
20h. Histoire de bien faire, le glorieux péquin qui se rend en cette froide soirée du mois de juin à la Maroquinerie pour voir les Belges d’Absynthe Minded a droit en première partie à une jeune chanteuse française vainqueur d’un concours lancé par le groupe lui-même : Pauline Paris. A priori, donc, pas de quoi faire fantasmer un pingouin en mal d’amour. Pourtant, force est de reconnaître que ce petit bout de femme surmontée de sa très seyante casquette rouge s’en est tirée avec les honneurs. Déballant son chapelet de chansons françaises couleur titi parisienne, la chanteuse/pile électrique s’est efforcée de faire grimper de quelques degrés la température. Mission accomplie qui nous ramène à cette bien triste réalité : journaliste musical est un métier qui ne va pas sans bière.
Une fois l’intro percus/cuivres/contrebasse évacuée, Mercury démarre le set sur les chapeaux de roues
Mais passons de suite au plat de résistance : Absynthe Minded. En septembre 2009, on avait senti monter la vague et poindre le potentiel. Le 18 juin 2010, c’est donc en position de force qu’on les retrouve, puisqu’auréolés d’un disque de platine et des titres honorifiques de meilleur groupe rock et meilleur album pour leur quatrième opus, l’éponyme Absynthe Minded. C’est dire si l’heure est ce soir à la confirmation.
Il est 20h50 au portable quand les Belges originaires de Gand (flamands, donc, détail qui a son importance en ces temps de sécession) entrent en scène sous les hourras d’un public massé à 400 têtes dans la Maroquinerie. Une fois l’intro percus/cuivres/contrebasse évacuée, Mercury démarre le set sur les chapeaux de roues en dévoilant d’emblée toute l’originalité du groupe.
Absynthe Minded réussit le pari d’un son unique en son genre
Alliage improbable de jazz, de touches folkloriques venues d’Europe de l’Est et de pop british, Absynthe Minded réussit le pari d’un son unique en son genre, là où tant de groupes s’égarent dans de funestes expérimentations bruitistes. Le violon manœuvré comme une gratte électrique lacère délicieusement nos tympans au rasoir quatre larmes tandis que le frontman délivre sa prestation pop avec en background un clavier épileptique aux sonorités vintage. Non seulement la formule fait mouche mais, en plus, elle est interchangeable puisque chaque musicien maîtrise et passe sans broncher d’instrument en instrument. Imaginez les dommages collatéraux.
Côté temps forts, Dead On My Feet extrait du nouvel opus a pour effet immédiat de retourner la Maroquinerie en décomplexant les têtes grâce à un refrain imparable, tout comme le hit single Envoi. Réarrangés pour l’occasion, les classiques Let’s Go (interprété pour la toute première fois en France), I Am a Fan et People of the Pavement ne s’en laissent pas compter, donnant au set un aperçu riche et global du répertoire de la formation. Après 1h15 de show avec rappel, Absynthe Minded quitte la scène avec le sentiment du devoir accompli. L’opération séduction a porté ses fruits. La preuve ? Il se pourrait bien qu’on succombe très prochainement.
LA SET LIST COMPLÈTE :
MERCURY
WEEK END IN BAMBAY
HEAVEN KNOWS
DEAD ON MY FEET
MOODSWING BABAY
PEOPLE OF THE PAVAMENT
SUBSTOTUTE
PAPILLON
LET’S GO
ENVOI
I AM A FAN
MULTIPLE CHOICE
STUCK IN REVERSE
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MY HEROICS PART ONE
I LIKE WHEN YOU’RE SAD
TWISTED