Photos Gang of Four @ Le Trabendo 2011
Le week end commençait très bien du côté du Trabendo. Le légendaire groupe post-punk Gang of Four investissait la salle parisienne avec son nouvel opus Content, le premier depuis quinze ans. Plus de quarante ans après leurs débuts à Leeds (Angleterre), Jon King et Andy Gill ont prouvé qu’ils en avaient encore sous la pédale !
*** Les photos ne sont pas libres de droits ***
Avant d’accueillir Gang of Four, le groupe français Divine Paiste entre en piste à 20h. On avait déjà pu le voir en ouverture de la soirée Inrocks Indie Club le mois dernier. Le quatuor propose un set similaire avec en point d’orgue sa chanson Carnival. Il est très bien accueilli par le Trabendo qui bouge la tête en suivant ses rythmes dansants. Après cet apéritif d’une demi-heure, la salle se prépare à recevoir Gang of Four en écoutant une programmation musicale post-punk qui fait la part belle aux Cure et Jesus and Mary Chain.
Le groove post-punk est phénoménal
Peu après 21h, le noir s’installe dans le Trabendo. Les enceintes crachent des chants indo-américains sous les cris de la foule. Pendant deux minutes, le groupe reste en coulisses. Les spectateurs s’impatientent et explosent lorsque le quatuor apparaît enfin. La batterie de Mark Heaney claque. La guitare d’Andy Gill entre suivi de près par la basse de Thomas McNeice. Le son de Gang of Four se met en place avec You’ll Never Pay for the Farm, le premier single extrait de son nouvel opus. Jon King danse comme un beau diable et passe de micro en micro. Le Trabendo savoure.
Sans plus attendre, Gang of Four lâche un premier classique. Il s’agit de Not Great Men issu de son premier opus Entertainment!. Cette chanson a beau dater de la fin des années 70, elle reste toujours aussi efficace. Le groove post-punk est phénoménal. Sur les riffs d’Andy, Jon lève les bras et donne de violents coups de reins. Attention au lumbago… A ses côté, Jon et Thomas restent assez paisibles malgré l’énergie du morceau. La force tranquille, en quelque sorte.
Rien ne vaut un bon (Love Like) Anthrax pour réveiller le Trabendo
Jon et Andy se partagent ensuite les voix sur Ether. On se dit alors que la vague revival post-punk des années 2000 leur doit beaucoup. Jon invite le Trabendo à taper des mains. Très généreux, il s’avance au plus près des premiers rangs. Le groupe lâche les chiens. Thomas s’agite à la basse et le chahut s’installe dans la fosse. Gang of Four poursuit sa prestation avec le plus heavy I Parade Myself présent sur l’album Shrinkwrapped. Jon fait tournoyer son micro, va et vient en jaugeant le public, pointe son doigt vers les spectateurs. Un vrai psychopathe !
Après autant d’efforts, le chanteur boit un petit coup de bière et se place à l’écart. Le trio reste sur scène et livre le serpentant Paralysed extrait de son deuxième opus Solid Gold. Impassible, Andy prend le micro sous des lumières bleues. Gang of Four se retrouve ensuite au complet pour distiller A Fruitfly in the Beehive présent sur son nouvel album. Andy chante avec ferveur sur ce morceau plus calme. Mais rien ne vaut un bon (Love Like) Anthrax pour réveiller le Trabendo.
Dans le public, des cheveux blancs s’agitent
Pour interpréter ce monument post-punk, Andy commence par maltraiter sa guitare. Il la fait larsener, la jette sur le sol et la frappe contre le pied de micro. Thomas et Mark entrent à leur tour. Sur scène, des lumières éclairent par le bas Andy et Jon, découvrant leurs visages marqués par le temps. Le Trabendo se lâche alors que le guitariste tend sa guitare au premier rang pour en sortir un son strident. Il est temps de danser comme des robots.
Gang of Four présente ensuite la nouvelle chanson It Was Never Gonna Turn Out Too Good sur laquelle Jon amène un clavier et Andy utilise une talk box. Cette marche funèbre permet à la salle de reprendre sa respiration. Le groupe ramène ensuite tout le monde trente ans en arrière avec What We All Want. Jon sort un tambourin. Le beat est lourd, la basse répétitive, la guitare fine et stridente. C’est du Gang of Four à 100%. Le groove rappelle un peu Rage Against the Machine. Dans le public, des cheveux blancs s’agitent. Les plus jeunes suivent le mouvement. Toutes les générations se retrouvent. La chanson s’étire et galvanise le Trabendo.
