Photos BirdPen @ Le 114 2012
Trois ans que la grosse poignée d’inconditionnels attendait ça. La sortie du deuxième album de BirdPen. Le groupe encore (beaucoup trop) confidentiel de Mike Bird et Dave Pen, tous deux également membres du beaucoup moins confidentiel Archive, le premier en tant que technicien guitare et clavier, le second, en tant que chanteur et guitariste. Voilà, c’est fait : Global Lows est sorti le 5 juin dernier. Deux jours après, le groupe le présentait en live à Paris devant une centaine de fans prévenus de l’aubaine par mail ou via les réseaux sociaux.
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21h, rue Oberkampf. L’ambiance au 114 est familiale. Les membres du groupe causent sur le trottoir avec leurs potes. À l’intérieur, c’est étriqué et la foule est déjà compacte. Pas question de se retrouver derrière le mur qui coupe la salle en deux, condamné à regarder le concert sur écran. L’endroit a été recommandé au groupe par son tourneur français. « On se disait que ce serait bien de faire quelque chose d’intime », raconte Dave Pen. « C’est sympa de jouer si proche du public ».
Le groupe enchaîne les morceaux, sombres et éthérés
Il fait chaud, très chaud. Le groupe se fait attendre. Trois quart d’heure plus tard, ils arrivent enfin, avec Tim Slade à la basse et Mike Breech à la batterie. Sur l’album, en revanche, la plupart des titres a été enregistrée par Smiley, le batteur d’Archive, à qui il arrive aussi d’être présent sur des tournées. Premières mesures de No Escape. Ovation immédiate. Planant. Une note sur le clavier, entêtante. Des voix qui se répondent. « There is no escape. There’s no window. There is no escape. Nowhere to go ». Pas d’issue ? Personne de toute façon n’a l’intention de s’échapper.
Pendant près d’une heure et demie, le groupe va enchaîner les morceaux, sombres et éthérés servis par la voix souple et aérienne d’un Dave Pen habité. Ils sont tantôt énergiques et crus, comme Saver Destroyer ou le plus minimaliste Missing Sun, tantôt gorgés de mélancolie comme Sorrow ou Nature Regulate, « Am I the only one trying to figure a way out, to find my way out / Nature regulate / Is there a call center for choice, for decisions being made / Because I have no say on the way things run today ». Les paroles sont belles, engagées. Elles parlent d’un monde qui part en vrille, sur lequel on n’a plus de prise. Elles parlent de solitude, de superficialité…
On est euphorique et repu
Sur Only the Names Change, sixième morceau du set, clairement taillé pour la scène, on se laisse happer pour de bon. On espère l’entendre jaillir bientôt d’un mur d’enceintes bien plus imposant. En première partie de la tournée d’Archive à l’automne, peut-être ? Sur ce sujet, on n’en saura pas plus. Dave Pen ne mentionnera qu’une seule date à venir, en Belgique, au festival les Ardentes (Liège).
Le set se terminera par le lancinant The Safety in Numbers Is Now Zero, qui part dans les aigus. On sent un fourmillement remonter le long de la colonne, oscillant entre ivresse et agacement. Puis le groupe reviendra pour un rappel d’un petit quart d’heure interpréter quelques titres du premier album, dont Off. Dave Pen brandit son tambourin. Effet immédiat. Et quand le silence tombe, pour de bon cette fois, il reste comme un grand vide. Mais on est euphorique et repu, un peu comme d’avoir fait l’amour en équilibre instable sur l’arête d’une falaise. À l’écoute, l’album était ambitieux, riche en distorsions, en sons vintage, en instruments à cordes, piano, violons, violoncelles… On redoutait un peu que le live ne soit pas à la hauteur. Mais il l’a largement été. Intense. Et la sincérité du message est passée !
Bonus : Un documentaire de 26 min (en anglais) réalisé par Dave Pen (ici), sur le making-of de l’album au studio EVE, dans la banlieue de Manchester (Angleterre) entre octobre 2010 et octobre 2011. L’album a été produit par Jim Spencer (The Horrors, The Vaccines, New Order).
LA SET LIST COMPLÈTE :
NO ESCAPE
MISSING SUN
NATURE REGULATE
MULE
SORROW
ONLY THE NAMES CHANGE
SAVER DESTROYER
THE BRIDGE
THE SAFETY IN NUMBERS IS NOW ZERO
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ADMIRAL RED
OFF
THORNS
/// Textes : Nathalie Bru /// Crédit photos : © Benjamin Degreve ///
6 choses que vous ne saviez pas sur Archive
« Darius Keeler et Danny Griffiths sont les deux seuls membres permanents d’Archive. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse au groupe ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour du trip hop britannique. Êtes-vous absolument certain de tout savoir sur Archive ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 6 anecdotes méconnues sur le groupe.