Photos Cascadeur @ La Cigale 2011
Un an après son passage à la Cigale dans le cadre du festival Les Inrocks Black XS, Cascadeur revenait dans la salle parisienne avec son premier album The Human Octopus en poche. Dans sa fameuse combinaison de motard, Alexandre Longo était accompagné pour l’occasion d’un violon, d’une flûte traversière, d’un alto et d’un violoncelle, quatuor qui a donné encore plus de corps à ses compositions à fleur de peau.
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Avant l’arrivée de Cascadeur, la Cigale se remplit petit à petit en écoutant David Bartholomé (Sharko). Cascadeur, en personne, vient présenter son ami qui délivre un set agréable d’une demi-heure extrait de son premier album solo Cosmic Woo Woo.
Le tableau est à la fois beau, triste et poétique
A 20h45, les lumières s’éteignent et quatre musiciennes viennent se placer sur scène. En ombre chinoise, Cascadeur apparaît avec un mégaphone. Au fond de la scène, son nom s’affiche sur un grand écran accompagné par une orchestration soyeuse. Lorsqu’il se présente en chair et en os sur scène, le public applaudit à tout rompre. Affublé de son fameux casque et de sa combinaison de motard, Alexandre Longo se place derrière son piano et livre un premier titre quasi-instrumental. Sur l’écran, le jour se lève au fur et à mesure du morceau.
Après cette entrée en matière tout en finesse, Cascadeur s’attaque à Into the Wild. Des arbres décharnés se dessinent sur l’écran alors que les cordes apportent un supplément d’émotion. Le tableau est à la fois beau, triste et poétique. Le public reste sans voix. Sur la fin de la chanson, Cascadeur se lève et joue du mélodica en duel avec sa flûtiste. L’esthétique est parfaite et saluée par un tonnerre d’applaudissements.
Une route enneigée se met à défiler sur l’écran alors qu’il entame Walker
« Bonsoir. Je vais devenir ventriloque » adresse-t-il à la Cigale. « My name is Cascadeur » sort des enceintes. Eclairé par une simple lumière, Cascadeur enchaîne sur Highway 01 sur lequel des basses retentissent. Le titre passe par des phases electro qui prennent aux tripes. Sa voix s’élèvent à nouveau, majestueuse et mélodieuse. Le public savoure et attend la fin du dernier accord de piano pour applaudir.
Un complice fait alors son apparition sur scène avec un masque de catcheur. Cascadeur le rejoint au fond de la scène. Le dos tourné à la salle, il enlève son casque, le donne à son complice qui, en échange, lui tend son masque de catcheur. Cascadeur l’enfile et retourne à son piano. Une route enneigée se met à défiler sur l’écran alors qu’il entame Walker. Au cours du morceau, il se lève pour un solo de voix en distorsion. Accompagné par ses quatre musiciennes, Cascadeur livre un tableau irréel sur lequel sa voix papillonne. La Cigale lui réserve une ovation.
« Voici la fameuse dictée magique »
« On va tous jouer ensemble » lance-t-il. « Voici la fameuse dictée magique. Il suffit de répéter une série de mots qui va s’afficher derrière moi ». L’élément incontournable de son spectacle se met en marche : « Choisis une activité. Dis jamais… fille… fenêtre… beaucoup… blanc… figure… langue…. Epelle… fenêtre… choisis une activité ». Les spectateurs se prêtent volontiers au jeu et répètent chacun des mots. Le piano annonce ensuite le cinématographique Meaning. Des raies de lumière traversent la scène de part en part. Cette belle scénographie contribue à entrer totalement dans son univers.
Après avoir présenté ses quatre musiciennes qui reçoivent des applaudissements élogieux, Cascadeur livre le plus alerte Waiting. Des bandes blanches sur son piano s’animent. « Je suis très impressionné d’être ici ce soir » explique-t-il. « Il y a quatre ans, je n’étais pas loin d’ici et il y avait douze personnes dans la salle… y compris les musiciens » plaisante-t-il. « Ce prochain titre n’est pas sur l’album. Il m’a fait découvrir en 2008 grâce à CQFD. Merci aux personnes qui l’ont choisi, j’ai une pensée pour eux. Il a eu une grande importance pour la suite de ma carrière. Il s’appelle l’Odyssey ». Cascadeur sample alors sa voix et lance cette ballade chargée d’émotions. Les notes de piano vont droit au coeur. Les cordes s’entremêlent harmonieusement. A la fin du morceau, il se lève et salue la Cigale. Le public se lance alors dans de longs applaudissements comme s’il s’agissait déjà du dernier titre du concert.
