Photos Interpol @ Le Zénith 2011
Qu’on se le dise de manière franche et massive : on ne fait pas plus classe qu’Interpol en ce bas monde radioactif. Avec une signature musicale totalement à part et un univers qui n’appartient qu’à eux, les rois du post-punk à la New Yorkaise se présentaient ce mardi au Zénith de Paris avec la ferme intention de reconquérir les cœurs. Pari réussi. Du moins, en partie.
*** Les photos ne sont pas libres de droits ***
Que se passe-t-il actuellement avec Interpol ? Perdant leur bassiste historique et ultra stylisé Carlos Dengler à l’orée de l’automne 2010, son remplaçant Dave Pajo a, lui aussi, jeté l’éponge il y a quelques jours au tout début de leur tournée européenne. Même cause, mêmes effets : le pauvre biquet ne supportait les concerts qui l’éloignaient de sa famille, ce qui est un peu ballot pour un musicien. Du coup, c’est le très chevelu et imposant Brad Truax (Home, Jah Division) qui s’y colle. Sans conséquence ? C’était un peu ce qu’on était venu vérifier en se rendant ce soir au Zénith de Paris.
Dans le vacarme d’un petit Zénith à peine rempli mais drôlement déchaîné comme un petit taureau
Introduit en première partie par un intéressant mais parfois trop brouillon Matthew Dear (qui nous a quand même offert le grand luxe de chanter un titre en se frottant le visage sur un gros spot), Interpol s’est présenté sur les coups de 21h35 dans le vacarme d’un petit Zénith à peine rempli mais drôlement déchaîné comme un petit taureau. Après de sommaires salutations en français dans le texte, le sublime Success, premier titre de la soirée et du nouvel album éponyme, nous est asséné sans coup férir dans une atmosphère un brin nostalgique.
Et le premier constat tombe : l’énergie est là, la flamme aussi mais le son, hélas, loin d’être optimal. La voix du toujours aussi classe Paul Banks paraît un peu trop encaissée et la basse de Brad Truax légèrement trop sourde. Le seul bémol de cette soirée avec la légère impression qu’on bouffe la setlist trop rapidement avec l’enchaînement sans véritable temps mort de morceaux vifs et nerveux.
De subtiles touches aériennes
Une fois ces légères frustrations évacuées, le rouleau compresseur se met rapidement en place. Ultra rock et jubilatoire, Say Hello to the Angels matraque avec un Sam Fogarino déchaîné à la batterie. Narc séduit toujours autant, au même titre que le nostalgique Hands Away. A la guitare, Daniel Kessler affiche une forme vraiment tonitruante. Il se démène, multiplie les éclats. La basse du timide Brad Truax étant un peu en retrait, le véritable dépositaire de la signature Interpol, la véritable caution rock stylé ce soir, c’est lui. Avec Paul Banks, ils affichent sur le frontstage un jeu de scène et un charisme inégalables. On est classe ou on ne l’est pas.
Fait intéressant sur cette tournée cuvée 2010-2011, l’intégration du claviériste Brandon Curtis au line-up live. Avec lui, le son des New Yorkais prend une autre ampleur et s’oriente dans des contrées davantage atmosphériques. Un vrai plus, notamment au niveau des intros et outros qui ceignent les morceaux. L’intro de Barricade est ainsi un modèle du genre. Sur Rest My Chemistry (le seul titre d’Our Love To Admire à avoir été joué ce soir avec The Heinrich Maneuver), Summer Well et Memory Serves, il s’en donne également à coeur joie pour distiller de subtiles touches aériennes et transcender la charge émotionnelle naturellement émise par le groupe.
On a retrouvé ce soir en live et en nouvelles versions tout ce qui fait le charme du groupe
Au final, répartissant habilement sa setlist sur l’intégralité de sa discographie, c’est avec plaisir qu’on a retrouvé ce soir en live et en nouvelles versions tout ce qui fait le charme du groupe. Les titres entraînants et toujours très bien reçus d’Antics : Narc, C’mere, Evil et surtout l’incontournable Slow Hands. Les nouveaux morceaux qui ont prouvé qu’ils fonctionnaient très bien sur scène, Lights en tête. Mais aussi les titres du premier album qui ont contribué à donner leur aura et leur notoriété à Interpol : Say Hello to the Angels, Hands Away, NYC et en rappel les excellents Untitled, The New et Obstacle 1 sur lequel s’est achevé un concert loin d’être parfait mais terriblement authentique. Le concert d’un groupe qui se redéfinit en permanence.
LA SET LIST COMPLÈTE :
SUCCESS
SAY HELLO TO THE ANGELS
NARC
HANDS AWAY
BARRICADE
REST MY CHEMISTRY
EVIL
LENGTH OF LOVE
LIGHTS
C’MERE
SUMMER WELL
NYC
THE HEINRICH MANEUVER
MEMORY SERVES
NOT EVEN JAIL
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UNTITLED
THE NEW
SLOW HANDS
OBSTACLE 1
/// Textes : Oscar Kamerlain /// Crédit photos : © Pierre Rigae ///
13 choses que vous ne saviez pas sur Interpol
« Le titre du cinquième album d’Interpol El Pintor (2014) signifie non seulement peintre en espagnol mais c’est également un anagramme du nom du groupe. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse à Interpol (et que l’on a des notions en espagnol) ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour du rock new-yorkais. Êtes-vous vraiment certain de tout savoir sur le groupe emmené par Paul Banks ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 13 anecdotes méconnues sur Interpol.