Photos Maps & Atlases @ La Maroquinerie 2011
Emmené par le chanteur/guitariste Dave Davison au toucher et à la voix exceptionnels, Maps & Atlases s’offrait le 3 février un deuxième passage dans la Capitale à la Maroquinerie. Le groupe de Chicago (Illinois) a délivré un set époustouflant et un final dont les spectateurs se souviendront longtemps.
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Pour démarrer la soirée, ce sont les Texans d’Oh No Oh My qui ouvrent le bal. En une heure, le quatuor séduit la Maroquinerie avec son nouvel opus People Problems. Les spectateurs sont donc dans les meilleures dispositions qui soient pour recevoir Maps & Atlases, auteur récemment d’un premier album baptisé Perch Patchwork.
Cheveux longs, grosses lunettes, chemise à carreaux… Dave Davison semble tout droit sorti de la scène grunge
A 21h20, après un décompte mystique, Maps & Atlases se présente. Ce qui frappe d’entrée, c’est la dégaine de son frontman Dave Davison. Cheveux longs, grosses lunettes, chemise à carreaux… il semble tout droit sorti de la scène grunge. Mais, dès les premières notes, on se dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Le chanteur/guitariste lance un gimmick de guitare afro et laisse Pigeon s’envoler. On dirait presque du Paul Simon… Maps & Atlases se lance ensuite dans Israeli Caves à la structure complexe un peu à la Dirty Projectors. La musique du groupe est vraiment à part. Dave joue la plupart du temps en arpège. Shiraz Dada, à la basse, vit sa musique et saute en rythme. Chris Haynet matraque ses fûts sans répit.
« Merci d’être venu » adresse Dave à la Maroquinerie. « C’est notre deuxième fois en quatre mois à Paris. Merci encore ». Il fait une nouvelle fois la démonstration d’une grosse technique à la guitare sur You and Me and the Mountain. Sur des rythmes concassés, la formation brasse énormément de styles et se place dans le haut du panier de la musique folk expérimental. La voix du frontman suit la guitare, à moins que ce ne soit l’inverse sur Will. Sur The Charm, Maps & Atlases s’aventure sur des chemins plus lumineux. Le bassiste et le guitariste quittent leurs instruments pour se lâcher sur une grosse caisse et une caisse claire. Les percussions enveloppent Dave pour une orchestration totalement inédite !
Le groupe part dans tous les sens mais toujours avec une maîtrise parfaite
Maps & Atlases repart ensuite de plus bel avec If This Is qui s’avère d’abord assez classique mais qui bénéficie ensuite de mises en place bien louches. Dave brille par sa voix aux accents parfois soul. Les orchestrations sont millimétrées. Les chansons défilent avec leur lot de beats entraînants. Le groupe part dans tous les sens mais toujours avec une maîtrise parfaite. C’est vraiment étonnant à voir et à entendre. C’est une expérience unique. Les deux guitaristes jouent ensemble à la perfection avec des séances de tapping hypnotiques. « C’est notre nouveau single » annonce en riant Dave. On comprend son rire. Comment un groupe pareil pourrait-il avoir un single ? Living Decorations donne le tournis avec ses mises en place folles. Artichokes fait danser la Maroquinerie.
Avant d’entamer son dernier morceau, Dave prévient que le groupe va revenir pour jouer quelques titres au milieu du public. Alors que Maps & Atlases est en coulisses, l’un de ses collaborateurs descend la batterie dans la fosse. Le groupe revient et se place en cercle au milieu des spectateurs. Il dégaine la reprise de Radio, Radio d’Elvis Costello, ressert You and Me and the Mountain. La Maroquinerie est aux anges. Les Américains livrent Carrying the Wet Wood puis Dave s’offre un ultime morceau seul à la guitare. The Ongoing Horrible clôture ce concert d’1h20 d’une qualité indéniable.
Maps & Atlases est un groupe vraiment à part sur la scène musicale actuelle. Ce concert à la Maroquinerie restera dans les mémoires. Son prochain passage en France est à guetter absolument.