Photos Concrete Knives @ Le Nouveau Casino 2012
Les Concrete Knives font feu de tout bois. Après s’être taillés une prometteuse réputation de groupe de scène lors des festivals de l’été dernier (Francofolies, Marsatac, Rock en Seine, Le Rock dans tous ses états…), les caennais ont entamé dès septembre, en prévision de la sortie de leur première galette, prévue pour septembre prochain, une tournée d’automne. Ils étaient de passage au Nouveau Casino, où, comme à leur (bonne) habitude, ils ont enflammé la salle.
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Emmenés au chant par le duo de choc composé de la fringante Morgane Colas et de Nicolas Delahaye (également guitariste du groupe), les Concrete Knives sont bien décidés ce soir à mettre à profit l’expérience engrangée cet été sur les routes de tous les festivals de France et de Navarre qui les accueillaient, c’est-à-dire à peu près tous. Forts du succès instantané rencontré un peu partout, et notamment aux Transmusicales de Rennes, lors de laquelle la formation semble vraiment avoir trouvé son public, ils sont aujourd’hui dans la Capitale pour rencontrer leurs fans parisiens, qui pour beaucoup ne les connaissaient que grâce à internet, mais qui ont eu la bonne idée de répondre présents.
Pour l’heure, petit changement de programme. Alors que les Londoniens masqués d’Is Tropical étaient pressentis pour assurer la première partie du show, c’est finalement les Two Bunnies In Love qui s’y collent, à la plus grande joie des fans de Concrete Knives, les deux formations, toutes deux originaires de Basse-Normandie, étant amies de longue date. Un leader charismatique, aux faux airs d’un Nicolas Cage pince-sans-rire, qui marque la mesure en entrechoquant deux raquettes de tennis (période Björn Borg), et c’est tout le Nouveau Casino qui compte les points gagnés par cette formation, aussi décalée qu’élégamment outrancière, et qui manie avec une grâce sauvagement teintée de punk une auto-dérision aux mélancoliques accents Pulpiens. Une véritable pépite, que les Parisiens pourront venir encourager à la Java, le 3 mars prochain.
Morgane arbore un improbable sweat vert sapin sur lequel s’ébat un troupeau entier de cerfs
21h, l’heure des braves. Une intro aussi rythmée et profonde qu’une danse de chaman Navajo, et toute la salle, reconnaissant les premières mesures de Greyhound Racing, est d’ores et déjà sur le sentier de la guerre. Guillaume, à la batterie, et Adrien, aux percussions, assument seuls le tempo en attendant l’entrée de Morgane et de Nicolas, qui ne tardent pas, acclamés comme il se doit par des fans déjà en transe. Les chevaux sont désormais lâchés. Morgane, arborant un improbable sweat vert sapin sur lequel s’ébat un troupeau entier de cerfs, harangue déjà la salle, et celle-ci, comme d’un seul homme, lui fait écho en entamant le fameux Wo Wo Wo du refrain, entêtant à souhait.
Premier constat, le groupe joue ensemble, et cette impression est renforcée par le fait que les trois autres membres des Concrete Knives rejoignent leurs deux meneurs vocaux sur la quasi-totalité des refrains entamés. Nicolas, aussi à l’aise au chant qu’à la guitare, fait admirer sa technique, faite de riffs aussi incisifs que bien sentis, tandis que Morgane, pour sa part, assure le spectacle en se livrant totalement à son public. Déterminée, la jeune femme ne cesse de pousser les premiers rangs à la suivre, et l’ambiance monte naturellement d’un cran.
Nicolas en profite pour improviser un concours de cris
Mais ce n’est encore rien de ce qui se passe sur Happy Mondays, imparable single tiré de leur EP You Can’t Blame The Youth (sorti en avril dernier) qui fait (presque) littéralement bouillir un Nouveau Casino déjà chauffé à blanc. Une guitare frénétique au riff sans concession, un texte scandé dans l’urgence la plus ludique qui soit, puis un chœur jouissif en forme de comptine débitée en accéléré avant que des guitares meurtrières ne s’accordent entre elles pour reprendre le pouvoir, et l’on comprend soudain le secret de la recette des Concrete Knives pour s’aliéner les foules. Et c’est encore le cas ce soir.
Rarement on a vu de public si bigarré (merci la Toile !). Des quadras, amateurs éclairés de la scène mancunienne du début des 90’s, venus ce soir prendre une bouffée d’air frais salutaire, croisent ainsi, avec autant d’amusement que de surprise, une nouvelle génération pré-adolescente fondue de rock festif, formant une horde vociférante aussi remuante que bien intentionnée. Nicolas en profite même pour improviser un concours de cris, remporté haut la main par la plus jeune des groupies qui soit, une fillette d’à peine 10 ans !
Les titres s’enchaînent, expulsés à 100 à l’heure, comme autant de tubes en puissance
Les titres s’enchaînent, expulsés à 100 à l’heure, comme autant de tubes en puissance. Nicolas, après avoir annoncé le report à septembre de la sortie du premier album des Concrete Knives (sortie initialement prévue en mars), gratifie le Nouveau Casino d’un Africanise reggae à souhait qui donne l’eau à la bouche, et qui laisse à penser que l’opus en gestation apportera à l’identité du groupe des nuances identitaires que, manque de place due au format, on ne trouvait pas sur You Can’t Blame The Youth, résolument agressif.
Et puis, il y a ce Roller Boogie endiablé, sur lequel Morgane, toujours aussi disponible, se saisit d’une pancarte en carton tendue par une fan, et qui figure (of course) un patin à roulettes période La Main Jaune, célèbre discothèque parisienne de la lointaine époque du film La Boum. Ça y est, la salle nage en plein délire et, galvanisée par l’ambiance électrique, Morgane, n’y tenant plus, se jette dans la fosse qu’elle traverse de part en part, portée à bout de bras par des fans exultants.
Pour les Concrete Knives, l’Histoire ne fait que commencer…
Pour les rappels, c’est également depuis le fond de la salle que Morgane assurera sa partition. Suspendue à l’un des deux imposants lustres baroques du Nouveau Casino, elle finira de convertir le cœur des derniers réticents avec Family Tree et Tornado, tandis que Nicolas lui-même installera son micro et sa guitare au cœur de la fosse, sans que la promiscuité de la foule ne semble déranger outre mesure son jeu, toujours impeccable.
Une ovation plus tard, et le set se termine comme il avait commencé, par un fédérateur Greyhound Racing, qui semble maintenant sortir du fond des entrailles de ce Nouveau Casino qui va sans doute avoir beaucoup de mal à dormir après une soirée comme celle que nous ont proposé ce soir nos cinq Concrete Knives. La boucle est bouclée, mais, pour les Concrete Knives, l’Histoire ne fait que commencer…
LA SET LIST COMPLÈTE :
GREYHOUNG RACING
WGM
VIOLENCE
HAPPY MONDAYS
WALLPAPER
AFRICANISE
BNS
ROLLER BOOGIE
RED SPIDER
YOUTH
LITTLE BOX
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FAMILY TREE
TORNADO
GREYHOUND RACING