Photos Alb @ La Flèche d’Or 2011
Les concerts d’Alb se font rares et c’est eux-mêmes qui le disent. Alors que vient de sortir le nouvel EP I Beg for a Summer, ravissant petit opus ensoleillé pour se faire la main avant de les voir en tournée avec Yuksek, le groupe rémois faisait une halte à la Flèche d’Or en guise de tour de chauffe. Un passage obligé à ne pas manquer.
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Un chanteur aux lointains airs de Paul Banks, deux geeks à la basse et aux synthés – dont un savoureux chevelu à lunettes qui arbore un somptueux t-shirt made in 90’s Brut de Pomme, un batteur chauve qui matraque. Un mégaphone. Des instruments hors du temps. Voilà pour le tableau.
On s’imagine facilement la tablette en formica orange sur laquelle repose le vieux mange-disque de mamie
Dès les premières minutes du concert, on comprend qu’Alb sait nourrir les ambiances sur un registre extrêmement varié dans une boucle allant du vintage au vintage en passant par l’hyper-moderne. On le savait depuis Mange Disque en 2007, les Rémois savent mieux que quiconque jongler sur les expérimentations pour un rendu entre sonorités sixties, rock et psychédélisme généreux, un peu comme si les Doors avaient rencontré l’Île aux Enfants autour d’un xylophone en plastique rouge pour fêter le solstice d’été.
Dans leur façon de gérer les temps forts, Alb démontre également toute la maturité des plus grands. Chant clair ou vocoder, guitare qui pulse, basse élastique, Alb fait le grand yo-yo d’une rythmique à une autre sans jamais s’effondrer. Entre soleil rasant et tropicalisme rock, il se dégage même parfois de la musique des Rémois une douce nostalgie qui transcende le son vers l’esthétisme d’une époque révolue si bien qu’on s’imagine facilement la tablette en formica orange sur laquelle repose le vieux mange-disque de mamie.
« Bon, on va enfin faire du rock »
Si les titres du nouvel EP nous ramènent, eux, dans une toute relative contemporanéité plus expéditive. En témoignent l’efficace Brand New Start ponctué d’un petit saut bien rock, l’électrique et fédérateur Never Miss You ou le très réverbéré Show Me Your Love digne d’un télé-crochet en N&B. Les titres du premier album, de leur côté, dispensent en live toute leur vibe d’antan, impression renforcée par-ci par-là par un chant au mégaphone, un son cheap de clavier, le tout avec un sens inné de la rupture qui fait qu’Alb ne s’interdit jamais une embardée purement rock en envoyant du fromage de tête en pleine face, poussée fiévreuse du reste annoncé sobrement par un « Bon, on va enfin faire du rock » ou plus simplement par deux grattes et une basse alignées de front.
Là réside d’ailleurs tout le génie de ces experts en bidouillage qui peuvent à la fois se déployer en formation rock ou en formation electro avec aux manettes un Clément Daquin toujours inspiré et au final charismatique. Petit luxe, il se permettra même un faux rappel où il annonce le dernier morceau puis s’en va, l’air de rien. De retour, la formation dégainera un saisissant et radical final en mode electro-expérimental du 3ème Type entrecoupé de gros beats et enchaîné tout en pulsations cardiaques et conclu au mégaphone. Un final hors sphère pour un concert lui-même hors sphère.
LA SET LIST COMPLÈTE :
SWEET SENSATION
HYPOBALLAD
SHE SAID
GOLDEN CHAINS
BRAND NEW START
NEIGHBORHOOD WATCH
NEVER MISS YOU
THINGS HAPPEN
SHOW ME YOUR LOVE
TAKE ADVICE OT YOUR PILLOW