Photos Dream Theater @ Le Zénith 2012
En ce début de mois de février, les vétérans metal progressif de Dream Theater étaient de retour dans la Capitale pour un concert au Zénith à l’occasion de la sortie de leur nouvel opus A Dramatic Turn of Events. Et comme par magie, ce concert a été marqué par l’arrivée des premiers flocons de neige…
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Après une première partie furieuse assurée par Periphery, les bars du Zénith de Paris sont pris d’assaut par une horde de spectateurs avides d’étancher leur soif. Les queues se multiplient, les gosiers se remplissent de bière et la salle patiente en écoutant AC/DC et autres amuse-bouches raffinés. A 20h40, les premières notes de Welcome to the Jungle des Guns N’ Roses retentissent et disparaissent aussi vite. L’obscurité se fait. Les grognements s’élèvent alors que les trois cubes placés au fond de la scène s’illumine.
C’est du metal progressif dans toute sa splendeur
Une intro menaçante et grandiloquente annonce l’arrivée prochaine de Dream Theater. Le titre Dream Is Collapsing du compositeur allemand Hans Zimmer accompagne des animations représentant les Américains. Un beat et un râle tribal prennent le relai alors que des montagnes arides se dessinent dans les cubes. Finalement, John Petrucci (guitare), John Myung (basse), Jordan Rudess (claviers) et Mike Mangini (batterie) débarquent sur scène sous une ovation. Les portables se mettent à filmer alors que le riff apocalyptique de Bridges in the Sky surgit de la guitare de John tel une éruption volcanique. La batterie de Mike est puissante et fait trembler les poitrines à chaque coup de baguette.
Le quatuor est bien en place et James LaBrie (chant) peut faire enfin son apparition sous une nouvelle ovation. Jordan est tantôt penché sur ses claviers, tantôt tourné face au public. La voix de James s’élève mélodique. Le frontman se déplace de droite à gauche avec son pied de micro biscornu, alternant agression et envolée. Tous les bras sont levés en direction du quintette. C’est du metal progressif dans toute sa splendeur avec des musiciens qui se lancent dans des mises en place ambitieuses. Pendant ce temps, James s’éclipse pour mieux revenir sur le refrain final. Il tourne sur lui-même, headbangue devant la batterie. Le show est total !
« Il doit y avoir quelque chose dans votre bouffe. Je suis d’humeur punk ce soir »
Sans plus tarder, Mike lance le beat de 6:00 alors qu’une horloge est projetée sur les cubes. Dream Theater distille un groove infernal. C’est une leçon de « carrétude ». Jordan fait pivoter ses claviers et propose un solo renversant, tout de suite suivi par un solo de guitare foudroyant. La voix puissante de James se targue de quelques vibratos. A la fin du titre, Jordan quitte son poste, s’avance et remercie les fans. « Bonjour Paris. Comment ça va ? » lance James en français. « Il doit y avoir quelque chose dans votre bouffe. Je suis d’humeur punk ce soir. C’est toujours bien de venir ici. A chaque fois, on apprécie le moment. Oublions ce qui se passe dehors ». Le frontman fait applaudir Mike, nouveau venu et remplaçant de Mike Portnoy. Le Zénith tape violemment des pieds pour l’encourager. « C’est une chanson sur la célébrité » ajoute-t-il avant d’envoyer le plus heavy Build Me Up, Break Me Down.
Dream Theater s’aventure ensuite dans un titre plus aérien, l’ascensionnel Surrounded, sur lequel James fait des vocalises. Jordan et James finissent ensemble dans une ambiance mellow. La respiration n’est que de courte durée. Les cubes rougissent alors qu’une bande son se met en route. Le Zénith tape des mains et accueille le gros riff couillu élevé à la bière de The Root of All Evil. La conquête est en marche. Le couplet en palm mute rampe. Le refrain en accords lâchés s’envole. La formule est classique mais c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Mike frappe comme une mule. Les doubles solos claviers/guitare donnent le vertige. James en profite pour s’éclipser (peut-être va-t-il reprendre un peu de foie gras en coulisses ?). Les cornes du diable se multiplient dans la salle. Le morceau s’achève dans un roulement de batterie dantesque.
C’est maintenant King Crimson qui entre en collision avec Metallica
Le frontman présente à nouveau le batteur mais, cette fois-ci, Mike reste seul en scène. C’est l’heure du sacro-saint solo de batterie. Avec ses trois grosses caisses et ses toms placés au dessus de sa tête, Mike nous fait une démo. Ses roulements sont affolants de rapidité. Après cinq bonnes minutes, le groupe revient et la démo continue jusqu’à l’arrivée du riff agressif d’A Fortune in Lies. Ce morceau contrasté souffle le chaud et le froid dans le Zénith, un peu comme si les Pink Floyd rencontraient Iron Maiden (ou l’inverse). C’est l’occasion pour John de nous sortir un tapping phénoménal.