Des images de méduses en négatif nous transportent dans les abysses
Mais Cascadeur n’a pas envie de partir tout de suite. « Quelle énergie ! Le concert va durer quatre heures » plaisante-t-il. « Cette chanson s’appelle Mohawk, comme la tribu indienne. C’est un morceau récent. Elle s’inspire de l’histoire de ce peuple ». Ses mélopées de voix font penser ici à Jeff Buckley et Antony Hegarty. Les bandes lumineuses sur son piano font penser à Tron. On ne peut qu’être hypnotisé. Les caresses chaleureuses de piano et de voix chargée d’écho se poursuivent avec Memories. Sur l’écran, des images de méduses en négatif nous transportent dans les abysses. La Cigale est entrainée vers le fond lestée par un sac rempli de mélancolie.
« Encore un moment émouvant. Je vais vous présenter mon crew car, maintenant, nous sommes une cinquantaine. Je les connais à peine » annonce Cascadeur. Il rend hommage à son ingénieur du son, à son éclairagiste et à son complice sur scène en les pointant tour à tour avec une lampe torche. « Maintenant un morceau qui s’appelle The End et qui annonce la fin du concert peut-être… ». Cette chanson tout en contraste sent l’histoire d’amour qui a mal fini. « C’est notre deuxième concert dans cette formule. Je tiens à vous féliciter mesdemoiselles et mesdames. Vous allez me manquer » adresse-t-il à ses musiciennes. Sur l’écran, une flamme apparaît pour illustrer Your Shadow sur lequel Cascadeur fait penser à Freddie Mercury. Sur la fin du titre, il s’empare de son mégaphone, fait le tour de son piano a cappella et quitte la scène.
« Je crois que l’année prochaine nous serons au Stade de France »
La Cigale réclame un rappel. Cascadeur revient et propose une version acoustique de Walker. « Vous êtes libres de vous exprimer librement » lâche-t-il. Alexandre Longo en profite pour remercier toutes les personnes qui l’accompagnent dont ses parents, son tourneur et sa maison de disques sans oublier le public. « Je crois que l’année prochaine nous serons au Stade de France… enfin si la France se qualifie ». En effet, ce soir, l’équipe de France de football rencontre l’Albanie pour se qualifier à l’Euro 2012.
Un spectateur hurle : « Il y a 2 à 0″
Cascadeur: « Bon OK. On continue ! Qui a marqué ? »
Un spectateur : « Malouda et Rémy »
Cascadeur: « Mais vous avez une télé ou quoi ? C’est un beau match ? »
La Cigale éclate de rires sur cet échange saugrenue en plein milieu des rappels. Cascadeur reprend le fil du spectacle avec Walker agrémenté de magnifiques arrangements de cordes. Il fait ensuite applaudir à nouveau ses accompagnatrices et demande à la Cigale d’accueillir David Bartholomé et son ukulélé. « Voici venu le temps du dernier morceau. Je dois me lever tôt demain matin ». Cascadeur et David Bartholomé s’assoient en tailleur sur le devant de la scène. « Ça s’appelle ByeBye et vous allez chanter car, ici, c’est la tradition de la chanson. Nous ne sommes pas que des sportifs qui perdent ». Le public se prête une nouvelle fois au jeu. Cascadeur descend dans la fosse et traverse les rangs tout en chantant « ByeBye ». Il finit au niveau de la console sous les applaudissements avant de regagner les coulisses.
Avec un seul album en poche, Cascadeur a tenu 1h30 sur scène et a démontré une nouvelle fois une grande générosité tant au niveau de la musique qu’au niveau de la scénographie. Il fait partie des artistes solo français les plus originaux du moment et risque bien de le rester pendant de nombreuses années. A suivre…
LA SET LIST COMPLÈTE :
INTRO
INTO THE WILD
HIGHWAY 01
WALKER
MEANING
WAITING
THE ODYSSEY
MOHAWK
MEMORIES
THE END
YOUR SHADOW
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WALKER
BYEBYE