Photos Cat’s Eyes, Arid & C.T.R.L @ Soirée Custom 2011
Lorsque Faris Badwan de The Horrors monte un projet avec une chanteuse et musicienne classique, forcément, ça attire l’oreille. Le Nouveau Casino rassemblait donc des curieux de tous poils pour assister au premier concert français de Cat’s Eyes donné dans le cadre de la soirée Custom. Il était précédé pour l’occasion par C.T.R.L et Arid.
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C.T.R.L est un groupe parisien qui ose mélanger hip hop, rock avec un soupçon d’electro
La soirée débute avec C.T.R.L. Il est 19h30 quand le groupe monte sur scène. Le set s’ouvre sur une intro mixée par le DJ Hatrick. Puis la chanteuse Dakota Penny arrive vêtue d’une cape noire, capuche sur la tête. Telle une boxeuse qui monte sur un ring, elle entame Hey, Hey. Le son est au poil. Les riffs claquent, la batterie s’emballe, la voix est placée et les mixes s’accordent parfaitement avec les compositions. Les titres se succèdent devant une salle qui se remplit au fil des notes.
De Jimmy Choo en passant par D-Day ou encore Baby this Time, Manuel Cotell derrière ses lunettes noires est imperturbable. Il gratte ses cordes sans ménagement et assure également les chœurs. Dakota occupe la scène est chante avec une voix bien maîtrisée. Elle joue avec ses cheveux telle une B.B. sans sa Harley. Perchée sur des talons de 12cm, elle en jette et sublime la scène. La chanteuse n’hésite pas à aller chercher le public pour que celui-ci applaudisse en masse. Elle se place au plus près des premiers rangs pour chanter et créer une proximité. C’est tout à son honneur. DJ Hatrick derrière ses platines sourit de temps en temps. Il est concentré et échange souvent des regards avec le guitariste. La complicité entre les membres du groupe est manifeste. Le batteur à peine visible tape ses fûts sans relâche et produit un son dynamique sur l’ensemble du show.
C.T.R.L est un groupe parisien qui ose mélanger hip hop, rock avec un soupçon d’electro. Mais il démontre sur S.E.X qu’il est aussi capable de jouer un morceau entièrement rock n’roll. Les riffs et le son de la batterie de ce titre font penser aux Kills qui, par ailleurs, joue le même soir à la Flèche d’Or. C’est sur un mix composé par Dj Hatrick que le set de C.T.R.L s’achève sous les applaudissements énergiques des fans et du public qui l’a découvert ce soir.
Arid distille son rock mélodique propulsé dans la stratosphère par le voix enlevée de son frontman
A 20h30, Arid s’empare de la scène. Les Belges, emmenés par le chanteur/guitariste Jasper Steverlinck, ont déjà quinze ans de carrière derrière eux et viennent de sortir en Belgique leur nouvel opus Under the Cold Street Lights. On s’attendait donc à entendre un set largement constitué de nouvelles chansons. Pourtant, le groupe annonce la couleur d’entrée de jeu en ouvrant avec Little Thing of Venom extrait de son premier opus.
Bénéficiant d’un très bon son, Arid distille son rock mélodique propulsé dans la stratosphère par le voix enlevée de son frontman qui chasse sur les terres de Jeff Buckley. Le public est très réceptif à sa prestation. Le groupe reprend deux titres de son deuxième opus All Is Quiet (Silent Reproach, You Are) avant de dévoiler sur scène la nouvelle chanson Broken Dancer. Mais plutôt que de poursuivre l’exploration de son nouvel opus, il consacrera principalement la deuxième partie de son concert à All Things Come Waves, son dernier album paru dans nos régions. Words, Tied to the Hands that Hold You et If You Go s’enchaînent.
En guise de final à ce concert de 45 minutes, Jasper Steverlinck reste seul en scène avec une guitare acoustique pour livrer Lock & Chain, extrait d’Under the Cold Street Lights. Arid n’aura donc proposer ce soir que deux nouvelles chansons. La promesse de nous en montrer plus la prochaine fois ? On l’espère.
