Photos Mother Mother @ La Flèche d’Or 2011
Déjà bien implanté au Canada avec trois albums au compteur dont le petit dernier Eureka (2011), Mother Mother s’attaquait à la France en donnant son premier concert dans l’Hexagone à la Flèche d’Or (Paris). A cette occasion, les Canadiens clôturaient une soirée au cours de laquelle s’étaient produits Ladylike Dragons et Imaginary Cities.
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Alors qu’un temps de chien s’est abattu sur la capitale, c’est presque à reculons que nous nous rendons en ce samedi soir à la Flèche d’Or. Le froid et la pluie se sont invités pour accueillir la première prestation de Mother Mother en France. Mais les intempéries ne prendront pas le dessus sur notre curiosité. Après les amuse-bouches Ladylike Dragons et Imaginary Cities qui réchauffent déjà bien l’atmosphère, Mother Mother entre en scène à 23h25.
Les murs de la Flèche d’Or tremblent
Le frontman Ryan Guldemond fait larsener sa guitare baignée de reverb. Les murs de la Flèche d’Or tremblent. Entouré des deux claviers Molly Guldemond et Jasmin Parkin, du batteur Ali Siadat et du bassiste Jeremy Page, il entame le set en son clair avec Chasing It Down, morceau d’ouverture du nouvel album Eureka. Dans un registre indie pop rock tendu, sous les lumières clignotantes, les mélodies ricochent joyeusement. Les deux claviers assurent les choeurs sur ce titre percutant.
Ian entame ensuite à la batterie The Stand, premier single extrait d’Eureka. « Bonsoir Paris. Comment ça va ? Nous sommes Mother Mother de Vancouver. Nous sommes contents d’être ici. Merci d’être venus » lance Ryan. Sur ce titre, Molly, Jasmin et Ryan se renvoient la balle au chant. La structure part un peu dans tous les sens mais garde une ligne conductrice indéfectible. Le public de la Flèche d’Or est relativement mou. Pourtant, il y a vraiment moyen de se déchainer sur un tel morceau.
Le groupe reprend Gouge Away de la bande à Black Francis
Sans temps mort, Mother Mother enchaîne sur Body of Years dont les passages basse/batterie font irrésistiblement penser aux Pixies. Cette influence semble se confirmer puisque, dans la foulée, le groupe reprend Gouge Away de la bande à Black Francis. Cette reprise réveille les Parisiens. Ryan prend quelques libertés au niveau des solos. Le résultat est un peu trop propre et a du mal à rivaliser avec la perfection de l’original. Malgré tout, Mother Mother est ovationné pour ce détour dans le répertoire indie rock du début des années 90.
Ryan s’empare ensuite d’une guitare acoustique et en profite pour taquiner gentiment ses compatriotes d’Imaginary Cities. « On espérait venir en France pour échapper aux groupes canadiens… ». Mother Mother s’engage alors dans Simply Simple, une ballade pop rock sur laquelle le frontman habité gesticule. Les claviers annoncent ensuite Wrecking Ball. Les arpèges de guitare acoustique et la mélodie enlevée rappellent l’ère bénie de la britpop. Ryan exécute quelques passages à la Paco de Lucia démontrant au passage son bon niveau à la guitare.
« Les gens disent de bonnes choses sur Paris mais ça dépasse tout ce que l’on peut entendre »
Mother Mother se fait ensuite plus rentre-dedans avec Dirty Town, un titre un peu foufou aux accords incisifs et tranchants. Il conserve la même intensité sur Oleander, indie rock à souhait avec ses accords plaqués jamais où on les attend. « Merci, adorable public. C’est notre première fois à Paris. Les gens disent de bonnes choses sur Paris mais ça dépasse tout ce que l’on peut entendre » lâche le frontman avant d’entamer Baby Don’t Dance, le deuxième single extrait d’Eureka. Sur ce titre, on a l’impression que les Dandy Warhols rencontrent les Pixies. La chanson est vraiment efficace et pourrait ouvrir la voie du succès au groupe en France. Encore faudrait-il qu’une radio prenne le risque de la diffuser…
Mother Mother enchaîne avec O My Heart qui distille une ambiance robotique très 80’s, totalement raccord avec la coupe de cheveu de Ryan, courte sur les côtés et en pétard sur le dessus. La formation part en vrille sur la fin du morceau et débouche sur Hay Loft dont la mélodie répétitive chantée en trio fait mouche. Sur les trois derniers morceaux, les Canadiens dérident enfin la Flèche d’Or. Les spectateurs hurlent quand le quintette quitte la scène. Certains sifflent pour le faire revenir. Mais, rien n’y fera, Mother Mother ne jouera pas plus de 55 minutes.
Ce premier concert du groupe en France laissera donc un bon souvenir, notamment grâce à la reprise des Pixies Gouge Away et aux trois derniers morceaux qui ont démontré l’aptitude du groupe à écrire des chansons à la fois originales et efficaces. On leur souhaite de revenir prochainement dans une salle plus grande et devant un public plus chaud.
LA SET LIST COMPLÈTE :
CHASING IT DOWN
THE STAND
BODY OF YEARS
GOUGE AWAY
SIMPLY SIMPLE
WRECKING BALL
DIRTY TOWN
OLEANDER
GHOSTING
BABY DON’T DANCE
O MY HEART
HAY LOFT