Photos Festival Rock en Seine 2012 /// Jour 3
Dernier jour de ce Rock en Seine 2012. Les jambes lourdes, on se dirige vers le Domaine National de Saint-Cloud empressé d’en découdre une dernière fois avec la programmation concoctée pour fêter les 10 ans de l’évènement. Stuck in the Sound, Passion Pit, The Dandy Warhols, Grandaddy, Social Distortion, Foster the People et le bouquet final Green Day étaient à notre menu. Compte rendu.
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Être accrédité à Rock en Seine n’est pas de tout repos. Dans l’espace presse, la soirée du samedi soir fut mouvementée. Tom Barman et dEUS étaient de la fête… Sur un DJ set assuré par le label Kitsuné, les Belges se sont déchaînés au milieu des tourneurs, programmateurs, journalistes et autres attachés de presse. Mais, ce qui se passe à Rock en Seine, reste à Rock en Seine. Bref, dimanche en début d’après midi, il faut puiser dans ses dernières ressources pour rejoindre le Domaine National de Saint-Cloud.
Stuck in the Sound, Passion Pit…
On commence en douceur ou presque avec Stuck in the Sound sur la Grande Scène. Les Parisiens jouent à domicile et envoient un set musclé construit autour de leur nouvel opus Pursuit. Mais déjà la scène Pression Live nous appelle. Passion Pit est prévu à 17h. Le groupe de Boston (Massachusetts) débarque suite à la sortie de son nouvel album Gossamer. Soulagement. Malgré les problèmes mentaux du frontman Michael Angelakos et une série de concerts annulée, la formation est bel et bien là ! Elle entame avec le single Take a Walk. Les Américains distillent un set de 45 minutes aux petits oignons avec un groove electro pop teintée parfois d’une pointe de soul qui fait bouger les spectateurs venus en masse. La voix de Michael Angelakos est impeccable, ses apparitions au piano remarquables. De belles retrouvailles. Il ne manquait que le soleil !
The Dandy Warhols, Grandaddy…
Avant que ne s’achève la prestation de Passion Pit, il faut déjà partir si l’on ne veut pas manquer le début du concert des Dandy Warhols annoncé à 18h sur la Grande Scène. Sur le long chemin qui nous mène vers notre destination, on passe au pas de course devant les scènes de l’Industrie et de la Cascade. Et, au loin, les premières notes aériennes du quatuor de Portland (Oregon) s’élèvent. On accélère encore et on se place finalement à proximité de la source. Be-In innonde les oreilles de ses vagues shoegaze et psychédéliques. Les Dandy Warhols distillent d’entrée de jeu les classiques We Used to Be Friends (clap clap) et Not If You Were The Last Junkie on Earth. La foule reprend les refrains en choeur et le soleil fait son apparition.
Un I Love You aérien, un nouveau morceau (The Autumn Carnival) et les bonnes vibrations reprennent avec Get Off. Zia McCabe bat la mesure avec un tambourin et frappe en rythme sa cuisse. Le groupe fait plaisir à ses fans. Il livre le nouveau single Sad Vacation puis entame la dernière ligne droite d’un set court mais efficace. Courtney Taylor-Taylor assure dans un style toujours très cool, soutenu par les choeurs maîtrisés à la perfection de son cousin et batteur Brent De Boer. Le poppy The Last High cède sa place au rocky Bohemian Like You. Godless sert de final extatique. Les spectateurs remercient le groupe. Fin de l’histoire. The Dandy Warhols rules !
Le voyage au coeur des 90’s se poursuit. Prochain arrêt : Grandaddy qui a déjà commencé à jouer sur la Scène de la Cascade. On prend le train en route. La majestueuse pop indé s’écoule sous le soleil. La voix mellow de Jason Lytle est au rendez-vous. Pour info, le frontman sortira en octobre un nouvel album solo intitulé Dept. Of Disappearance. Côté Grandaddy, aucun nouvel opus à l’horizon. Juste une brève tournée de reformation en mode braquage de banque. Mais quel plaisir d’être pris en otage au son de Now It’s On, A.M. 180 et The Crystal Lake et de prendre l’autoroute du rock 90’s. Le concert s’achève sur He’s Simple, He’s Dumb, He’s the Pilot. L’ovation est de mise.
