Photos Black Lips @ Le 104 2011
Quelques semaines avant la parution de leur nouvel opus Arabia Mountain, les Black Lips passaient par le 104, un lieu parisien atypique, anciennement les Pompes Funèbres de la Capitale. Le quatuor flower punk, comme il s’auto-proclame, a livré une prestation incandescente marquée par le déclenchement de l’alarme à incendie de la salle. Voilà ce qui arrive quand on met le feu à la scène.
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Avant de retrouver les Black Lips, le 104 patiente en assistant au concert de la première partie Jack of Heart. Les Sudistes présentent un set de 45 minutes entre garage, rock et psychédélisme. Emmené par un bassiste au look slip / bas résille, le quatuor capte l’attention des spectateurs malgré sa mauvaise humeur due à des problèmes de son sur scène.
La salle se met immédiatement en mouvement
Pendant l’entracte, l’ambiance est électrique. Tout le monde est excité à l’idée de retrouver sur scène les Black Lips. Avec eux, on peut s’attendre à tout et c’est ça qu’est bon ! On patiente en écoutant les Dead Weather et, à 22h30, le groupe fait enfin son entrée sur une musique de péplum. Jared Swilley (basse) au centre, Cole Alexander (guitare) à sa droite, Ian Saint Pé (guitare) à sa gauche et Joe Bradley derrière sa batterie entrent dans le vif du sujet avec l’énervé et expéditif Sea of Blasphemy. Ian donne un grand coup de guitare dans son pied de micro et envoie valdinguer le micro. La salle se met immédiatement en mouvement.
« C’est bon de revenir à Paris. Merci à tous » lance Jared. Les Black Lips enchaînent sur Family Tree, extrait de leur nouvel opus, un titre garage pop propice aux premiers crowd surfings. Ian s’attaque à nouveau à son pied de micro qu’un roadie a remis en place entre temps. Les guitares dévergondées explosent aux oreilles. Les spectateurs sont euphoriques et réagissent au quart de tour aux décharges énergiques de Not a Problem. Cole se fend d’une roulade avec sa guitare. On a l’impression d’assister à un concert des Beatles, première période, sous speed. Ian met une nouvelle fois son micro par terre et demande à ce qu’on le remette en place. Absolument abusé mais tellement drôle…
C’est la jungle et l’anarchie la plus totale
Après cette entame de set enflammée, le groupe calme le jeu avec la ballade Dirty Hands, une misérable chanson d’amour de deux minutes. A peine le temps de souffler et la basse annonce Katrina. Le public chante avec le groupe et tangue de droite à gauche. Cole en profite pour jouer de son instrument avec la bouche. Un spectateur monte sur scène et ouvre ainsi le bal des stage divings. C’est la jungle et l’anarchie la plus totale. Les fans montent sur scène, dansent et squattent à côté groupe qui continue de jouer comme si de rien n’était.
Les Black Lips touchent ensuite au country rock poisseux avec Make It. Derrière ses fûts, Joe ressemble au batteur du Muppet Show totalement habité par le rythme. Le morceau s’achève sur un « hey ! » cliché à souhait. Le groupe expédie ensuite le frénétique Go and Get It, premier titre révélé de son nouvel opus, chanté par Joe. « On va ralentir un peu » annonce Jared avant d’envoyer Hippie Hippie Hourrah, reprise de Jacques Dutronc, dont le gimmick de guitare rappelle « Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne ». Les machines à fumée crachent abondamment sur ce trip psychédélique (ce détail aura son importance plus tard).
La salle est survoltée et encaisse ces décharges électriques qui dépassent rarement les deux minutes
Le groupe poursuit sa prestation avec son nouveau single Modern Art. Pendant ce morceau, un spectateur monte sur scène et se prosterne devant la batterie, un autre montre tout simplement ses fesses avant d’être gentiment invité à redescendre. La salle est survoltée et encaisse ces décharges électriques qui dépassent rarement les deux minutes. « On vous remercie la France car vous êtes bons avec nous » lance Jared avant de livrer Boomerang. Du fond de la scène, des complices du groupe balancent des rouleaux de papier toilette, ce qui motive la première invasion de scène de la soirée. Des filles se déhanchent sur scène. Un joyeux foutoir jubilatoire. Suivent Ain’t No Deal et Lock N Key.
