Photos Murderdolls @ Bercy 2010
En attendant du juger sur pièce les Guns N’ Roses ou d’aller au devant de la catastrophe annoncée, place à la relève immédiate. Et cette relève se présentait sous les traits des fougueux Murderdolls qui venaient enfin – après 8 ans d’attente – de sortir leur deuxième album, Women and Children Last (dans tous les bons cimetières depuis le 31 août).
Une cavalerie toute de noire vêtue
Première surprise et non des moindres, la petite troupe horrifique bénéficie d’une importante fanbase qui suit et traque le groupe à toutes les étapes de sa tournée, notamment grâce à la présence de Joey Jordison, batteur de Slipknot, dans les rangs des poupées. Mélange improbable entre Kiss, Cradle of Filth et une forme de screamocore mêlés de relents 80’s, c’est peu dire que les Murderdolls sont très attendus ce soir.
Dès l’entame incantatoire et sacrificielle terminée, ils répondent aux attentes en abattant sur nous une cavalerie toute de noire vêtue. Sur Slit My Wrist puis sur Twist My Sister, les headbangings claquent et les solos assassins nous poignardent en plein dans les esgourdes après nous avoir arrosés de « motherfuckers » bien sentis.
C’est de bonne guerre : les Murderdolls sont venus prêcher leur mauvaise parole, alors ils enclenchent la grosse artillerie. Dans les règles de l’art, le très remuant Wednesday 13 sort son éventail vocal allant du growl au chant hard envoûté. Le Mister Jordison en guitar hero sorti d’outre-tombe lâche ses riffs qui décapitent à la machette. Les deux se cherchent et se trouvent les yeux fermés. Sur scène, chaque membre démontre un savoir-faire qui témoigne de leur vécu multiple.
Fuck en rafale
Et si les versions studio peuvent parfois s’avérer roborative à la longue, les morceaux en live trouvent une puissance tout à fait intéressante. Summertime Suicide fédère les forces occultes avec son refrain catchy. Le nerveux People Hate Me règle ses comptes avec l’humanité tandis que Blood Stained Valentine, en forme de non-hommage à Paris, la ville de l’amour, s’enfonce dans nos tympans comme les épines d’une rose dans un coeur malade.
Soutenu par l’excellent batteur Racci Shay (connu pour avoir perpétré ses méfaits au sein des très fétichistes Genitorturers), l’incandescent Die My Bride résume à lui tout seul le miracle par lequel les Murderdolls parviennent à trouver leur style tout en provocations sans jamais sombrer dans leur propre caricature.
Certes, les Américains n’oublient jamais d’emprunter tout ce qui peut fatiguer à la longue voire carrément irriter. Les « fuck » en rafale, les poses de métalleux d’outre-tombe, les références à demi-masquées à notre ami la bête à corne à partir de références adolescentes à caractère gothique et gore-soft. Mais, au fond, quelque chose d’infiniment sincère et rock’n’roll finit toujours par passer. Alors, on leur pardonne tout.
“Quand on a joué ici-même il y a 8 ans, on s’est fait huer“
Trait d’union entre héritage rock/heavy et gimmicks metal modernes, la prestation des poupées convainc sans peine un Bercy demandeur de pogos. Bien dynamique et plein d’interactions avec le public tout au long du show, Wednesday 13 mène tranquillement sa barque sur les rives du Styx et nous emmène avec. Il suffit de voir la facilité avec laquelle les subversifs I Take Drugs, Dead In Hollywood et I Love To Say (qui donnent à Wednesday 13 l’occasion de nous sortir son sémillant parapluie avec « FUCK » inscrit dessus) nous percutent en plein plastron. « Fuck, Fuck, Fuck ». Le message est passé.
Après 1h10 de show, les poupées meurtrières s’éclipsent sous les vivas sincères de la foule. « Quand on a joué ici-même il y a 8 ans, on s’est fait huer » nous avait-il prévenus comme pour nous faire culpabiliser. Mais, rassure-toi, Mercredi, ce n’était pas vraiment la peine. Car, s’il y avait une revanche à prendre, elle a été prise haut la main. La tombe se referme.
/// Textes : Oscar Kamerlein /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
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