Photos Magic Kids @ Le Point Ephémère 2010
Précédés d’un album séduisant baptisé du nom leur ville natale, les Magic Kids donnaient leur premier concert en France au Point Ephémère le 18 octobre dernier. Pas facile de combler les attentes suscitées par un premier opus frais et sophistiqué quand on n’a pas fait de balances…
La soirée va crescendo au Point Ephémère. Pour les premiers arrivés, le duo francilien Top Top ouvre la voie avec une prestation 80’s. Il est suivi par un concert plus 60’s/70’s du groupe originaire de Saint Lô Da Brasilians. Ses chansons influencées par les Byrds, les Eagles et le soleil californien invitent à écouter son premier album éponyme qui sortira le 2 novembre prochain. Le Point Ephémère rempli à ras bord accueille et encourage vivement le groupe.
La plage, les palmiers, une planche de surf… tout est réuni pour passer un bon moment
A 21h35, Da Brasilians tire sa révérence. Les Magic Kids se précipitent alors sur scène pour faire les balances. Le groupe n’a visiblement pas eu le temps de les faire dans l’après midi. Il teste donc les ampli Empeg, Fender et Rivera pendant 25 minutes. Cet interlude est l’occasion de découvrir cette tribu de « boys next door », notamment le chanteur au look 50’s/80’s improbable, Bennet Foster, jeans remontés jusqu’au nombril, baskets montantes…
Will McElroy, aux claviers, porte un gros casque avec micro intégré… Ils sont un peu spéciaux mais ce n’est pas pour nous déplaire, d’autant plus que leur album est un condensé de chansons pop rock 60’s dont certaines mélodies sont dignes des Beach Boys et les productions rejoignent celles de Phil Spector. On a donc hâte de les entendre.
Les Magic Kids commencent leur concert par Phone qui fait immédiatement penser aux Beach Boys. Malgré un faux départ, la guitare acoustique de Bennet Foster ne produisant aucun son, le groupe plante le décors. La plage, les palmiers, une planche de surf… tout est réuni pour passer un bon moment. Malheureusement, le son n’est pas au rendez-vous. La richesse mélodique est anéantie par une voix sous-mixée et une balance trop brouillonne. Le frontman demande plus de voix et moins de guitare. L’ingénieur du son fait ce qu’il peut mais, malgré ses efforts, on reste un peu sur notre faim.
Le groupe se glisse dans les 60’s avec une justesse jouissive
Oublions le son donc pour ce soir et concentrons-nous sur les compositions. Les Américains enchaînent sur les titres pop nerveux Candy, Good to Be et le sautillant Skateland. Le bassiste et le guitariste ondulent en rythme. La violoniste alterne entre le micro et son instrument. Les Magic Kids rappellent parfois The Thrills notamment sur Sailin‘ et sa rythmique légère et efficace. Au clavier, Willy McElroy assure des mélodies aériennes parfaitement maîtrisées.
Après les ballades Summer et Hideout, qui contrastent avec ce début de concert énergique, les Magic Kids provoquent l’hystérie avec leur single énervé Superball, précédé d’un petit blues… Cette chanson montée sur ressort est un vibrant hommage au rock californien des 60’s. Elle donne envie de remuer dans tous les sens sur ses mélodies en montagnes russes. Le groupe poursuit avec Hey Boy sur lequel Bennet Foster empoigne une guitare électrique. Une nouvelle fois, le groupe se glisse dans les 60’s avec une justesse jouissive.
Ce concert des Magic Kids laisse un goût contrasté dans la bouche
Cette vibe retro se prolonge sur le léger Little Red Radio. « C’est la fin de notre tournée européenne ! » lance le frontman jusqu’alors peu loquace. Les Magic Kids distillent Cry with Me Baby pendant lequel Bennet Foster descend dans la fosse. A la fin de cette chanson, il annonce : « L’aftershow est au Bombon, on va danser ! » comme pour dire que la fête n’est pas encore terminée. Sur ces bonnes paroles, le groupe quitte la scène après avoir joué l’intégralité de son album en 35 minutes.
Le public réagit pour faire revenir les enfants magiques. Ces derniers s’exécutent et livrent deux chansons dont les titres nous ont échappé. Dans tous les cas, Bennet Foster n’a pas manqué de se rouler par terre sur l’ultime cartouche du groupe. Les Américains quittent alors définitivement la scène excepté Will McElroy qui reste derrière ses claviers et se met à ranger méthodiquement son matériel…
Ce concert des Magic Kids laisse donc un goût contrasté dans la bouche. D’un côté la joie d’avoir rencontré les instigateurs du très bon album Memphis, de l’autre la frustration de n’avoir pas retrouvé sur scène la richesse des mélodies retro pop du groupe. A charge de revanche…
LA SET LIST :
PHONE
CANDY
GOOD TO BE
SKATELAND
SAILIN’
SUMMER
HIDEOUT
SUPERBALL
HEY BOY
LITTLE RED RADIO
CRY WITH ME BABY