Dans cette ambiance euphorique, un spectateur marche sur le jack de Cole. Ce dernier rebranche son instrument visiblement un peu agacé. Les Black Lips poursuivent avec le rock sautillant de Too Much in Love. A la fin du titre, le bassiste de Jake of Heart roule une énorme pelle à Cole. « Vous n’avez jamais vu de la sexualité entre deux hommes ? » lâche Jared. C’est un peu surprenant mais ça fait partie du trip de ces messieurs. On respecte. Les Américains livrent ensuite le dansant Dumpster Dive, l’occasion pour des filles de monter à nouveau sur scène et de se trémousser. La sécurité est un peu dépassé par les événements mais parvient à faire redescendre tout le monde.
« Too much smoke. Fuck technology ! »
Sur la chanson suivante Fairy Stories, une fan monte sur scène et embrasse Jared. Les accords de ce morceau ont été entendus des centaines de fois mais les Black Lips passent outre ce détail. Dans la foulée, ils provoquent l’hystérie avec Bad Kids. La scène est une nouvelle fois envahie. Au milieu de la chanson, le son se coupe brusquement et les lumières se rallument. Joe continue à taper sur ses fûts et le groupe joue pendant une minute avant de s’arrêter. La salle siffle, hue, profère des insultes. Apparemment, l’alarme à incendie s’est déclenchée à cause des machines à fumée. Les Black Lips font crier à la salle « Fuck that shit ! ». Cole se jette dans la fosse avec sa bouteille de bière à la main. Jared va chercher en coulisses un extincteur et arrose copieusement les premiers rangs.
Un agent de la sécurité monte sur scène et essaie d’obtenir le silence pour expliquer la situation. Il rassure les spectateur en annonçant que les Black Lips vont revenir une fois que le problème sera résolu. Au bout de 10 minutes, le quatuor reprend les armes. « Too much smoke. Fuck technology ! » annonce un nouveau départ. Les Américains envoient le rock lourd d’Everybody Is Doin’ It suivi du sauvage Lean et ses guitares salasses. Sur une fin atomique, des lumières éblouissantes et des stroboscopes, Joe matraque sa batterie et le reste du groupe jette ses dernières forces dans la bataille.
« C’est la dernière. Merci beaucoup » annonce Jared. Les Black Lips reprennent Bad Kids pour le plus grand plaisir de la salle. On assiste à un lâchage collectif. La scène est complétement envahie. Le quatuor finit son set perdu au milieu d’une trentaine de spectateurs. Ces derniers hurlent dans le micro leur amour pour le groupe. C’est sur cette note bordélique que s’achève 1h15 de concert et une soirée rock ‘n roll de bout en bout. Merci !
LA SET LIST COMPLÈTE :
SEA OF BLASPHEMY
FAMILY TREE
NOT A PROBLEM
DIRTY HANDS
KATRINA
MAKE IT
GO OUT AND GET IT
HIPPIE HIPPIE HOURRAH (JACQUES DUTRONC)
MODERN ART
BOOMERANG
AIN’T NO DEAL
LOCK N KEY
TOO MUCH IN LOVE
DUMPSTER DIVE
FAIRY STORIES
BAD KIDS
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EVERYBODY IS DOIN’ IT
LEAN
BAD KIDS
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
11 choses que vous ne saviez pas sur les Black Lips
« Au début de leur carrière, les Black Lips étaient réputés pour leurs concerts haut en couleurs agrémentés de vomito, de pipi, de zizis, de feux d’artifice, de guitares brûlées et d’attitudes provocatrices en tout genre… Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse au groupe ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour du garage rock à tendance lo-fi. Êtes-vous vraiment sûr de tout savoir sur les Black Lips ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 11 anecdotes méconnues sur cette formation originaire d’Atlanta (Géorgie).