Photos Imelda May @ L’Olympia 2012
Sacrée Imelda. Après avoir rempli la Cigale l’année dernière à l’occasion de la sortie française de son album Love Tattoo, c’est à l’Olympia que la plus rockab’ des Irlandaises invitait le tout Paris à se revêtir d’une paire de creepers et d’un blouson en cuir le temps de deux pleines heures de set estampillées rockabilly, ce style musical qui marqua profondément l’Amérique des années 50. Entre hommages nostalgiques aux pionniers (Gene Vincent, Elvis Presley, Howlin’ Wolf…), notes jazzy et envolées rock ‘n’ roll, Imelda May débarque avec de quoi enchanter le public d’initiés présent ce soir. Et même de quoi le surprendre….
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A 20h, la foule s’amasse encore aux portes de l’Olympia lorsque le trio français Howlin’ Jaws entame ses premières notes. La formation constitue le reflet typique des groupes rockabilly du siècle dernier : il ne leur faut pas plus qu’une guitare électrique, une maigre batterie et une contrebasse pour gagner la ferveur de la salle – en témoignent les applaudissements nourris dès le premier quart d’heure. Cheveux gominés, tous trois sapés d’un complet veston/bretelles, les Howlin’ Jaws semblent bien à l’aise, ravis d’être là et ça se sent. Leurs compos classiques font mouche, le contrebassiste assure à la voix tout en multipliant les acrobaties avec son instrument, le batteur n’hésite pas à se recoiffer entre deux morceaux et le guitariste s’autorise même quelques jeux de jambes. Les Howlin’ Jaws remplissent sans mal leur office, et avec le sourire. Keep on rockin’ guys !
Imelda May n’est pas venue seule ce soir…
Vingt minutes d’entracte plus tard, arrive Darrel Higham suivi de trois autres musiciens. Ils s’avancent et prennent place auprès de leurs instruments. Après une courte intro, le contrebassiste Al Gare claque énergiquement ses cordes du bout des doigts sur l’air de Pulling the Rug : Imelda May fait son entrée sous les vives acclamations de la salle.
Dans une robe rouge joliment rétro, les cheveux laqués comme à son habitude, Imelda May dégage un charisme naturel immédiat. Mais elle n’est pas venue seule ce soir… C’est enceinte de six mois qu’elle se présente enthousiaste devant une audience interloquée ! Elle s’empresse d’ailleurs de confirmer la nouvelle dès la fin de Love Tattoo en pointant du doigt son mari Darrel Higham : « Une nuit de plaisir pour lui, neuf mois de dur travail pour moi !”. Imelda May parle de ses influences – de Carl Perkins au folk irlandais – et joint les actes à la parole en enchainant deux puissantes reprises : Spoonful enregistré en 1960 par Howlin’ Wolf et Tear It Up de Johnny Burnette (1956). Ce doublet charme les passionnés et prouve bien à la jeune génération présente qu’on savait aussi s’amuser du temps de la guerre froide !
Imelda May invite la salle à reprendre en cœur ses rugissements les plus fous
Imelda May et sa troupe continuent d’ambiancer l’Olympia. Darrel Higham joue du vibrato tout en distillant de courts solos tous jouissifs, le trompettiste Dave Priseman souffle à pleins poumons sur Big Bad Handsome Man et tout en retenue sur Kentish Town Waltz. Installé derrière ses fûts, Steve Rushton dodeline vigoureusement de la tête dès que le tempo lui en donne l’occasion, comme sur Sneaky Freak. Le public en fosse sautille sur place et congratule généreusement la bande à chaque fin de morceau.
Au cœur de toutes les attentions, la voix d’Imelda May est exemplaire. Sa capacité à jongler d’une voix grave et éraillée à une voix plus ronde impressionne, et pour cause : sa voix restera juste et maitrisée tout au long du concert. A cappella sur Proud & Humble, la chanteuse invite la salle à reprendre en cœur ses rugissements les plus fous. Cette dernière -amusée- s’exécute sans attendre. Imelda May a déjà conquis l’Olympia et nous ne sommes même pas à un tiers de sa setlist… Brillant !
La bande repart à toute blinde pour une succession de ses titres les plus rockabilly
Puis l’Olympia prend des allures de club de jazz : l’audience toute entière écoute avec passion cette voix sensuelle s’exprimer sur Knock 1-2-3 puis All for You dans un silence respectueux. Suivent quelques titres plus rythmés avant Meet you at the Moon, la dernière occasion d’apprécier à sa juste valeur les talents jazzy d’Imelda May. La bande repart ensuite à toute blinde pour une succession de ses titres les plus rockabilly. De Road Runner à Mayhem en passant par Psycho, les trois garçons lâchent d’agiles solos de leurs instruments respectifs tandis qu’Imelda May met toute sa voix dans la bataille.
A peine Johnny’s got a Boom Boom terminé, l’Olympia applaudit à tout rompre. Le rappel se fait à peine attendre. Imelda May revient accompagnée d’Al Gare et son ukulélé pour un hommage distingué à Ronnie Bennett. Elle offre une réjouissante reprise du hit original de Gloria Jones Tainted Love, puis arrive finalement l’apothéose du concert : le quintet – qui n’a plus rien à prouver – reprend l’hymne rockabilly That’s All Right (Mama) sur lequel Darrel Higham et Steve Rushton nous gratifient de deux solos jubilatoires. Il est 23h, Imelda May et sa bande reçoivent une standing-ovation amplement méritée. Sacrée Imelda.
LA SET-LIST COMPLÈTE :
PULLING THE RUG
LOVE TATTOO
SPOONFUL (HOWLIN’ WOLF)
TEAR IT UP (JOHNNY BURNETTE)
GO TELL THE DEVIL
KENTISH TOWN WALTZ
BIG BAD HANDSOME MAN
PROUD & HUMBLE
SNEAKY FREAK
GYPSY
KNOCK 123
ALL FOR YOU
SMOKERS’ SONG
TEMPTATION (BING CROSBY)
GHOST OF LOVE (DARREL HIGHAM)
ETERNITY
MEET YOU AT THE MOON
ROAD RUNNER
INSIDE OUT
LET ME OUT
WATCHA GONNA DO
PSYCHO
MAYHEM
JOHNNY GOT A BOOM BOOM
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IMPORTANT WORDS (GENE VINCENT)
UKULELE SONG: BABY I LOVE YOU (THE RONNETTES)
TAINTED LOVE (GLORIA JONES)
MY BABY LEFT ME
THAT’S ALL RIGHT (MAMA) (ELVIS PRESLEY)