Photos Nouvelle Vague @ Le Casino de Paris 2010
Dans le sillage de la parution de leur nouvel opus Couleurs sur Paris, Olivier Libaux et Marc Collin emmenaient leur projet Nouvelle Vague dans l’enceinte du Casino de Paris. Avec Mareva Galanter et Liset Alea en meneuses de revue, ce concert accueillait également Helena Noguerra, Hugh Coltman, Nadeah Miranda, Phoebe Killdeer, Louis Ronan Choisy et Mélanie Pain.
Après une première partie assurée par Nadeah Miranda, chanteuse présente sur les concerts de la tournée précédente de Nouvelle Vague, le Casino de Paris attend l’arrivée de la troupe en écoutant paisiblement une musique lounge. A 21h tapantes, les musiciens se mettent en place, Olivier Libaux à droite à la guitare et Marc Collin à gauche aux claviers. Ils ouvrent le bal avec un son d’orgues planant. Mareva Galanter, au micro, reprend Je suis déjà parti de Daniel Darc dans une version pop. Elle est accompagnée par Liset Alea qui enchaîne sur une reprise enjouée de Master and Servant. Le public accueille favorablement ce titre de Depeche Mode sur lequel Nouvelle Vague pose une contrebasse.
« Ce soir, c’est la fête. Il y a toute la famille Nouvelle Vague »
Le concert se poursuit avec Sandy Sandy (The Dogs) et une version lounge de Making Plans for Nigel (XTC). La mélodie douce caresse les spectateurs. Les deux chanteuses se prennent par les épaules et ondulent. « Ce soir, c’est la fête. Il y a toute la famille Nouvelle Vague. Je vous demande d’accueillir la belle Helena Noguerra ». Le soeur de Lio fait son apparition sur scène sous les applaudissements et s’approprie Metal (Gary Numan) dans une ambiance plus rock. Le défilé d’invités se poursuit. « On va accueillir un nouveau venu dans Nouvelle Vague. Il s’appelle Louis » lance Helena Noguerra. Louis Ronan Choisy la rejoint sur scène pour le duo L’Aventurier (Indochine) dans une version plus suave que l’original.
Louis et Helena s’éclipsent ensuite pour laisser Mareva et sa complice reprendre Où veut tu qu’je r’garde (Noir Désir) dans une version innocente. La basse virevolte mais ne parvient pas à arracher des pas de danse à un public un peu statique. Les spectateurs semblent se réveiller lorsque survient l’une des reprises fétiches de Nouvelle Vague, Guns of Brixton (The Clash). Ce titre est ponctuée par une ovation. Suit un roulement de batterie titanesque qui annonce Too Drunk to Fuck des Dead Kennedys. Normalement, sur ce morceau, on arrache les sièges mais, ce soir, le public est timide. Pourtant, le groupe restitue bien l’énergie du morceau. Pour électriser l’ambiance, Helena rejoint ses camarades chanteuses pour danser avec elles. « On veut vous entendre ! » lance Mareva. Les spectateurs chantent timidement « too drunk to fuck » alors que la triplette s’excite sur scène.
« Quand on est enfant, on écoute les fables de La Fontaine. Quand on est grand, on écoute l’histoire d’Ophélie »
« Qu’est qu’on peut chanter après ça ? Une petite comptine pour la Reine » propose Mareva. Seule avec Olivier Libaux à la guitare, elle livre God Save the Queen (Sex Pistols). Cette version intimiste laisse à penser que les Beatles auraient très bien pu écrire cette chanson. Sid Vicious doit se retourner dans sa tombe… Le Casino de Paris se laisse bercer. Le groupe revient au complet pour livrer une reprise bluegrass de Just Can’t Get Enough (Depeche Mode). L’énergie est maintenue avec Putain Putain (TC Matic). Liset donne tout et emporte finalement les spectateurs dans son délire.
« On voudrait accueillir maintenant la très talentueuse Adrienne Pauly » annonce Mareva. Notez qu’Helena Noguerra a eu le droit au qualificatif de « belle »… Adrienne Pauly impose un peu de sa trashitude sur la reprise bossa de Marcia Baila (Rita Mitsouko) et ses arrangements de trombone. Le public se dandine. Nouvelle Vague distille ensuite une version reggae de Sur ma mob (Lili Drop). « Quand on est enfant, on écoute les fables de La Fontaine. Quand on est grand, on écoute l’histoire d’Ophélie » explique Mareva pour introduire Ophélie, titre dark de Jad Wio. La chanteuse interrompt le morceau après quelques mesures de chant pour recommencer. Malgré cet impair, la chanson semble séduire les spectateurs. Les hostilités se poursuivent avec So Young but So Cold (Kas Product).
« C’est à Paris que l’on a écrit les plus belles chansons d’amour. Ce soir, on va vous jouer la plus belle chanson de désamour »
« Je vous demande d’applaudir la chanteuse depuis les débuts de Nouvelle Vague » lance Mareva. Mélanie Pain fait son entrée sur scène sous des applaudissements fournis. Avec sa voix mutine, la chanteuse reprend Voilà les anges (Gamine) dans une version folk et rythmée. Elle a droit à une ovation. Sa prestation est d’ailleurs bien meilleure que celle Mareva. Mélanie annonce ensuite la venue d’un nouvel invité. Il s’agit de l’as du featuring Hugh Coltman, qu’on avait déjà pu voir cette année en concert avec Babet. En duo, Mélanie et Hugh chantent All My Colours (Echo and the Bunnymen), dark et désespéré.
