Photos Festival Les Inrocks Black XS du 5 novembre 2010
Après une première soirée à la Cigale placée sous le signe de la douceur, le festival Les Inrocks Black XS proposait une affiche beaucoup plus rock ‘n roll le 5 novembre 2010. Free Energy, Surfer Blood, Carl Barât et The Drums étaient réunis pour quatre heures de concerts. Résultat : des révélations et des petites déceptions…
Free Energy enfile les titres catchy comme on enfile les jeans slim
Tout commence sous les meilleurs auspices avec Free Energy, un quintette originaire de Philadelphie (Pennsylvanie) qui présente son premier opus Stuck on Nothing produit par James Murphy (LCD Soundsystem). Avant de partir en tournée américaine avec Weezer, le groupe passe donc par la Cigale et, au vu du nombre de spectateurs déjà présent à 19h, il est très attendu. Cette jeune pousse reprend les fondamentaux du rock et enfile les titres catchy comme on enfile les jeans slim.
Emmené par le chanteur bondissant Scott Wells, qui tape des poses à la « Iggy Jagger », Free Energy se compose d’un guitariste au look hippie, d’un second guitariste avec un t-shirt Def Leppard (?), d’un batteur en veste et d’un bassiste au look de biker. On ne sait pas si on doit les comparer à The Clash ou à The Knack mais, peu importe, les chansons sont catchy et immédiates. Ces recrues de DFA Records sont une excellente surprise !
Les compositions de Surfer Blood sont bien ficelées et truffées de références au passé
Difficile donc de passer derrière Free Energy mais Surfer Blood relève le défi. A 19h50, le groupe originaire de Floride se présente pour défendre son premier opus Astro Coast. Sous des lumières bleutées, son entrée sur scène s’accompagne d’une musique un peu pompeuse qui s’éternise le temps que le frontman John Paul Pitts arrange un problème de guitare. Lorsque la lumière se fait sur la scène, on découvre un chanteur potelé aux pas de danses bizarres et aux poses précieuses.
Le son très 80’s explose au visage et on assiste rapidement au premier stage diving. La voix du chanteur emprunte à Morrissey et David Byrne. « C’est notre deuxième passage à Paris » annonce-t-il au cours du set. Les compositions sont bien ficelées et truffées de références au passé. Sur l’avant-dernier morceau, Surfer Blood est rejoint par des membres de Free Energy armés de maracas. C’est le grand moment de la prestation. John Paul Pitts lâche enfin sa voix et la fosse s’agite dans tous les sens. Il est temps alors pour les Américains de tirer leur révérence sous les applaudissements.
Carl Barât semble prendre plus son pied sur les chansons co-écrites avec Pete Doherty
Pendant les 20 minutes qui suivent, l’excitation monte dans les travées. Carl Barât est le prochain artiste à passer. L’ex-Libertines va dévoiler sur scène son premier album solo éponyme mais on sent que tout le monde est finalement là pour entendre de plus anciens morceaux… Le chanteur arrive sous les acclamations, verre à la main et clope au bec. Fidèle à son image de dandy, il porte une veste et un jean bien moulant. Chacun de ses gestes provoquent l’hystérie chez la gent féminine. Il s’empare d’une guitare sur le single Run with the Boys mais le style plus posé des nouvelles compositions a tendance à nous laisser froid.
Dès le troisième titre, Carl Barât réveille la Cigale avec The Man Who Would Be King. La réaction du public qui accompagne cette reprise des Libertines démontre que la Cigale est bien venue pour entendre l’ancien répertoire du chanteur. Le set oscillera donc entre de nouvelles chansons romantiques à base de guitare acoustique / violoncelle / contrebasse (So Long My Lover, Carve My Name, The Magus, Je regrette, je regrette) et des reprises électriques des Libertines (Up the Bracket, Death in the Stairs) sans oublier le fameux Bang Bang You’re Dead des Dirty Pretty Things. Carl Barât semble lui-même prendre plus son pied sur les chansons co-écrites avec Pete Doherty… Sa prestation de 50 minutes inquiète donc plus qu’elle ne rassure sur la suite de la carrière solo du chanteur britannique. Par contre, on ne dit pas non à une nouvelle association avec son ancien partenaire !
Le cocktail garage, 80’s, surf rock et indie pop de The Drums ne donne pas mal à la tête
A 22h, c’est au tour de The Drums de monter sur scène. Les New-Yorkais sont précédés par le succès de leur single radio friendly et commercial friendly Let’s Go Surfing extrait d’un premier album éponyme paru avant l’été. Le public accueille chaleureusement le groupe. Malgré un son moyen, le frontman Jonathan Pierce se démène comme un beau diable. Il souligne que la France a toujours été très accueillante avec son groupe : « Merci d’être aussi gentil avec nous ». La Cigale lui rend ces remerciements.
Make You Mine, Let’s Go Surfing, Best Friend, Me and the Moon… Les chansons s’enchainent, efficaces et entraînantes. Le cocktail garage, 80’s, surf rock et indie pop passe très bien et ne donne pas mal à la tête. Au bout d’une heure de concert (difficile d’en faire plus avec un seul album), The Drums repart en coulisses. La Cigale se vide alors au compte-gouttes après quatre heures de concerts forts en guitares électrisantes.
Bilan de la soirée : une révélation (Free Energy), un chanteur / danseur d’un autre monde (Surfer Blood), un artiste sur une mauvaise pente (Carl Barât) et un groupe à la mode qui donne du bon temps (The Drums). Bref, on n’a pas eu l’occasion de s’ennuyer !
/// Textes : Lucy Seeds /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
12 choses que vous ne saviez pas sur les Libertines
Vous pensez que les Libertines n’ont aucun secret pour vous ? Vous êtes persuadé que vous connaissez les moindres histoires entourant la carrière du gang emmené par les frères ennemis Pete Doherty et Carl Barât ? Pixbear vous propose de vérifier tout ça au travers de quelques anecdotes croustillantes qui vous ont peut-être échappé.