Photos Karen Elson @ La Boule Noire 2010
Le 24 septembre dernier, Karen Elson, compagne du grand manitou rock Jack White, devait se produire à la Boule Noire (Paris), « devait » car ce concert a bien failli ne jamais avoir lieu. Pris dans des bouchons entre Berlin et Paris, la chanteuse a joué malgré elle avec les nerfs de ses fans. Jouera, jouera pas ? C’est avec deux heures de retard, que l’Anglaise assurait finalement son concert. Tout est bien qui finit bien…
Habituellement, la Boule Noire ouvre ses portes aux alentours de 20h. Pourtant, en cette fraîche soirée, les portes restent closes jusqu’à 20h30. Devant la queue, la rumeur enfle. Après deux reports consécutifs dus à l’éruption du volcan islandais et aux inondations, ce concert aura-t-il lieu ? Karen Elson serait-elle maudite en France ? Lorsque les portes s’ouvrent, les spectateurs sont à demi rassurés. On leur annonce que la chanteuse a pris du retard sur la route à cause d’un accident sur l’autoroute entre Berlin et Paris. Le concert n’aura lieu qu’à 22h15…
« On espère que Karen Elson va arriver »
A 21h15, la première partie MAI entre en scène. Le duo franco-suédois distille des chansons electro-folk paisible. « Merci de nous avoir attendus. On espère que Karen Elson va arriver ». La chanteuse se reprend « Elle est là » mais les nerfs des spectateurs sont soumis à rude épreuve. A 22h, MAI se retire. On pense alors que tout va bien se passer.
A 22h15, un speaker monte sur scène avec une bonne et une mauvaise nouvelle. Le concert aura bien lieu mais pas avant 23h15, le bus de la chanteuse étant encore à 60 km de Paris. Les spectateurs ont le choix, soit partir et se faire remboursés, soit aller faire un tour dans le quartier et revenir dans une heure. Une partie du public fait alors la queue pour se faire rembourser. Les autres sont prêts à attendre, d’autant plus que le speaker annonce que la chanteuse va payer sa tournée.
« C’était un cauchemar aujourd’hui »
Bien leur en a pris. A 23h15 tapantes, le bus de Karen Elson se gare devant la Boule Noire. On aperçoit Karen qui descend sourire aux lèvres. Du haut de ses 15 cm de talons, elle s’active en donnant un coup de main au groupe pour sortir les affaires du bus. La chanteuse et ses musiciens se précipitent avec leurs instruments dans la salle. La chanteuse, tout de noir vêtue, fait signe aux spectateurs et s’excuse en passant devant eux. Karen Elson ne prend pas la peine de se changer et monte sur scène avec son groupe. L’ingénieur du son prend connaissance rapidement de la table de mixage. Les balances se font devant les spectateurs en moins de dix minutes.
Pendant ce temps, Karen Elson meuble en expliquant que « c’était un cauchemar aujourd’hui » en français dans le texte. « 24h dans le bus ». On veut bien la croire. Ca n’a pas dû être une journée très agréable. Pour détendre l’atmosphère, elle lance une petite blague que sa fille lui a racontée. Le public sourit et oublie instantanément l’attente.
La Boule Noire est totalement sous le charme
A 23h25, le concert commence par The Ghost Who Walks. Karen Elson est entourée d’un violoniste, d’une accordéoniste et du guitariste Jackson Smith, qui n’est autre que le fils de Patti Smith et le mari de Meg White. La voix de la chanteuse est impeccable. « Je bois un petit peu de vin parce que j’en ai besoin » lance la chanteuse avant de livrer la ballade country Cruel Summer. La Boule Noire est transportée au coeur des grands espaces américains notamment grâce à un accompagnement de violon lancinant.
Sur The Truth Is in the Dirt, Karen Elson ôte ses chaussures. « Je suis moins grande maintenant, c’est mieux » dit-elle en souriant. La Boule Noire est totalement sous le charme. Le batteur monte alors sur scène accompagné de la bassiste. Il sera ce soir au tambourin, faute d’avoir eu le temps de monter son instrument. A partir de là, la balance est parfaite. La voix de Karen Elson, jusqu’alors un peu en retrait, rayonne au coeur de la musique. Ceux qui sont restés assistent à un show inédit. Quelle chance !
« Paris est la ville que j’aime le plus au monde »
« Très grand cauchemar. Ca vaut le coup ? » demande la chanteuse. La Boule Noire approuve. Karen Elson lance alors The Birds They Circle qui rend pleinement hommage au folklore américain. La chanteuse a beau être britannique, elle doit avoir du sang américain qui coule quelque part dans ses veines tant ce style lui va bien. Jack White ne s’y est pas trompé et a bien fait de l’encourager à enregistrer un album.
Ce soir, la set list est freestyle. La chanteuse a comme repère la set list de son dernier show au Bush Hall (Londres). Stolen Roses et 100 Years from Now sont vivement applaudis par la salle. « Paris est la ville que j’aime le plus au monde ». Cette déclaration d’amour va droit au coeur. Karen Elson passe en revue son premier album mais distille également quelques reprises notamment l’émouvant Alone and Forsaken de Hank Williams. Elle enchaîne ensuite avec sa composition Pretty Babies. Sur ce titre plus enlevé, la Boule Noire tape des mains. Mathias de Dionysos, présent dans la salle, semble lui aussi sous le charme.
« Vous méritez une autre chanson »
« C’est peut-être notre dernière chanson. I know, bitch » dit-elle avant de proposer une nouvelle reprise très happy country qui bénéfice de solos de violon et d’accordéon. Mais, Karen Elson ne peut pas partir déjà : « Ok, one more song, vous méritez une autre chanson ». Elle chante alors Mouths to Feed. Au bout de 50 minutes de concert, la chanteuse sort de scène en promettant au public que la prochaine fois ce sera un show avec batterie.
La Boule Noire demande un rappel et l’obtient sans mal. Karen Elson reprend tout d’abord le romantique Funnel of Love de Mike Ness avant de livrer l’intense A Thief at My Door. « Merci, bonsoir ». Après le concert, la chanteuse passe un long moment dans la salle pour discuter avec les derniers spectateurs présents. Elle signe quelques autographes et se laisse prendre volontiers en photo. Une jeune femme simple et attachante.
Ce concert du 24 septembre 2010 à la Boule Noire restera dans les mémoires. Karen Elson a brisé la malédiction qui l’avait jusqu’alors tenue éloignée de Paris. Elle a donné un concert inédit partiellement improvisé, preuve que la musique est une réelle passion pour la mannequin et pas simplement un caprice de « star ». Remarquable.
LA SET LIST COMPLÈTE :
THE GHOST WHO WALKS
CRUEL SUMMER
THE TRUTH IS IN THE DIRT
THE BIRDS THEY CIRCLE
STOLEN ROSES
100 YEARS FROM NOW
ALONE AND FORSAKEN (HANK WILLIAMS)
LUNASA
PRETTY BABIES
MOUTHS TO FEED
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FUNNEL OF LOVE (MIKE NESS)
A THIEF AT MY DOOR