Mareva et Liset apportent ensuite un peu de lumière dans les ténèbres avec une version reptilienne de Blister in the Sun (Violent Femmes) qui provoque quelques mouvements dans le public. « C’est à Paris que l’on a écrit les plus belles chansons d’amour. Ce soir, on va vous jouer la plus belle chanson de désamour » annonce Mareva. La célèbre version bossa de Love Will Tear Us Apart (Joy Division) s’impose et signe la fin du concert. Jusqu’alors très calme, le public fait soudain un boucan de tous les diables comme s’il ne s’autorisait à crier qu’à des moments convenus…
Sous des lumières vertes, Nouvelle Vague revient avec une nouvelle invitée en la personne de l’envoûtante Phoebe Killdeer. Sur des rythmes tribaux, la chanteuse interprète Bela Lugosi’s Dead de Bauhaus. Elle écrase au passage toutes les autres prestations de la soirée. Totalement habitée, avec sa voix pénétrante, Phoebe frappe un grand coup ce soir !
C’est vraiment pendant le rappel que le concert décolle
C’est au tour ensuite de Naedah Miranda, chanteuse présente sur la précédente tournée du groupe, d’amener sa pierre à l’édifice Nouvelle Vague. Mais ce n’est pas une pierre qu’elle apporte mais un pan de mur complet ! Avec son look de Nina Hagen et ses incantations chamaniques, elle livre Human Fly des Cramps. Sa voix est incroyable, sa présence indiscutable. Cette version blues donne des bouffées de chaleur. C’est vraiment pendant le rappel que le concert décolle (désolé Mareva). Le public applaudit chaudement la chanteuse. Difficile de passer après elle mais Hugh Coltman relève le défi en reprenant Amoureux Solitaires (Lio) avec Olivier Libaux. Cette reprise apporte une dimension dramatique au morceau et marque la fin du rappel.
Devant l’insistance du public enfin réveillé, Mélanie revient pour livrer la reprise Déréglée de Marie France. Puis, c’est au tour de Nadeah de s’attaquer à I Melt with You (Modern English). Malgré une panne technique de quelques secondes coupant les retours dans la salle, la chanteuse est toujours aussi fascinante. Elle est rejoint par Liset, Mareva et Helena pour un final en forme de chorale. Il est 22h40. La troupe se rassemble au milieu de la scène et salue. Les lumières du Casino de Paris se rallument et les spectateurs se dirigent vers la sortie. Tout d’un coup, le groupe refait son apparition pour la reprise flamenco de Mala Vida (Mano Negra). Le public danse, chante et tape dans les mains au rythme de ce bonus imprévu. « Muchas gracias ».
Après 1h50 de concert, Nouvelle Vague laisse finalement un sentiment mitigé. On a apprécié les prestations de Phoebe Killdeer, Mélanie Pain, Liset Alea et Nadeah Miranda. On est resté un peu sceptique quant aux choix de Mareva Galanter et Helena Noguerra qui, certes, ont une belle plastique mais ne sont pas réellement des show-women. Néanmoins, le projet Nouvelle Vague en lui-même reste toujours intéressant et donne envie de ré-écouter les originaux. Mais où ai-je mis mon disque des Dead Kennedys ?
LA SET LIST COMPLÈTE :
JE SUIS DEJA PARTI (DANIEL DARC)
MASTER AND SERVANT (DEPECHE MODE)
SANDY SANDY (THE DOGS)
MAKING PLANS FOR NIGEL (XTC)
METAL (GARY NUMAN)
L’AVENTURIER (INDOCHINE)
OU VEUT TU QU’JE R’GARDE (NOIR DESIR)
GUNS OF BRIXTON (THE CLASH)
TOO DRUNK TOO FUCK (DEAD KENNEDYS)
GOD SAVE THE QUEEN (SEX PISTOLS)
JUST CAN’T GET ENOUGH (DEPECHE MODE)
PUTAIN PUTAIN (TC MATIC)
MARCIA BAILA (LES RITA MITSOUKO)
SUR MA MOB (LILI DROP)
OPHELIE (JAD WIO)
SO YOUNG BUT SO COLD (KAS PRODUCT)
VOILA LES ANGES (GAMINE)
ALL MY COLOURS (ECHO AND THE BUNNYMEN)
BLISTER IN THE SUN (VIOLENT FEMMES)
LOVE WILL TEAR US APART (JOY DIVISION)
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BELA LUGOSI’S DEAD (BAUHAUS)
HUMAN FLY (THE CRAMPS)
AMOUREUX SOLITAIRES (LIO)
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DEREGLEE (MARIE FRANCE)
I MELT WITH YOU (MODERN ENGLISH)
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MALA VIDA (MANO NEGRA)