Photos Lenny Kravitz @ Bercy 2012
Après une date à guichets fermés en novembre dernier, Lenny Kravitz remettait le couvert à Bercy dans le cadre de sa tournée Black and White Europe. Et comme pour chacun de ses concerts à Paris – capitale où il a élu domicile – on pouvait s’attendre à ce que le public soit gâté. Retour sur ce concert évènement.
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Merci à Nicolas Gaire
Il fait déjà très chaud dans la fosse de Bercy lorsque débute cette soirée introduite par les Californiens de Vintage Trouble. Les quatre gentlemen endimanchés de cette formation aux fondamentaux blues rock montent sur scène sous les applaudissements. Mené par la voix soul et diablement puissante de Ty Taylor, le groupe enchaine les titres : on passe rapidement de la sensible Nobody Told Me à l’ardente Run Like the River, morceau dont la dynamique repose sur le fiévreux jeu de guitare au bottleneck de Nalle Colt. A la fin de leur prestation, on se dit que, si leur album The Bomb Shelter Sessions est à l’image de l’enthousiasme effréné de son chanteur, une écoute attentive s’impose !
Lenny Kravitz ne laisse rien au hasard
A 21h30, après une longue demi-heure d’entracte devant un immense rideau opaque, Bercy est soudainement plongé dans le noir tandis que le décor tombe le masque. Une scène triangulaire en tous points se dévoile, large et superbement agencée pour permettre à chacun des musiciens d’être mis en valeur. L’écran géant surplombant la scène captivera les regards toute la soirée, entre animations préparées pour la tournée et images live du concert toujours sous un angle très stylisé, car Lenny Kravitz ne laisse rien au hasard.
Sur une courte intro explosive, ses six talentueux musiciens prennent place. On remarque avec plaisir la présence de la bassiste Gail Ann Dorsey, consacrée par David Bowie quelques années plus tôt. Coté cuivres, Lenny Kravitz nous offre sur un plateau trois musiciens d’excellence, Troy Andrews au trombone, Harold Todd au saxophone et Ludovic Louis à la trompette. Finalement Lenny Kravitz s’avance fièrement sous les hurlements d’une foule en liesse et démarre sans attendre sur Come On Get It secondé par son fidèle et irremplaçable guitariste Craig Ross. Ce dernier – qui assure les tournées de Lenny Kravitz depuis 1991 – décroche une ribambelle de solos à déboiter les mâchoires. Pour couronner le tout, l’impeccable batteur Franklin Vanderbilt Jr – masse éloquente de talent et de force brute – tabasse ses fûts sans discontinuer.
Lenny Kravitz transmet sa fougue juvénile à l’ensemble de sa troupe
Lenny Kravitz est un homme fou. Fou de son public bien sûr, et de ses musiciens qu’il mène du bout du doigt, sans effort ni manque de respect. Il accompagne leur performance scénique, balance ses coups de poings dans le vide à l’appel du trompettiste, fulmine d’excitation devant son saxophoniste, bondit comme un cabri à chaque solo de Craig Ross. Lenny Kravitz transmet sa fougue juvénile à l’ensemble de sa troupe et l’harmonie est bien là. A tel point que l’on sent parfois le bonhomme supplanté par ces prodigieux improvisateurs.
Lenny Kravitz sort la guitare, mais ne daignera jouer que de maigres solos, préférant laisser cette tâche à Craig Ross qui éclabousse Bercy par sa maitrise de la six cordes. Pour autant, Lenny Kravitz conserve le meilleur de lui-même en donnant de la voix sans temps mort, jusqu’à se lancer dans d’incroyables moments à capella, comme sur Black And White America.
« C’est magique, merci beaucoup »
L’essentiel de Lenny Kravitz – les fondements de sa marque funk/rock – est bien présent, comme en témoigne son dernier single Stand. L’hégémonie Kravitz gagne du terrain jusqu’à Let Love Rule rallongé de 20 minutes : il commence alors un tour de Bercy sous le triomphe d’un public aux anges. Il termine au milieu de la mythique salle, ivre de plaisir devant une audience conquise et restée debout depuis le début du show. A ce stade, il n’a plus rien à prouver. Mais ce serait mal le connaitre. Lenny Kravitz revient en solo muni d’une folk Gibson pour seule compagne, pour une version acoustique facile mais assurée de Stillness of Heart.
L’ensemble des musiciens revient pour Blues for Sister Someone, puis Lenny Kravitz s’installe au piano avant d’entamer I’ll Be Waiting d’une voix passionnée, hymne coup de grâce chez les fans les plus sensibles. Bercy retombe dans l’obscurité. L’attente est longue, très longue…. Finalement, l’appel se fait trop pressant : Lenny Kravitz et ses complices rappliquent pour un final stroboscopique et exalté, toutes guitares dehors pour Are You Gonna Go My Way. L’Américain lève les bras au ciel puis s’agenouille longuement. « C’est magique, merci beaucoup » clame t-il en français. Tous les membres du groupe se joignent à lui pour un dernier salut unanimement applaudi.
Les lumières se rallument et la foule quitte tranquillement Bercy, heureuse et émue d’avoir assisté à ce grand moment de scène. Sentiment partagé.
LA SET LIST COMPLETE :
COME ON GET IT
ALWAYS ON THE RUN
AMERICAN WOMAN (THE GUESS WHO)
IT AIN’T OVER ‘TIL IT’S OVER
MR. CAB DRIVER
BLACK AND WHITE AMERICA
FIELDS OF JOY
STAND BY MY WOMAN
BELIEVE
STAND
ROCK STAR CITY LIFE
WHERE ARE WE RUNNIN’?
FLY AWAY
LET LOVE RULE
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STILLNESS OF HEART
BLUES FOR SISTER SOMEONE
I’LL BE WAITING
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ARE YOU GONNA GO MY WAY