Cat’s Eyes reprend Lucifer Sam des Pink Floyd sous des lumières stroboscopiques
En attendant d’accueillir Cat’s Eyes, les conversations reprennent dans le Nouveau Casino. Pendant ce temps, les roadies installent le matériel du nouveau projet de Faris Badwan (The Horrors) monté avec Rachel Zeffira. Après une demi-heure d’attente, Faris et ses acolytes débarquent sur scène. Ils sont éclairés simplement par un projecteur qui diffuse des images sur le fond de la scène. Faris s’empare d’une guitare. Rachel Zeffira se place aux claviers. Un guitariste, un bassiste et un batteur complètent le tableau.
Dans cette obscurité, le quatuor ouvre le bal avec Cat’s Eyes, le morceau d’ouverture de son nouvel album à paraître le 11 avril. Sur ce titre pop psychédélique, la voix de Faris, perdue dans la reverb est inaudible. L’ingénieur du son a du mal à régler le problème… Dans la foulée, Cat’s Eyes reprend Lucifer Sam des Pink Floyd sous des lumières stroboscopiques. Sa version est totalement fidèle à l’original. Suite à cette entame énergique, la formation lève le pied avec la berceuse Not a Friend sur laquelle Rachel assure le chant. Faris gratte sa guitare en l’accompagnant au choeur dans une vibe très romantique.
Le Nouveau Casino vogue sur une mer en coton
Dans le même registre, le groupe propose ensuite Best Person I Know, une chanson aérienne aux influences dream pop. Le Nouveau Casino vogue sur une mer en coton. On est bien loin du registre caverneux de The Horrors ! Cat’s Eyes poursuit avec le plus rythmé Face in the Crowd. Faris chante de sa voix grave si caractéristique et Rachel lui répond. Le duo vocal fonctionne très bien sur ce titre pop à l’ancienne. Cette association se répète ensuite sur Bandit, une chanson mid-tempo à la guitare conquérante et à la basse ultra-présente. Le frontman de The Horrors en profite pour jouer avec ses effets.
Le groupe passe ensuite à une ambiance fantomatique avec la marche funèbre Sooner or Later. La basse vibre dans la cage thoracique. La guitare se permet quelques intervention bruitiste. Au fil de la chanson, l’intensité monte et Cat’s Eyes envoûte le Nouveau Casino. Sans plus attendre, Rachel passe au xylophone pour interpréter la comptine I’m Not Stupid. Cette chanson dream pop angélique contraste totalement avec le morceau précédent. A cette occasion, Rachel démonte une habilité toute particulière avec son instrument.
Le groupe clôture sa prestation avec Sunshine Girls
Sur le fond de la scène, un soleil irradiant fait son apparition. Cat’s Eyes s’aventure alors dans The Lull, un morceau planant et romantique dans l’esprit de The Jesus and Mary Chain. « Merci beaucoup, c’est la dernière » prévient Faris. Et le chanteur tient sa promesse. Le groupe clôture sa prestation avec Sunshine Girls, un titre aux gros accords rock et au clavier vampiresque plus proche de The Horrors que tout ce qu’on a pu entendre ce soir.
En tout et pour tout, Cat’s Eyes aura joué environ quarante minutes, quarante minutes qui nous auront permis de se faire une idée sur le projet et de retrouver sur scène le leader de The Horrors en attendant un nouvel opus du groupe prévu pour cet été. Deux bonnes raisons d’avoir fait le déplacement ce soir plutôt que d’aller voir The Kills à la Flèche d’Or.
LES SET LISTS COMPLÈTES :
C.R.T.L
HEY HEY
JIMMY CHOO
POLICE
D_DAY
WHENEVER I SEE THROUGH YOUR EYES
BABY THIS TIME
S.E.X.
ARID
LITTLE THING OF VENOM
SILENT REPROACH
YOU ARE
BROKEN DANCER
WORDS
ME & MY MELODY
TIED TO THE HANDS THAT HOLD YOU
IF YOU GO
LOCK & CHAIN
CAT’S EYES
CAT’S EYES
LUCIFER SAM (PINK FLOYD)
NOT A FRIEND
BEST PERSON I KNOW
FACE IN THE CROWD
BANDIT
SOONER OR LATER
I’M NOT STUPID
THE LULL
SUNSHINE GIRLS