Social Distorsion, Foster the People…
Pas de repos pour les braves, les légendaires Social Distorsion ont déjà pris leur place sur la Grande Scène. Auteur l’année dernière de l’album Hard Times and Nursery Rhymes et emmené par le seul membre d’origine Mike Ness, les Californiens livrent leurs attitudes punk en pâture aux spectateurs. L’accumulation de fatigue nous empêche de tout voir mais respect absolu. Au milieu de ce parcours old school, la nouvelle école s’invite avec Foster the People qui se produit sur la Scène de la Cascade. Comme d’habitude, les Anglais entament leur prestation avec Miss You et finissent, 10 titres plus tard, avec Pumped the Kicks. Entre temps, le public danse joyeusement.
Green Day
En guise de cerise sur le gâteau d’anniversaire, Green Day se présente sur la Grande Scène à 21h30. Pour cette unique date française en amont de la sortie de leur trilogie d’albums ¡Uno!, ¡Dos!, ¡Tré!, les Californiens font pelouse comble. Bille Joe Armstrong, Mike Dirnt et Tré Cool entament avec hargne sur Welcome to Paradise. D’entrée de jeu, on s’attend à un concert best of et on a bien raison. Green Day poursuit doucement mais sûrement avec Know Your Enemy (il fait monter un spectateur sur scène), le nouveau single Oh Love et puis, bang, back to the 90’s avec Holiday, Burnout, Hitchin’ a Ride. La foule hurle, saute, balance les bras et répond favorablement à toutes les sollicitations de Billie Joe (on comptera 146 « héééhoooooo » au cours de la soirée). Le groupe a le chic pour rallonger tous ces morceaux…
Le frontman fait le show en gratifiant le public d’une mini reprise d’Highway to Hell et de Rock and Roll… Détour par l’album American Idiot avec St. Jimmy et Boulevard of Broken Dreams (distillés au bout d’une heure de concert). Le temps de reprendre son souffle puis de s’essouffler sur 2000 Light Years Away (nouvelle montée de fans sur scène) et une série de titres de Dookie vient raviver les ardeurs des trentenaires : When I Come Around, Longview, Basket Case, She… Un best of, on vous dit ! Suivent King for a Day, dans une version longue de 10 minutes qui donne l’occasion à Tré Cool de faire le pitre, une mini-reprise débilos de Stand by Me et de Hey Jude avant d’envoyer Minority. « I wanna be the minority! » chante en choeur la majorité de Rock en Seine (paradoxe ?). Sur ces bonnes paroles, Green Day s’éclipse.
Contrairement aux Black Keys la veille, les Américains daignent faire un rappel. Billie Joe demande à la foule de s’écarter pour accueillir American Idiot. La frénésie parcourt les rangs. Green Day envoie ensuite sa nouvelle chanson 99 Revolutions qui fera partie de ¡Tré! dont la sortie est prévue pour janvier 2013. Pour finir, le frontman revient seul avec une guitare acoustique pour l’attendu et conventionnel Good Riddance (Time of Your Life). On essuie une larme et on applaudit. Rock en Seine 2012 s’achève ainsi. L’espace pro voit revenir la faune des professionnels qui auront le droit de festoyer jusqu’au bout de la nuit derrière la Grande Scène avec notamment un DJ set assuré par Foster the People, Gush…
Au final, l’édition des 10 ans aura réuni 110 000 spectateurs, un record pour le festival, avec une affiche fortement orienté 90’s et tournant des années 2000. On se surprend à pronostiquer les têtes d’affiche des 20 ans en recherchant les grands succès rock des années 2002-2005. Vendredi. The Hives ou The Killers ? Samedi. Reformation exceptionnelle des Libertines ou des White Stripes ? Dimanche. The Strokes ou Nickelback ? Dans tous les cas, on y sera ! Joyeux 10 ans et longue vie au festival Rock en Seine !