Photos Disappears @ Le Point Ephémère 2011
Trois bonnes raisons d’aller voir Disappears en concert au Point Ephémère. D’abord parce que son premier album Lux est une merveille, ensuite parce que le nouveau Guider vient de sortir et, enfin, parce que Steve Shelley, batteur de Sonic Youth, l’accompagne sur la tournée. Ces petits enfants de The Fall nous ont tout simplement ravi les tympans.
*** Les photos ne sont pas libres de droits ***
Avant de retrouver Disappears, c’est It’s All Good in the Wood qui démarre la soirée. Devant un public éparse, le quatuor parisien se produit avec son premier EP éponyme et propose une musique indie rock où l’on sent pointer l’influence de Sonic Youth. Dans les coulisses, Steve Shelley doit apprécier. Cette mise en bouche dure une demi heure et prépare gentiment le terrain pour Disappears.
On plane totalement dans des limbes noisy
A 21h30, le bassiste Damon Carruesco et le guitariste Jonathan Van Herik montent sur scène alors que les lumières sont encore allumées. La salle s’éteint et, dans l’obscurité, le frontman Brian Case et le batteur Steve Shelley gagnent leurs postes. Disappears livre immédiatement Superstition, le morceau d’ouverture de son nouvel album. Sans chi chi, la voix subtilement habillée de reverb, la batterie agressive, la guitare abrasive et la basse ronflante s’imposent dans le Point Ephémère. Sur un rythme soutenu, le groupe enchaîne avec Halo. La voix de Brian est paumée au milieu des guitares. Jonathan laisse sa guitare larsener par moment. On plane totalement dans des limbes noisy.
Sans temps mort, Disappears livre ensuite Gone Completely, extrait de son premier opus, sous les fumigènes et des lumières rouges et blanches. Steve Shelley matraque tous les temps à la caisse claire. Ce titre est tendu du début à la fin avec des petits gimmicks de guitare solo bien sympathiques. Le tempo s’assagit mais reste intense sur Magics sur lequel les trois musiciens bougent en rythme. Brian aboie ses paroles. Jonathan tape du pied. C’est du rock des cavernes comme on aime. Sur la fin, les accords de guitare s’enchaînent dans une boucle infinie. Le Point Ephémère salue vivement cette réalisation.
Dans cette frénésie rythmique furieusement noisy punk, Brian Case est totalement possédé
Les Américains ralentissent alors le tempo sur Brother Jolene qui bénéficie d’un beat lourd, d’une basse hypnotique et d’une guitare solo perchée, ambiance « mais où ai-je mis ma seringue ? ». Brian bouge comme s’il était connecté à la batterie. Les lumières tournoient pour accompagner des passages noisy et aériens. Alors que le Point Ephémère part en plein trip, c’est déjà la fin du morceau. Sans tarder, Brian amorce avec une guitare crunchy Lux. La batterie rentre en force et des tourbillons de basse font bouger les têtes. Dans la voix de Brian, il y a quelque chose de Public Image Ltd.. L’influence post punk se fait sentir alors que les stroboscopes entrent en piste pour accompagner cette énergie brute et cool.
La basse et la batterie entament All Gone White. Groovy et psyché sous des lumières bleutées, cette chanson fait danser le Point Ephémère. Des spectateurs s’allument des cigarettes. Mais Disappears ne laisse pas le temps de les finir qu’il repart déjà sur un autre morceau limite punk. Sur Guider, Steve tape à nouveau sur tous les temps tel une moissonneuse batteuse. Dans cette frénésie rythmique furieusement noisy punk, Brian est totalement possédé. Le travail du bassiste est démentiel sur ce titre. Après cette déferlante sonique, Steve remet ses fûts en place. Disappears s’engage alors dans le plus calme et post punk Hive Mind.
Sur un beat hypnotique, on croit voir la réincarnation de The Fall
Steve reprend ensuite son rôle de moissonneuse batteuse sur l’implacable Old Friend. Les Américains remettent la sauce avec Marigold et sa guitare solo un peu surf rock. Le fond reste fondamentalement noisy et post punk. L’esprit de The Fall habite le groupe. C’est drôle de voir Damon à la basse contenir ses réactions alors que Brian, à ses côtés, se lâche totalement. A la fin du morceau, le groupe se prend un petit coup de bière puis replonge la tête dans le guidon. « Nous avons encore deux chansons » annonce Brian. « Une courte et une moins courte ». Disappears construit alors un mur du son très shoegaze pour accompagner Not Romantic. L’effet de guitare solo déchire. Le groupe alterne phase contenue et arrachage de papiers peints sous les stroboscopes. Steve matraque ses cymbales. L’ultime montée extatique emporte le Point Ephémère.
Disappears sert enfin Revisiting et fait monter lentement le morceau. Sur un beat hypnotique, on croit voir la réincarnation de The Fall. « Mais où sont mes acides ? ». La bouche ouverte derrière son micro, Brian hache ses paroles. Quand Steve lâche le rythme final, c’est une puissance destructive qui s’abat sur la salle. Pour une fois, le groupe joue sur la longueur. Le Point Ephémère danse et la transe s’installe lentement mais sûrement. Steve finit par marteler ses fûts accompagné par les autres musiciens qui vont tous dans le même sens. Sur ces bonnes vibrations post punk, les Américains quittent la scène.
« On reviendra cet été »
Jonathan revient rapidement seul. Il fait sonner sa guitare et utilise ses effets pour faire tenir la note. Il est rejoint par ses camarades. Disappears nous emporte une nouvelle fois dans une cave ténébreuse. Le chant minimaliste, le beat hypnotique et les guitares aériennes torturent l’esprit comme on aime et réveille le noisy boy qui est en vous. « C’est la dernière » annonce Brian avant de dégainer Not Nothing qui sonne très Pixies dans les accords et la guitare solo écorchée. Steve regarde ses camarades comme s’il avait 20 ans. Ca fait plaisir à voir. « On reviendra cet été » lance le frontman avant de quitter définitivement la scène. Malgré des « one more » lancés par le public, le groupe se contente de 55 minutes de show.
Après le concert, le quatuor a passé quelques minutes au bar du Point Ephémère où il s’est montré très accessible. Même Steve Shelley s’est comporté en toute modestie et a répondu aux sollicitations de quelques spectateurs. Une vraie leçon pour tous les musiciens qui se la racontent… Disappears devrait revenir en mai prochain. Amateurs de post punk, save the date !
LA SET LIST :
SUPERSTITION
HALO
GONE COMPLETELY
MAGICS
BROTHER JOLENE
LUX
ALL GONE WHITE
GUIDER
HIVE MIND
OLD FRIEND
MARIGOLD
NOT ROMANTIC
REVISITING
:::
???
NOT NOTHING