Photos Beirut @ L’Olympia 2011
En seulement trois albums et cinq années de carrière, Beirut a connu une ascension fulgurante. L’année dernière, il passait sur la Grande Scène de Rock en Seine juste avant Arcade Fire. Il revenait à Paris en cette fin d’été 2011 pour une date à l’Olympia sold out depuis des mois. L’occasion de découvrir sur scène son nouvel opus The Rip Tide.
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Pour patienter avant la venue de Beirut, Mina Tindle et tUnE-YarDs chauffent magistralement l’Olympia, la première avec son mélange de folk et de dream pop, la seconde avec son afro beat explosif. Une vingtaine de minutes après la fin du set de tUnE-YarDs, le temps de prendre un verre au bar de l’Olympia en faisant sagement la queue, les lumières s’éteignent à 21h45 sous les applaudissements de la salle.
« C’est difficile de faire du vélo à Paris à cause des jolies filles sur les trottoirs »
Zach Condon et ses cinq musiciens se présentent. L’accordéon résonne et annonce Scenic World. Les trompettes s’élèvent et l’Olympia plonge de plain-pied dans une ambiance western chargée de mélancolie. Beirut poursuit avec le très cinématographique The Shrew sur lequel on a l’impression d’assister à un spectacle de mariachis. Zach nous transporte au Nouveau Mexique, l’état américain dont il est originaire. On s’imagine à la frontière mexicaine sous un soleil de plomb en train de siroter un jus bien frais.
« Merci. On est content d’être encore à Paris. On est fier d’être ici sur scène à l’Olympia » lance le frontman. « C’est difficile de faire du vélo à Paris à cause des jolies filles sur les trottoirs » plaisante-t-il. L’Olympia rit de bon coeur. Zach ôte sa veste et s’empare d’un banjo pour entamer Elephant Gun, une sorte de valse à trois temps. Derrière le groupe, un rideau rouge scintille de centaines de petites lumières. De sa voix rappelant Morrissey, le frontman distille une vibe romantique et nostalgique qui lui vaut une ovation.
La France est décidément un pays bien nostalgique…
Beirut exécute ensuite le plus enlevé Vagabond extrait du nouvel opus The Rip Tide. Le fond de la scène ressemble à un ciel étoilé et l’Olympia se laisse gentiment bercer. Le groupe enchaîne avec Postcards from Italy qui, dès les premières notes, suscitent des cris de contentement. Le public tape dans les mains. La trompette de Zach déchire l’espace et entraîne vaillamment tout le monde vers la lumière. Beirut poursuit sur The Concubine et Santa Fe, encore une fois accompagné par les applaudissements de l’Olympia.
Après avoir pris le temps de remercier ses deux premières parties, Zach livre A Sunday Smile, une chanson aux accents rétro assumés, comme la réminiscence d’une époque que l’on sait à jamais perdue. Le frontman se touche les cheveux et se gratte la tête, visiblement ému par la ferveur de ses fans. « Merci. Vous me manquez Paris ». Beirut interprète East Harlem, la bande-son idéale d’un film en noir et blanc des années 50. Le frontman demande ensuite si des gens habitent dans le 20ème arrondissement. Apparemment, il adore ce quartier. Forks and Knives (La Fête) suit, évoquant parfaitement une petite place parisienne avec son carrousel, ses vélos et ses Français avec leurs bérets et leurs baguettes de pain. La France est décidément un pays bien nostalgique… Beirut est ici chez lui !
Les concerts de Beirut sont toujours des voyages pour les oreilles
Le groupe transporte ensuite le public dans les Balkans avec The Akara. Entre les Etats-Unis, les Pays de l’Est et la France, les concerts de Beirut sont toujours des voyages pour les oreilles. Dans la foulée, l’Olympia accueille bruyamment Nantes (cocorico !), extrait du deuxième opus The Flying Club Cup abondamment inspiré par la chanson française, notamment par Serge Gainsbourg, Yves Montand et Jacques Brel. Le voyage se poursuit avec Mimizan.
Zach enchaîne avec Port of Call, le dernier titre du nouvel opus de Beirut, non sans rigoler devant les réactions enthousiastes du public qui, à de nombreuses reprises, l’interpelle entre les morceaux. Il transporte l’Olympia dans les Balkans avec le lancinant Cocek, le ramène au port avec Cherbourg avant de finir sur My Night with the Prostitute from Marseille. « Bonsoir Paris. Merci » lâche-t-il avant de s’en aller au bout d’un peu plus d’une heure de concert.
« C’est une chanson dont je ne connais pas les paroles mais on va la jouer quand même »
Dans le noir, les étoiles scintillent au fond de la scène. Le public réclame un rappel. Beirut revient donc. Zach s’installe au piano pour Goshen pendant lequel une lumière rasante balaie le public. Place ensuite au solennel puis plus dansant After the Curtain. Le carrousel se remet en route sur Carousels, le bien nommé, puis sur Mount Wroclai (Idle Days). Enfin, la trompette s’élève à nouveau sous les hourras au moment de Gulag Orkestar, morceau d’ouverture du premier album de Beirut. C’est étrange comme ce titre évoque d’abord les Balkans avant de faire penser à un thème d’Ennio Morricone. Zach réconcilie l’Est et l’Ouest, tel un Ronald Reagan de la musique… Une ovation dantesque vient saluer ce morceau.
Le frontman reste alors seul en scène avec son banjo pour jouer The Penalty. Il tient l’Olympia dans sa main. Les spectateurs tapent des mains à nouveau puis laissent exploser leur joie. Zach tire sa révérence et fait un petit signe de la main. Alors qu’une partie des spectateurs rejoint déjà la sortie de la salle, l’autre partie hurle et siffle pour obtenir encore un petit supplément. Au bout de quelques minutes, Beirut revient pour une chanson qui n’était pas prévue au programme. « C’est une chanson dont je ne connais pas les paroles mais on va la jouer quand même » annonce Zach. Le groupe reprend le classique turque Siki Siki Baba. Sur le rythme endiablé, l’Olympia chante en choeur et communie pleinement avec le frontman. Il est 23h20. Zach lance un dernier merci et s’en va.
En un peu plus d’1h30, Beirut a pleinement rempli son contrat. Le voyage s’est bien déroulé, sans aucune turbulence. A l’atterrissage, la température extérieure était de 20 °C, un temps idéal pour se retrouver entre amis et se remémorer les concerts de cette soirée riches en émotions variées.
LA SET LIST COMPLÈTE :
SCENIC WORLD
THE SHREW
ELEPHANT GUN
VAGABOND
POSTCARDS FROM ITALY
THE CONCUBINE
SANTA FE
A SUNDAY SMILE
EAST HARLEM
FORKS AND KNIVES (LA FETE)
THE AKARA
NANTES
MIMIZAN
PORT OF CALL
COCEK
CHERBOURG
MY NIGHT WITH THE PROSTITUTE FROM MARSEILLE
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GOSHEN
AFTER THE CURTAIN
CAROUSELS
MOUNT WROCLAI (IDLE DAYS)
GULAG ORKESTAR
THE PENALTY
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SIKI SIKI BABA