Dream Theater se fait ensuite plus heavy avec Outcry. Sur l’intro, James s’éclipse à nouveau (il reste encore un peu de mousson de canard en coulisses ?). Un riff bien décousu pour headbanguer, des envolées pour décoller. Les cubes diffusent des images du monde arabe. Pendant que le groupe déroule en mode metal progressif, des lumières suivent les musiciens. C’est maintenant King Crimson qui entre en collision avec Metallica (ou l’inverse). Le Zénith, assommé par un son de guitare d’une pureté insolente, ne bouge plus. Le final est surpuissant.
Hasard ou coïncidence, le ciel nous envoie un message sous la forme des premiers flocons de neige
John s’assoie alors avec une guitare acoustique. A ses côtés, James s’assoie également. « On va ralentir, plus mellow et intime » annonce-t-il un peu essoufflé. « Chaque soir, on fait un interlude acoustique ». Le duo propose The Silent Man. On sort les briquets… euh pardon les portables. Jordan le rejoint et le Zénith tape des mains. La salle réagit ensuite au quart de tour quand arrive Beneath the Surface. Sur les cubes, est projetée une animation d’un équilibriste suspendu au-dessus de la mer avec un requin en embuscade. Après ces 10 minutes à la cool, John lance une guitare pleine de chorus pour relancer la machine.
Dream Theater livre On the Backs of Angels. Sur l’intro, James reste en coulisses (il doit s’attaquer au boeuf bourguignon…). Il réapparait pour soutenir ses camarades sur ce titre qui avance inexorablement. Hasard ou coïncidence, le ciel nous envoie parallèlement un message sous la forme des premiers flocons de neige de l’année… Sans plus attendre, le groupe se lance dans la chanson War Inside My Head à l’occasion de laquelle les cubes s’enflamment. Il enchaîne par The Test that Stumped Them All. La voix de James se fait plus menaçante. Les riffs sont plus rentre-dedans façon AK47. Le titre s’achève sur une plage instrumentale épique saluée par une immense ovation.
Le monument metal progressif reste sur scène pour saluer ses fans
Jordan et James se lancent alors dans une phase mélancolique avec The Spirit Carries On dans un esprit très Queen. Jordan se la donne. Le frontman le présente. « C’est une chanson sur le sens de la vie avec des paroles puissantes » précise-t-il. Des nuages apparaissent dans les cubes. La chanson tourne finalement arena rock avec solo émotionnel à la clé. Le concert est relancé dans la foulée avec l’intro à la Iron Maiden de Breaking All Illusions. En coulisses, James sirote ses profiteroles et son digestif alors que défilent dans les cubes les visages des spectateurs du premier rang. L’ambiance est ensuite aérienne 100% metal progressif. John apparaît comme un David Gilmour sous amphétamines. Le groupe remet soudain la gomme et James déboule. Sa voix s’élève grandiose. Il applaudit les spectateurs et leur fait au revoir de la main sous un déluge de batterie. Il est 22h30, Dream Theater quitte la scène.
Le Zénith tape des pieds et applaudit chaleureusement. La guitare de John résonne pleine de chorus. Mike enchaîne. Le Zénith fait « hey hey hey hey ». Jordan entre à son tour. Le groupe repart mid tempo avec Pull Me Under. James arrive enfin : « Vous devez connaître celle-là ». Le riff heavy prend le dessus. Les bras se lèvent. Les têtes bougent. Mais les gradins restent assis. Le beat s’accélère. « Vous allez chanter » demande le frontman. Le Zénith s’exécute et chante en choeur. James ponctue son intervention par un cri. La fin est proche. Un dernier riff lourd chauffe la salle.
« Merci beaucoup. Bonne nuit » lance le frontman. Le monument metal progressif reste sur scène pour saluer ses fans. Le quintette se prend par les épaules et salue à l’ancienne. Une standing ovation récompense les efforts déployés pendent ces deux heures de show. C’est à chaque fois la même chose. Avec Dream Theater, on en a toujours pour son argent.
LA SET LIST COMPLÈTE :
DREAM IS COLLAPSING (HANS ZIMMER)
BRIDGES IN THE SKY
6:00
BUILD ME UP, BREAK ME DOWN
SURROUNDED
THE ROOT OF ALL EVIL
DRUM SOLO
A FORTUNE IN LIES
OUTCRY
THE SILENT MAN
BENEATH THE SURFACE
ON THE BACKS OF ANGELS
WAR INSIDE MY HEAD
THE TEST THAT STUMPED THEM ALL
THE SPIRIT CARRIES ON
BREAKING ALL ILLUSIONS
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PULL ME UNDER