Photos Julian Casablancas + The Voidz @ Casino de Paris 2014
C’était l’événement en ce début de mois de décembre à Paris, Julian Casablancas, accompagné de son gang protopunk The Voidz, investissait le Casino de Paris avec son album Tyranny. Ce concert a fait débat entre ceux qui étaient venus pour voir le leader des Strokes et ceux qui étaient venus pour savourer en live l’album de son nouveau projet… Compte-rendu en images et en impressions de cette soirée titanesque.
Dès 19h45, King Tuff entre en scène pour chauffer la salle déjà bien remplie. Kyle Thomas (guitare, chant), soutenu par Magic Jake (basse) et Garett Godard (batterie), vient présenter son nouvel opus Black Moon Spell. En un peu plus d’une demi-heure, le trio envoie du rock à foison. Kyle Thomas rappelle par moment J Mascis lorsqu’il dégaine des solos épiques et enfiévrés. Après avoir remercié Julian Casablancas de l’avoir invité pour assurer sa première partie, King Tuff s’éclipse et laisse le Casino de Paris à son impatience.
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Si l’on est venu ce soir, c’est pour entendre en live des titres de l’album Tyranny
Peu après 21h, le moment est arrivé ! L’icône du renouveau rock des années 2000, figure de proue des Strokes, se présente accompagné de ses nouveaux camarades de jeu Jeramy ‘Beardo’ Gritter (guitare), Amir Yaghmai (guitare), Jacob ‘Jake’ Bercovici (basse, synthé), Alex Carapetis (batterie, percussions) et Jeff Kite (claviers).
Sous des lumières rouges, le groupe entame son set par Instant Crush, présent sur le dernier opus des Daft Punk. Une entrée en matière légitime lorsque l’on se produit à Paris. La voix de Julian Casablancas est couverte par la puissance du son développé par ses sbires. Il se contorsionne sur son micro avec une nonchalance naturelle. Il est temps ensuite d’entrer dans le vif du sujet. Car, si l’on est venu ce soir, c’est pour entendre en live des titres de l’album Tyranny, un disque à mille lieux de l’univers des Strokes.
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Le frontman déambule de musicien en musicien avec un sourire narquois
Le tribal Father Electricity plante le décor du concert. Sur des rythmes dansants, le groupe déverse des couches sales de synthés et de guitares. La mixture qui nous a séduit sur disque prend de l’ampleur en live. Dans la foulée, Julian Casablancas + The Voidz envoie l’apocalyptique riff de M.utually A.ssured D.estruction. La puissance malsaine du morceau nous fait dresser les poils sur les bras.
Après ce passage en force, le groupe propose de ralentir avec le doux et torturé Human Sadness. Une nouvelle fois, The Voidz maîtrise à la perfection les arrangements complexes de cette chanson. Le Casino de Paris souffle pendant une dizaine de minutes puis explose sur l’intro garage rock de Where No Eagles Fly. Julian Casablancas s’époumone sur les refrains. Son chant en disto se mélange au reste des instruments. Le frontman déambule de musicien en musicien avec un sourire narquois. On le sent à l’aise et joyeux de partager ces expérimentations.
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Le système actuel exerce une tyrannie sur les individus
Ceux qui sont venus voir le leader des Strokes se décoincent un peu lorsque le groupe reprend Ize of the World, extrait de First Impressions of Earth (2006). Ce sera pratiquement le seul titre des Strokes joué ce soir mais certainement l’un des meilleurs du meilleur album de la formation. On imagine que Julian Casablancas l’a choisi parce qu’il colle au message véhiculé par son nouveau projet : le système actuel exerce une tyrannie sur les individus.
Les paroles qui achèvent le morceau sont on ne peut plus d’actualité (« A desk to organize / A product to advertise / A market to monopolize / Movie stars you idolize / Leaders to scandalize / Enemies to neutralize / No time to apologize / Fury to tranquilize / Weapons to synchronize / Cities to vaporize »). Julian Casablancas + The Voidz revient ensuite à Tyranny avec le fantomatique et hypnotique Xerox suivi du plus rocky et smooth Crunch Punch.
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Réussir à rendre intelligible une telle rage est un exploit !
Un petit tour par le premier album solo de Julian Casablancas Phrazes for the Young (2008) avec River of Brakelights et l’enfer de The Voidz reprend le dessus. L’épileptique Business Dog et son refrain apocalyptique assomment le Casino de Paris. Les musiciens prouvent au passage qu’ils maîtrisent à la perfection leurs instruments. Réussir à rendre intelligible une telle rage est un exploit !
Les fans des Strokes auront droit dans la foulée à I’ll Try Anything Once, version démo de You Only Live Once. Cette version claviers/voix voit Julian Casablancas galérer un peu pour se caler sur les notes de Jeff Kite. L’essentiel, c’est que ça le fasse sourire et nous aussi… Pour finir en beauté, le groupe envoie Johan Von Bronx, un titre qui passe de l’ombre à lumière en l’espace de 6 minutes.
Comme s’il s’agissait d’un nouveau venu sur la scène rock
Avant la fin du morceau, Julian Casablancas quitte la scène. Il laisse The Voidz finir sa démonstration. Le Casino de Paris réclame bien évidemment un rappel. Le gang revient donc avec le chaloupé et puissant Dare I Care. Sur la fin, le frontman descend devant les premiers rangs pour échanger quelques poignées de main. C’est déjà l’heure de se dire « au revoir » après 1h25 de show.
En sortant, on savoure notre joie. Sur les 13 titres de Tyranny, 10 ont été joués ce soir. C’était un véritable concert de Julian Casablancas + The Voidz, comme s’il s’agissait d’un nouveau venu sur la scène rock. Dans ces conditions, si l’on n’avait pas aimé l’album, c’était compliqué d’apprécier ce concert… Mais, pour nous, ce fut un régal de bout en bout. Merci Julian !
LA SET LIST COMPLÈTE :
INSTANT CRUSH (DAFT PUNK)
FATHER ELECTRICITY
M.UTUALLY A.SSURED D.ESTRUCTION
HUMAN MADNESS
WHERE NO EAGLES FLY
IZE OF THE WORKD (THE STROKES)
XEROX
CRUNCH PUNCH
RIVER OF BRAKELIGHTS
BUSINESS DOG
I’LL TRY ANYTHING ONCE (THE STROKES)
JOHAN VON BRONX
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DARE I CARE