Photos Bonaparte @ La Maroquinerie 2011
Attention, le cirque débarque en ville ! Par une douce soirée de printemps, la troupe décadente berlinoise Bonaparte investissait la Maroquinerie pour présenter son nouvel opus My Horse Likes You. Emmené par le Suisse Tobias Jundt, le groupe nous en a fait voir de toutes les couleurs. Âmes prudes s’abstenir !
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Pas de première partie ce soir. Bonaparte se suffit à lui-même. Pour commencer la soirée, le groupe fait le tour du pâté de maison en costumes et en chansons. Ce cortège surréaliste se dirige ensuite vers la salle parisienne. A 20h30, les lumières s’éteignent et un générique est lancé sur un écran en fond de scène. Il annonce l’arrivée de Bonaparte dans une ambiance de foire et de vieux film des années 30. Le casting regroupe ce soir Monsieur Bonaparte, Flying Burrito Brother, Cannon Man, Mad Kate, Lulu Rafano, Clea Cutthroat, Morat Le Raumgärthe, Uri Gaga, Juanita, Bubble Man, Crazy Horse, Hildegard, The Living Squelette, Cheguy, Caesar, Sasha… autant de personnages que l’on retrouvera au fil du concert.
Tobias donne gentiment des coups de micro sur les têtes des spectateurs
Une fois ce générique de 2 minutes terminé, une marquise et une femme courte vêtue avec un énorme noeud sur la tête apparaissent au centre de la scène sur une musique de chambre. Tobias Jundt fait ensuite son apparition avec un masque sur la tête et son costume évocateur du Premier Empire. Bonaparte entame sa prestation par un tonitruant Do You Want to Party?. La réponse du public est immédiate et affirmative. Tout le monde a envie de faire la fête ce soir et le groupe va donner l’occasion à la Maroquinerie de se lâcher. Bonaparte poursuit avec le pêchu et percutant Tu Me Molas. A cette occasion, le frontman, son bassiste et son batteur sont rejoints par le clavier pour une session loufoque de talk-box. La formation est au complet et le grand numéro de cirque peut commencer.
Sur le sautillant Wrygdwylife?, toute le groupe s’agite. La femme au noeud géant danse au centre de la scène dans une ambiance proche de la démence. Les festivités se poursuivent avec le punky Anti Anti, une ode au nihilisme. Le public s’éclate de bon coeur. Sur le lourd et tendu Ego, la marquise se lance dans un numéro de contorsions déchainées au dessus d’une baignoire (ah oui, on avait oublié de vous dire qu’il y avait une baignoire au centre de la scène). Le spectacle est total. Sur le rocky L’Etat c’est moi, une femme en bas résille et masque à gaz tape des poses lascives pendant que la marquise et un corbeau géant se tournent autour. Tobias retire son masque et s’époumone dans le micro. Ils sont sept sur scène totalement surexcités. Parmi eux, Cannon Man headbangue violemment perché sur la batterie. Un joyeux foutoir à la fois repoussant et fascinant…
Tobias joue au psychopathe
Après avoir pris soin de déménager la baignoire (qui ne sert plus à rien), Bonaparte s’aventure dans le saccadé Boycott Everything. Un clown fait son apparition et s’excite tout seul avec un masque placé sur son bas ventre. Le public répète en choeur le refrain. Dans cette ambiance orgiaque d’images et de sons, le spectacle se poursuit avec My Horse Likes You, le nouveau single du groupe. Ce titre electro rock complétement barge est l’occasion pour Tobias de passer une perruque blonde. Un homme à tête de cheval entre en scène et danse fièrement. Un clown lui tourne autour, essaie de le capturer et l’arrose de confettis. Le public s’excite sur ce rock débilos à souhait. Les lumières clignotent. C’est complétement dingue !
Bonaparte s’engage ensuite sur le funky rock orgiaque A-A-Ah. C’est le moment que choisit une infirmière pour monter sur scène avec une grosse loupe. L’homme cheval joue au chef d’orchestre. Une autre performeuse se ballade dans une tenue rouge et blanche arborant un énorme pénis. Elle finit par se jeter dans la fosse et se fait porter par le public en transe. Sans plus attendre, le clavier annonce le débridé Fly a Plane into Me par quelques notes folles de synthé. Un riff tranchant et un rythme saccadé le rejoignent rapidement. Sur cette chanson, le groupe reste seul en scène. Vocalement, Tobias joue au psychopathe. « Je vois des choses qui ne sont pas là »… Le public est déchaîné. Les bras se lèvent dans la fosse pour accompagner le son de la démence.
Computer Love voit s’accoupler un ordinateur mâle et deux ordinateurs femelles
A la fin du titre, les lumières s’éteignent. Le batteur fait mine de dire qu’il arrête de jouer. Bonaparte nous prépare un mauvais coup. Tout le groupe quitte la scène. Une soubrette s’avance et se met à passer l’aspirateur sur scène et à dépoussiérer les premiers rangs. Un film muet est projeté évoquant les salles de bain et les aliens (?!). La Maroquinerie se transforme en salle de cinéma à l’ancienne alors que retentit un piano rétro. Après cet intermède, le groupe revient pour une session piano bar sous ecstasy. Sur Rave Rave Rave, la soubrette dépoussière un noble en manteau bordé d’hermine et dessous trash qui finit par déboucher une bouteille de pseudo-champagne sur les premiers rangs.
