Photos Anna Calvi @ Le Trianon 2011
En cette fin de semaine en vue d’un week end pascal prolongé. Anna Calvi, plébiscitée par toute la presse internationale, remettait le couvert au Trianon après un passage en février dernier dans un Nouveau Casino déjà plein à craquer. Ce soir encore, la jeune Anglaise a assuré un concert sold out.
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La soirée s’ouvre avec Milkymee. Cette jeune songwriter se présente seule avec sa guitare acoustique pour un set de près de 30 minutes. Malgré une salle dominée par les chuchotements du public, la jeune femme parvient à créer une complicité avec les spectateurs du premier rang. Il n’est jamais facile d’assurer un show seule avec une guitare mais la voix, la vivacité et le sourire de Milkymee ont attiré l’attention de la majorité du public venue pour Anna Calvi. En prime, elle a ravi le Trianon avec sa reprise des Beatles Help. C’est déjà ça de gagner!
« Ce soir, elle ne jouera pas de guitare à cause de sa blessure »
Nous avions découvert Anna Calvi l’année dernière au festival Les Inrocks Black XS. Quelques mois plus tard, la jeune Anglaise s’est propulsée en haut de l’affiche. Avant son arrivée sur scène, la rumeur enfle. On entend « ce soir, elle ne jouera peut-être pas de guitare à cause de sa blessure ». En effet, en mars dernier, Anna Calvi était contrainte de reporter des dates prévues au Royaume-Uni et d’annuler sa tournée nord-américaine qui devait débuter à New-York. Inquiets, les fans s’impatientent et ne tiennent plus en place malgré le peu d’espace qui leur est réservé.
Il est 20h50. Anna Calvi et sa troupe investissent la scène du Trianon sous des applaudissements et hurlements hauts en couleurs. Elégamment perchée sur ses 12 cm de talons, Anna Calvi s’empare de sa guitare électrique et fait claquer les riffs de Roder to the Sea. Comme sur l’album, le set s’ouvre donc avec ce titre digne de l’univers de Tarantino. Toute la salle retient son souffle, en communion avec l’artiste dès les premières secondes. Aucun bruit dans l’air, seuls les riffs dramatiques résonnent et montent en puissance. La salle semble envoûtée !
On se sent comme sur un nuage de coton
A la fin de ce titre, Anna Calvi et ses camarades enchaînent avec No More Words. Sa voix voluptueuse caresse. Bien que ses chansons soient sombres, on se sent comme sur un nuage de coton, bercés par ses textes, oh my love, ….no more words. Il n’y a pas de mot pour décrire ce qui se passe dans la salle. On note que la balance a été faite au millimètre près. Ça étonne même d’entendre un son aussi impeccable. Le spectacle se poursuit avec son single Blackout. Les spectateurs commencent à bouger leur tête. Sur scène, les lumières éblouissent Anna Calvi et ses musiciens.
Elle manie sa guitare avec chic et grâce
A la fin de chaque morceau, Anna Calvi reçoit une ovation enthousiaste. Avec sa timidité extrême, elle sourit légèrement pour répondre à ces bravos. Bien qu’on constate une petite évolution de ce côté-là, manifestement, la jeune femme n’est à l’aise que derrière sa guitare et son micro. Elle manie son instrument avec chic et grâce notamment sur I’ll Be Your Man suivi de près par First We Kiss, une ballade avec le son de batterie des Ronettes (Be My Baby). Sa voix éclatante nous emporte encore une fois loin dans les étoiles. La montée de ce morceau est juste romanesque. Un titre pop feutré et majestueux. On se sent adolescent, insouciant et terriblement nostalgique !
Au bout de six titres, Anna Calvi s’adresse enfin au public pour présenter Surrender. Encore une fois, on se dit que la composition est digne de l’univers cinématographique de Quentin Tarantino ou de David Lynch. De Suzanne and I à Morning Light en passant par Desire, sa délicatesse parsemée de bon riffs donne un cocktail explosif. Le personnage est attachant, habité, terriblement sexy et divin. Elle donne des frissons, procure des sensations pures, le tout dans un univers follement inquiétant mais surtout sensuel et rock. Que les jeunes artistes en prennent de la graine : ce qu’Anna Calvi fait, c’est incomparable !
« Merci, c’est une soirée spéciale pour nous, n’est ce pas ?! »
Avant d’entamer Love Won’t Be Leaving, Anna Calvi s’adresse à nouveau aux spectateurs. « Merci ! C’est une soirée très spéciale pour nous, n’est ce pas ?! », dit-elle humblement en regardant ses musiciens. Anna Calvi et sa troupe se lâchent sur ce titre. Des solos électriques réveillent un bon coup le public. C’est un feu d’artifice géant. Au bout de 40 minutes de show, le set se termine sous des acclamations des plus intenses. Le public en veut encore. Anna Calvi et ses camarades reviennent en douceur avec The Devil. Sa voix angélique vibre. Elle fait monter la sauce en intensifiant sa voix. C’est tout simplement bouleversant. Le démon est sublimé ! Le trio présente trois titres en rappel. En 1h de set, Anna Calvi a subjugué le public !
On dit qu’Anna Calvi est la fille spirituelle de Poly Jean (PJ Harvey) ou encore de Patti Smith. On dit que ses compositions torturées lui valent la place d’héritière de Jeff Buckley. Pourquoi faut-il absolument coller des étiquettes sur les nouveaux talents ? Cette manie de mettre des artistes dans des cases commence à devenir lassante. Chacun a sa signature et surtout son époque. On a envie de dire, Jeff Buckley, c’est Jeff Buckley et Anna Calvi, c’est Anna Calvi ! Elle est une artiste de la génération 2.0 qui a marqué les esprits par son talent exceptionnel. Chapeau bas ! Bravo maestro !
Anna Calvi poursuivra sa tournée par des concerts en France en juin, juillet et août prochains. Elle sera à l’affiche de l’Art Rock Festival le 12 juin, des Eurockéennes de Belfort le 2 juillet, du Festival Beauregard le 3 juillet et de Rock en Seine le 28 août. Ne manquez pas le phénomène !
LA SET LIST COMPLÈTE :
RIDER TO THE SEA
NO MORE WORDS
BLACKOUT
I’LL BE YOUR MAN
FIRST WE KISS
SURRENDER
SUZANNE AND I
MORNING LIGHT
DESIRE
LOVE WON’T BE LEAVING
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THE DEVIL
JEZEBEL (WAYNE SHANKLIN)
MOULINETTE