Photos Cloud Nothings @ Le Point Ephémère 2012
La formation indie rock de Cleveland (Ohio), Cloud Nothings, terminait sa tournée européenne par un concert à la cool au Point Ephémère (Paris). Dylan Baldi et ses amis ont tout simplement ressuscité le grunge au cours d’un concert express reprenant exclusivement leur troisième album Attack on Memory paru en janvier dernier. L’esprit des 90’s n’est pas mort !
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Dans le cade de la soirée Mind You Head organisée par le webzine Mowno et le Point Ephémère, Piano Chat et Fordamage préparent le terrain pour Cloud Nothings. Le premier, solitaire et torturé, se produit déjà devant une salle pleine à craquer. Les seconds, originaires de Nantes, enfoncent le clou avec une prestation solide et énergique. Autant dire que les esprits sont déjà bien échaudés quand vient le tour de Cloud Nothings. Le quatuor américain monte sur scène pour faire sa balance et, à 22h40, lance enfin les hostilités avec une plaisanterie : « C’est notre dernier concert européen et c’est aussi notre dernière chanson, merci ».
Dylan écrase sa guitare sur son ampli pour lui faire cracher quelques larsens
Visiblement alcoolisé, le groupe démarre avec Stay Useless. Dylan Baldi est au centre de la scène vêtu d’un sweat à capuche et d’un jean noirs. Le Point Ephémère entre de plein de fouet dans une ambiance power pop et indie rock à l’américaine. A la batterie, Jayson Gerycz insuffle quelques rythmiques grungy. Simple et efficace. Le groupe se fait un peu plus punk pour Fall In. La voix écorchée du frontman correspond totalement à la rugosité de la composition. Le final est très musclé et contraste avec les arpèges qui introduisent ensuite Separation. L’accalmie est de courte durée. La frénésie rock et noisy s’empare de Cloud Nothings dans la plus grande tradition indie rock des années 90. Les spectateurs se bousculent. Mention spéciale au batteur qui réduit en miettes sa batterie (façon de parler…).
Sans temps mort, Cloud Nothings enchaîne avec le puissant Wasted Ways que n’aurait pas renié Kurt Cobain. C’est la folie dans le public. Sur la deuxième partie du morceau, le groupe distille une atmosphère menaçante et hypnotique soutenue par une note de basse répétée à l’infini. Dans l’obscurité, une lumière bleue tournoie. Plus la tension monte, plus le public s’exprime. Dylan écrase sa guitare sur son ampli pour lui faire cracher quelques larsens. A genoux, il prend le micro et l’approche de son instrument. Esprit grunge es-tu là ? Le frontman vocifère comme un beau diable. Il balance quelques crachats sur scène. C’est du grand n’importe quoi et c’est absolument magnifique.
C’est aussi sale que de la crasse entre les doigts de pieds
Après cette hypnose grungy, c’est la douche froide. « On a encore deux chansons. Merci d’être venu » annonce Dylan. Cloud Nothings enchaîne avec Our Plans dans un esprit indie pop à la Smashing Pumpkins. C’est ensuite le fantôme de Nirvana qui vient nous hanter avec No Sentiment entre heavy et grunge mid-tempo. Le frontman hurle sa souffrance. C’est aussi sale que de la crasse entre les doigts de pied. Le riff est implacable. On se régale. Pour conclure, Dylan sonne l’ultime charge en ajoutant une introduction noisy à No Future/No Past, titre d’ouverture d’Attack on Memory. Le batteur éclate une nouvelle fois ses fûts.
Puis, les arpèges calmes du morceau se mettent en place et lancent cette litanie magnifique, aussi belle qu’une mauvaise descente de trip. Ce dernier appel au secours récolte une salve d’applaudissements. Le bassiste TJ Duke invite les spectateurs à acheter t-shirts et disques au stand merchandising. Le groupe s’éclipse après 50 minutes de set. Apparemment, le Point Ephémère devait fermer. Dommage, on aurait bien pris encore quelques décibels dans les oreilles…
LA SET LIST COMPLÈTE :
STAY USELESS
FALL IN
SEPARATION
WASTED WAYS
OUR PLANS
NO SENTIMENT
NO FUTURE/NO PAST