Photos Festival ÅÄÖ! du 3 décembre 2010
Du 1er au 6 décembre 2010, se tenait à Paris la deuxième édition du Festival ÅÄÖ!. Sur cinq soirées, deux se déroulaient au Point Ephémère. Le 3 décembre, la salle parisienne accueillait Bye Bye Biclycle, Nina Kinert et Yaya Herman Dune. Résumé de cette soirée 100% suédoise.
Bye Bye Bicycle réchauffe les coeurs
Le 3 décembre, direction le Point Ephémère pour savourer les prestations de Bye Bye Bicycle, Nina Kinert et Yaya Herman Dune. A 20h30, Bye Bye Bicycle ouvre le bal avec son premier album Compass. Sous des fumigènes insistants, les Suédois distillent un set dansant de 35 minutes. Emmené par un frontman très expressif, le groupe entame sa prestation avec Agent. Le décor est planté. Entre disco et pop, Bye Bye Bicyle enchaîne sur Touch puis Westside sur lesquels le chanteur nous gratifie de danses improbables.
Les guitares virevoltent ensuite sur le single Northpole. Sur ces rythmiques énergiques, le chant mélodique réchauffe les coeurs encore transis par le froid environnant la salle. « Merci. C’est une surprise de jouer à Paris. Merci d’être aussi gentil avec nous » lance le chanteur avant de proposer Hold, une nouvelle chanson qui sera présente sur le prochain album du groupe. Facétieux et romantique, le frontman met le Point Ephémère dans sa poche. Bye Bye Bicycle revient à Compass en dégainant Full Moon, une ballade dark 80’s à l’intro très Cure et, finalement, Navigation, très swedish pop. Malgré un set assez court (première partie oblige), les Suédois ont démontré qu’ils étaient en place et prêts à s’approprier des scènes plus grandes. La soirée commence donc très bien.
Du haut de ses 27 ans, Nina fait preuve d’une maturité impressionnante
Dans la foulée, les roadies s’activent et préparent le terrain pour Nina Kinert. A 21h30, la chanteuse entre en scène et, dès les premières notes, sa voix saisit les spectateurs. Accompagnée par ses musiciens, la chanteuse se présente avec son nouvel album Red Leader Dream. Postée fièrement derrière ses deux claviers, la Suédoise distille le dream pop Wings, le complexe Down on Heaven et le catchy Play the World. « Nous n’avons pas beaucoup de temps. On va juste jouer des chansons. Je vais essayer de ne pas dire trop de bêtises » précise-t-elle.
Au fil des chansons, Nina prouve qu’elle a un univers bien à elle porté par une voix pure, forte et mélodique à la fois. Sur The Art Is Hard, la chanteuse pose une ambiance minimaliste aux airs James Bondien. Ce morceau s’élève au fur et à mesure et emporte le Point Ephémère. Mais Nina sait aussi calmer le jeu avec Moonwalker où perce une infinie tristesse enrobée de choeurs majestueux. Elle incorpore également à sa musique quelques éléments de world avec Push It sur lequel la boule à facettes entre en action. C’est vraiment beau et harmoniquement très riche. On sent que sa musique vient du coeur.
L’intimiste Combat Lover prend aux tripes, le passionné Shot My Man fait penser à du Radiohead… bref, du haut de ses 27 ans, Nina fait preuve d’une maturité impressionnante. Au bout de 40 minutes de concert, elle lance un baiser au public puis tourne les talons. Une artiste à suivre assurément.
Avec sa casquette, sa barbe et ses bretelles, Yaya a la gueule de l’emploi
Dans un registre totalement différent, Yaya Herman Dune clôture cette soirée du 3 décembre. Le leader d’Herman Dune se présente sur scène à 22h30. Après avoir réglé un petit problème technique (aucun son ne sortant de son ampli), le chanteur démarre seul en douceur avec la ballade bluesy Nature Boy, le très américain 123/Apple Tree et la ballade crunchy Through the Deep Night. Sur ce dernier titre, sa Gibson a un son d’orgues. Les yeux fermés ou tournés vers le ciel, Yaya se laisse emporter par sa musique.
Après cette introduction en solo, le guitariste accueille un batteur « que j’aime beaucoup » précise-t-il. Avec son acolyte, il met la disto pour la première fois sur la chanson plus enlevée Watchman. Il s’adonne ensuite au blues rock avec We Have a Fight to Fight ou tout simplement au rock avec Tell Me Something I Don’t Know. Avec sa casquette, sa barbe et ses bretelles, Yaya a la gueule de l’emploi et sa voix est à la hauteur. Après une parenthèse en solitaire sur le country Pain in my Knees, il remet la disto sur Your Love Is Gold en compagnie de son ami batteur. Il tape quelques solos et bouge comme un pantin désarticulé. Le Point Ephémère accueille favorablement ces poussées de fièvre rock ‘n roll.
Le batteur fait ensuite un grand numéro de percussions tribales sur Under Your Skin. Dans la foulée, la fièvre rock reprend avec Vigilante sur lequel Yaya arrache par mégarde son jack. Le petit break de batterie impromptu passe comme une lettre à la poste. Place ensuite à l’émotion avec le slow Send Me a Raven. « Je vous souhaite un bon festival et une bonne soirée » lance-t-il au public pour marquer la fin de sa prestation ponctuée par Next Year in Zion, extrait du dernier album en date de son groupe. Le Point Ephémère lui réserve alors une ovation mais n’obtient pas de rappel après ces 50 minutes de show vintage.
De 20h30 à 23h30, le Point Ephémère a donc passé une soirée tout en contraste entre les sautillants Bye Bye Bicycle, l’émouvante Nina Kinert et le roots boy Yaya Herman Dune. Une bien belle affiche qui affichait d’ailleurs complet. Vive la Suède !