La rythmique frénétique de To Hell with Poverty! soulève le Trabendo
« Ça fait un bail qu’on n’est pas venu à Paris. C’est une ville avec plein de belles filles » lance Jon avant de sortit de son chapeau un melodica. Le quatuor sert Why Theory? puis reste sur la même base rythmique avec We Live As We Dream, Alone, extrait de son troisième opus Songs of the Free. Sur cette chanson, Jon se veut plus mélodique au chant. La composition fait penser aux Talking Heads qui se seraient enfilés un tube d’emphétamine.
Gang of Four livre ensuite un nouveau classique avec To Hell with Poverty! dont la rythmique frénétique soulève le Trabendo. Bloc Party et The Rapture peuvent aller se rhabiller ! Le point levé, Jon est incandescent. La folie s’empare de la salle. Dans la foulée, Jon, Andy et Thomas se tournent vers Mark pour lancer le plus contenu Do As I Say, extrait de son nouvel album. Le guitariste reste sérieux et imperturbable pendant que le chanteur frappe violemment les pieds de micro et que le bassiste se lâche. A la fin du titre, le quatuor s’éclipse.
L’essence du mouvement post-punk est résumé dans Damaged Goods
Le Trabendo réclame son retour. « Merci. Vous êtes très gentils » lance Jon en revenant avec ses acolytes. Gang of Four distille He’d Send in the Army sur lequel le chanteur frappe une caisse jusqu’à l’exploser sur le sol. Ce titre post-punk avance implacablement. Le quatuor enchaîne avec At Home He’s a Tourist, extrait de son premier album. Entre disco et punk, cette chanson secoue le Trabendo et s’achève sur un final tonitruant. Après ces deux rappels, le groupe repart en coulisses non s’en avoir serré quelques mains.
La salle parisienne gronde à nouveau. Tout le monde s’attend à voir revenir Gang of Four pour jouer le mythique Damaged Goods. Mais les Anglais reviennent tout d’abord pour envoyer I Love a Man in Uniform, une chanson qui avait été censurée à la radio en 1982 à cause de la guerre lancée par le Royaume-Uni contre les Îles Faukland. Ça groove tranquillement. Sur cette chanson somptueuse, tout le monde chante et danse à nouveau.
Puis, vient enfin le classique des classiques : Damaged Goods. Le riff frénétique fait plaisir à entendre sur scène. L’essence du mouvement post punk est résumé dans ce morceau. Le Trabendo chahute, tape dans les mains et chante en choeur sur le break batterie/chant. Il y a quelque chose de surréaliste à voir des spectateurs filmer ce moment avec des iPhones, symboles du consumérisme tant condamné par le groupe… A l’issue du morceau, Gang of Four serre encore des paluches et se rassemble pour saluer collectivement la salle. Le Trabendo scande quelques instants son nom avant de regagner la sortie.
En 1h20 de concert, Gang of Four a redonner vie à son répertoire sur scène. Les spectateurs présents pour ce rendez-vous intimistes s’en souviendront toute leur vie. Merci Andy et Jon !
LA SET LIST COMPLÈTE :
YOU’LL NEVER PAY FOR THE FARM
NOT GREAT MEN
ETHER
PARADE MYSELF
PARALYSED
A FRUITFLY IN THE BEEHIVE
(LOVE LIKE) ANTHRAX
IT WAS NEVER GONNA TURN OUT TOO GOOD
WHAT WE ALL WANT
WHY THEORY?
WE LIVE AS WE DREAM, ALONE
TO HELL WITH POVERTY!
DO AS I SAY
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HE’D SEND IN THE ARMY
AT HOME HE’S A TOURIST
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I LOVE A MAN IN UNIFORM
DAMAGED GOODS
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
7 choses que vous ne saviez pas sur Gang of Four
« Gang of Four est l’un des groupes fondateurs du mouvement post-punk. Oui, je sais ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous s’il vous plaît pour l’amour de l’anti-consumérisme. Êtes-vous vraiment certain de tout savoir sur le quatuor emmené par Andy Gill et Jon King ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 7 anecdotes méconnues sur Gang of Four.