La tension remonte d’un cran avec Wir Sind Keine Menschen très electro bitch. Une performeuse chauffe la salle en se déshabillant et en croquant dans un coeur de boeuf sanguinolent. Le clavier joue le dos à ses touches (on est plus à ça près !). Le show va crescendo et tourne au digital rock avec Computer Love qui voit s’accoupler un ordinateur mâle et deux ordinateurs femelles en sous-vêtements sous les stroboscopes. Sur le final heavy electro, le mâle essaie même de sodomiser Tobias ! Quelle bande de pervers ces ordinateurs…
Sacrilège ! Blasphème ! Décadence !
Après ce tableau surréaliste, le guerrier My Body Is a Battlefield est l’occasion pour l’un des ordinateurs femelles d’enlever son casque-ordinateur et de finir tout simplement par danser comme une hystérique en string. Bonaparte enchaîne avec le frénétique Technologiya sur lequel Tobias prend des accents slaves style Bratisla Boys. Pour l’accompagner, un homme avec une tête géante de poupon débarque sur scène. Le public n’a de cesse de bouger sous les assauts répétés du groupe. Cette ambiance d’hystérie collective est maintenue avec le riff de guitare bien vicieux de Killing Time. Une nonne aux cheveux rouges se pointe sur scène et fait mine de picoler de la vodka. Sacrilège ! Blasphème ! Décadence ! Un squelette pailleté la rejoint et goutte à la liqueur de la religieuse. Les deux se livrent finalement un combat sans merci. Ce sont des malades !
Dans la foulée, le public réagit immédiatement sur le riff dément de Too Much, single extrait du premier opus de Bonaparte. Un mec en slip (Lulu Rafano), un personnage enroulé dans un cylindre bleu et une danseuse flamenco illustrent la chanson. C’est too much. On a compris ! La Maroquinerie ovationne le groupe qui s’éclipse dans les coulisses. Quelques secondes plus tard, Tobias revient torse nu avec une serviette sur la tête. En quatuor, Bonaparte livre le titre coup de poing gentiment punk et expéditif No, I’m Against It!. Le clavier fume une cigarette sur scène, le comble de la rébellion !
Tobias donne gentiment des coups de micro sur les têtes des spectateurs
La soubrette, Cannon Man et l’homme en slip Lulu Rafano rejoignent la bande pour le ska punk Gigolo Vagabondo. Les confettis fusent. Sur un break, Tobias joue avec la foule en lui faisant répéter des « wooo » (et des pets de bouche) de plus en plus énergiques. Pendant ce temps, la soubrette dépoussière la raie des fesses de Lulu Rafano en toute élégance avant que Bonaparte ne reparte de plus bel. La fosse s’agite. C’est à nouveau un joyeux bordel. Une majorette lance des confettis dans le public. Tobias fait mine de jeter sa guitare dans la fosse puis embarque la soubrette sur son épaule avant de quitter la scène. Lulu Rafano et Cannon Man sont les derniers à rejoindre les coulisses sous les applaudissements.
Bonaparte nous gratifie d’un deuxième rappel. Tout d’abord, Tobias donne gentiment des coups de micro sur les têtes des spectateurs. Le groupe clôture sa prestation par Bienvenudo. La joyeuse troupe jette ses dernières forces sur scène. « Ce fût un excellent concert. Paris au revoir » lâche le frontman avant de partir. Dernier à quitter la scène, Lulu Rafano finit tout nu et agite fièrement ses fesses. Ce dernier fait d’armes est salué par une ovation.
Cette expérience sonore et visuelle aura duré 1h40 et qu’est-ce que ce fût bon ! Bonaparte sera l’attraction de quelques festivals cet été. Il sera de passage le 2 juin au Festi’Neuch (Neuchatel), le 15 juillet au festival Chauffer dans la Noirceur (Montmarin sur Mer) et le 17 juillet au festival de Dour. Courez les applaudir, c’est un ordre !
LA SET LIST COMPLÈTE :
DO YOU WANT TO PARTY ?
TU ME MOLAS
WRYGDWYLIFE?
ANTI ANTI
EGO
L’ETAT C’EST MOI
BOYCOTT EVERYTHING
MY HORSE LIKES YOU
A-A-AH
FLY A PLANE INTO ME
RAVE RAVE RAVE
WIR SIND KEINE MENSCHEN
COMPUTER IN LOVE
MY BODY IS A BATTLEFIELD
TECHNOLOGIYA
KILLING TIME
TOO MUCH
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NO, I’M AGAINST IT!
GIGOLO VAGABUNDO
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BIENVENUDO (REPRISE)