Photos Graham Coxon @ Le Café de la Danse 2012
La dernière fois que Graham Coxon était venu en tête d’affiche à Paris, ça s’était passé au Trabendo en 2006. Mis à part un passage en première partie de Pete Doherty au Zénith en 2009, cela faisait donc six longues années que l’on attendait la venue dans la Capitale du guitariste de Blur. C’était donc avec une certaine excitation que l’on se rendait au Café de la Danse pour retrouver l’éternel adolescent accompagné de son nouvel opus A+E pour un concert toutes guitares et grimaces dehors !
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Dans le cadre de cette soirée de l’Eldorado Music Festival, la première partie de Graham Coxon est assurée par les Français de Apes & Horses. Des guitares planantes et des mélodies mélancoliques envahissent les lieux au fur et à mesure que le Café de la Danse se remplit. Le public est réceptif et applaudit vivement la formation. Peu avant 20h30, Apes & Horses quitte la scène. Il est temps d’accueillir le guitar hero de la soirée.
Graham Coxon donne une leçon de songwriting punk et efficace
Il est 20h45 tapantes lorsque Graham Coxon et sa bande entrent en piste. Le guitariste de Blur rentre directement dans le lard avec le bordélique et incisif Activate. Une gorgée de bière et il enchaîne déjà sur Spectacular, l’occasion pour lui de lâcher son premier solo de guitare noisy. Le son est énorme et le riff corrosif. L’ovation ne se fait pas attendre. Dès le début du concert, Graham Coxon souffle entre les morceaux. La température est à la limite du supportable. Une bass fuzz annonce ensuite Don’t Let Your Man Down, un titre d’inspiration punk. Bizarrement, les spectateurs assis dans les travées du Café de la Danse restent totalement immobiles. Vu de la petite fosse, ce spectacle est bien triste.
Une main passée dans les cheveux et le guitariste poursuit sur le même tempo avec le percussif I Can’t Look at Your Skin et son introducion digne des Ramones. Il donne au passage une leçon de songwriting punk et efficace. L’ambiance tourne à la power pop avec Standing on My Own. Graham Coxon vanne un peu le public mais remarque qu’il est « lovely ». Dans la foulée, il propose un petit tour par son nouvel opus A+E avec l’inquiétant City Hall. Des lumières rouges accompagnent ses effets de guitare démoniaques. Il marmonne quelques phrases entre les titres, pas toujours compréhensibles, mais il semble s’étonner que la salle soit si calme. D’un autre côté, il fait plus de 40 °C et la moyenne d’âge oscille entre 30 et 40 ans, ceci expliquant peut-être cela.
Graham Coxon se cambre sur sa guitare, tire sur sa corde de Mi grave comme si c’était un arc
Place ensuite au rampant The Truth. On admire les gros accords plaqués et l’insertion d’accords inattendus. Guitares et voix ne font qu’un sur un Running for your Life plus agressif. Le gimmick de 6-cordes est imparable. Graham Coxon tire la langue et s’hydrate encore un peu (il éclusera au moins quatre pintes pendant le concert). « Vous voulez une pop song ? » lance-t-il en grimaçant avant d’envoyer le single What’ll It Take, limite synth pop. Il se plante dans les paroles, rigole comme s’il avait 15 ans et finit par gratter son crâne avec sa guitare. Le morceau s’achève dans un capharnaüm. L’ambiance change à nouveau avec Billy Says, titre britpop sautillant et entraînant. Graham Coxon enchaîne avec la reprise des Nerves When You Find Out.
Le fantôme de Blur s’invite au Café de la Danse lorsque le guitariste envoie Bottom Bunk. Graham Coxon a un peu de mal à chanter sur ce titre à la fois pop et déstructuré. « En voilà une autre sur les relations » lance-t-il pour introduire You & I et sa mélodie de voix bizarre. Les spectateurs tapent dans les mains. Le guitariste passe ensuite au blues avec Girl Gone Gone. Sur une version longue, il se fait plaisir avec son instrument (n’y voyez aucune allusion graveleuse) et un solo de deux-trois minutes. Il se cambre sur sa guitare, tire sur sa corde de Mi grave comme si c’était un arc. L’ovation est de mise. Pour terminer le set, Graham Coxon propose son nouveau single Ooh Yeh Yeh. Rock lourd, roulements de mécanique et puis s’en va…
La dernière ligne droite du show est assassine
Pendant cinq minutes, le Café de la Danse réclame bruyamment un rappel. Graham Coxon revient enfin pour une nouvelle fournée de chansons. Ça commence mid tempo avec Seven Naked Valley puis le guitariste remet la sauce avec You Never Will Be entre grunge et rock 70’s. Totalement en sueur, il respire quelques minutes (et nous avec lui !) avec le slow All Over Me. La dernière ligne droite du show est assassine avec tout d’abord No Good Time dans une vibe college radio. Suit le « Ramonesque » Freakin’ Out sur lequel on assiste au premier pogo (ou plutôt la première gentille bousculade) et au premier crowd surfing. Le Café de la Danse ovationne une nouvelle fois le bonhomme.
« C’est la dernière. Vous êtes vraiment adorables. Vous êtes le meilleur public » lâche-t-il avec une pointe d’ironie. Il entame seul Sorrow’s Army, un titre qui sent bon l’Amérique. Cette course au galop clôture 1h45 de concert. Il remercie le public, envoie un bisou et s’éclipse sous les applaudissements. En piochant dans son répertoire le plus catchy, Graham Coxon nous a fait plaisir. Il ne lui reste plus qu’à revenir nous voir un de ses jours avec Blur et on sera alors totalement comblé.
LA SET LIST COMPLÈTE :
ADVICE
SPECTACULAR
DON’T LET YOUR MAN KNOW
I CAN’T LOOK AT YOUR SKIN
STANDING ON MY OWN AGAIN
CITY HALL
THE TRUTH
RUNNING FOR YOUR LIFE
WHAT’LL IT TAKE
BILLY SAYS
WHEN YOU FIND OUT (THE NERVES)
BOTTOM BUNK
YOU & I
GIRL DONE GONE
OOH, YEH YEH
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SEVEN NAKED VALLEYS
YOU NEVER WILL BE
ALL OVER ME
NO GOOD TIME
FREAKIN’ OUT
SORROW’S ARMY
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
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