Photos Benjamin Biolay, Yan Wagner, Mai Lan & The Lanskies @ Le Festival Les Inrocks VW 2012
Cette soirée marque le dernier rendez-vous parisien donné par le festival Les Inrocks avant le passage tant attendu de Pulp à l’Olympia, et décidément, Les Inrocks aiment les programmations disparates. Tant mieux, c’est l’objectif d’un festival après tout. En ce pluvieux dimanche, la Cigale accueillait Mai Lan, Yan Wagner et Benjamin Biolay avec un warm up à la Boule Noire en compagnie notamment des Lanskies.
The Lanskies
Avant d’entrer à la Cigale, on passe faire un tour à la Boule Noire qui accueille en ce dimanche après-midi trois artistes Normands : Granville, Jesus Christ Fashion Barbe et The Lanskies. C’est dans une salle bondée que ces derniers commencent un set énergique toutes guitares dehors. Le chanteur britannique Lewis Evans n’a pas sa langue dans sa poche malgré le peu de temps qu’il lui est imparti. Une prestation dans la lignée du rock anglo-saxon, avec de belles accroches et une forte communication avec un public sur-motivé. Nul doute que l’on devrait parler d’eux sérieusement en 2013.
*** Les photos ne sont pas libres de droits /// All rights reserved ***
Mai Lan
Son nom ne vous dit peut-être rien. Alors, pour mettre fin au suspense, son nom éclaire la scène sous la forme d’un néon : Mai Lan. Figure exotique aux jambes aussi fines que le sont les coutures de sa robe bariolée, Mai Lan est le fruit d’une pop folk rafraichissante relevée par des textes amusants, enfantins et incongrus, à l’image de l’inclassable Chasse au dahu qui reflète parfaitement son univers candide. C’est d’ailleurs pour assombrir cet univers presque trop tranquille que la chanteuse et ses deux musiciens se permettent d’installer une atmosphère plus langoureuse et mature l’espace d’un titre, à mi-chemin du set.
Dès lors, un certain engouement naît du côté du public, attentif et réceptif aux demandes de participation de Mai Lan, comme sur Art of Joy. Confiante et communicative sur scène, la demoiselle présente Les Huitres, sa première chanson chantée en français. Une belle entrée en matière pour cette soirée « biolaysque ».
*** Les photos ne sont pas libres de droits /// All rights reserved ***
Yan Wagner
On est ensuite tenté d’applaudir des deux mains l’audace de la programmation qui suit : Yan Wagner, la jeune pousse ténébreuse du revival electro 80’s, monte sur scène rejoindre son armée de synthétiseurs, pour la première fois accompagné par deux autres musiciens. Programmer Yan Wagner avant Biolay, c’est un peu comme programmer The Kills avant Metallica, il faut oser quand même. « La superbe » fosse de ce soir garde pourtant son calme à l’écoute des premiers titres, hypnotisée par les réminiscences psychédéliques du rétroprojecteur, l’ambiance feutrée de la scène et la magnifique voix de Yan Wagner.
On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec d’autres voix graves et puissantes comme celle de Ian Curtis (Joy Division) ou encore celle de Matt Berninger (The National). Etonnemment, Yan Wagner impose sans mal sa présence incandescente devant un auditoire qui se dandine gentiment, allant même jusqu’à descendre dans la fosse sur un morceau plus calme. Ce n’est qu’après que le set de Yan Wagner témoigne d’une réelle volonté de transformer la Cigale en joyeux dancefloor de fin du monde.
Alors que l’ensemble semble presque trop homogène, la formation accentue sa tendance morbide en toute fin de set. Dans une ambiance malsaine teinté de rouge et de vert, Yan Wagner répète inlassablement « all sick, all weak » de sa voix d’outre-tombe, tandis que les battements d’un cœur fatigué défilent sommairement à l’écran. Pour conclure, l’image d’un bouquet de roses rouges et blanches vient envelopper la scène le temps d’un titre à l’énergie funeste et longuement applaudi. Une prestation pas loin du sans faute que l’on espère revoir sous une mise en scène plus soignée, à la hauteur de son talent.
*** Les photos ne sont pas libres de droits /// All rights reserved ***
Benjamin Biolay
Il est facile de jeter la pierre à Benjamin Biolay, mais ce soir la déception est bien là. Alors qu’il s’apprête à entamer une tournée en 2013 pour défendre son nouvel album Vengeance sorti récemment, Benjamin Biolay s’offre un passage à la Cigale histoire de se remettre en jambes. Inutile de rappeler que le public présent ce soir est majoritairement composé d’aficionados. Avant même l’arrivée du chanteur, son nom retentit dans la salle et les applaudissements d’impatience se multiplient. Ce n’est pourtant qu’une fois le cendar et le verre de rouge posés près du micro que Benjamin Biolay ne daignera s’avancer d’un pas rapide sur la scène.
Si la foule l’accueille en triomphe, difficile d’ignorer la fébrilité du chanteur, une fébrilité qui se ressent jusque dans son chant. Cerné –au sens propre comme au figuré- ce dernier tente vainement d’échapper à sa nervosité en parcourant la scène de long en large tout en essayant tant bien que mal d’établir une infructueuse complicité avec ses quatre musiciens. On le sent définitivement mal à l’aise. Enfermé dans des postures bien trop clichées, BB n’arrive pas à imprégner son style ni à poser sa voix dans cette prestation. On peut noter toutefois l’habile arrangement de la setlist, la qualité de certains de ses textes et le professionnalisme de ses quatre accompagnateurs.
On passera sur les présences d’Orelsan et de Gesa Hansen sur respectivement Ne regrette rien et Sous le lac gelé pour préférer le duo avec Jeanne Cherhal sur Brandt Rhapsodie qui conclut un double rappel copieusement applaudi. Gageons que cette performance mi-figue mi-raisin ne soit qu’un faux pas à la veille de la dite tournée attendue pour 2013.
*** Les photos ne sont pas libres de droits /// All rights reserved ***